Nord-Kivu : des nouveaux obus sur GomaJeudi 29 Août 2013 - 17:34 Depuis ses positions des collines de Kibati, le M23 pilonne de temps en temps la ville de Goma en mettant en danger la vie de ses habitants. La situation se dégrade de plus en plus à Goma. L’accalmie n’aura duré que l’instant d’un éclair après les premiers tirs d’obus lancés en début de semaine. Les « Gomatraciens » se sont, une nouvelle fois réveillés le 29 août sous un vacarme provoqué par des éclats d’obus. Des quartiers populaires ont de nouveau été frappés. Des sources locales précisent que des obus ont été tirés sans arrêt toute la matinée de jeudi sans que personne ne soit en mesure d’en indiquer la provenance. Ce qui fait monter la psychose dans la ville. Déjà la veille, quatre autres obus étaient tombés nuitamment aux quartiers Bujovu et Mabanga Nord. Le bilan provisoire fait état d’une personne tuée, douze autres blessées et d’une maison détruite. La panique se lit sur les visages des habitants de Goma qui ne voient encore rien venir pour assurer leur sécurité bien qu'il y ait les assurances du gouvernement par le truchement du ministre de l’Intérieur présent sur place. Au cours d’un point de presse tenu le 28 aoùt, Richard Mujey a invité la population au calme tout en réitérant la volonté du gouvernement de redonner rapidement espoir aux populations du Nord-Kivu. « Soyons prudents. Nous sommes peut-être infiltrés. Identifions ces infiltrés, présentons les devant les services pour qu’ils soient politiquement neutralisés. Oublions nos divergences », a-t-il déclaré. Des sources concordantes, il appert que ces obus proviennent du front où les Fardc affrontent les rebelles du M23 au niveau de Kibati, à 20 km de Goma. Tout le défi pour les forces loyalistes appuyées par la Monusco consiste à déloger les rebelles du M23 de leur positionnement sur les collines qui surplombent la localité de Kibati d’où ils lancent des obus sur Goma. Dans ces affrontements, les Fardc et la Monusco ont déployé un important arsenal militaire constitué des hélicoptères de combat, des chars d’assaut et des troupes au sol. Prise en tenaille entre les belligérants, la population de Goma ne sait plus à quel saint se vouer face à l’intensification des combats. À la coordination de la société civile, on est plus que jamais déterminée à faire entendre la voix des victimes de cette guerre au niveau des instances internationales avec, à la clé, une plainte contre le M23 à déposer auprès des juridictions compétentes. Alain Diasso Légendes et crédits photo :Un quartier populaire en plein cœur de Goma |