Naomie, peux-tu te présenter en quelques mots ?
Je suis née à Brazzaville en 1993. À l’âge de cinq ans, je suis partie au Gabon. J’y ai fait mon école primaire, puis j’ai quitté l’Afrique avec ma famille pour le Canada. Aujourd’hui, cela fait dix ans que je suis ici. J’étudie à l’université de Montréal en deuxième année d’études internationales.
Comment est arrivée l’aventure Miss Afrique Montréal ?
C’est la première fois que je participe à un concours comme celui-ci. La mode me passionne, et je suis déjà inscrite dans une agence de mannequinat. Ce concours représente beaucoup pour moi, car étant donné que je suis des cours d’études internationales, j’aimerais me spécialiser en relations internationales et poursuivre dans cette voie en m’impliquant en Afrique pour la cause des orphelins et des très jeunes mères. Le fait de participer à l’événement me donne une certaine visibilité, et peu importe le résultat final, cela m’aidera à atteindre mes objectifs et à aider mes prochains.
Le thème de cette édition est porté par L’Histoire de nos origines. Qu’est-ce que cela t’inspire ?
J’ai quitté l’Afrique jeune, je connais mon continent d’un œil extérieur, et ma participation à ce concours m’aide à en apprendre plus à l’aide des nombreuses activités intellectuelles et physiques que nous avons. Par exemple, nous avons eu un atelier qui parlait du pagne, un autre sur la capoeira… Cela me permet de renouer avec mes racines, d’apprendre mieux l’histoire de mon pays. Ici, je rencontre beaucoup d’Africains, je me sens près de chez moi. Quand je me suis présentée au concours, l’information a été relayée sur Facebook, et j’ai reçu plusieurs messages de soutien de la part des Congolais, du pays et de la diaspora, d’artistes aussi. Cela m’aide à avancer et me donne envie de continuer.
Qu’est-ce que la beauté africaine pour toi ?
La beauté africaine se définit par plusieurs aspects : culturellement, d'abord, parce que c’est avec notre culture que l’on se différencie des autres. Ce n’est pas une question de couleur de peau mais de mentalité, d’histoire et de richesse. Et puis il y a une esthétique aussi dans les vêtements, qui inspire beaucoup : le pagne par exemple, que l’on voit porté par de grandes stars.
As-tu un exemple, un modèle, une femme qui t’inspire ?
Oui, mon modèle féminin par excellence est Oprah Winfrey. Je me suis intéressée à sa biographie. Elle a été violée, abandonnée, marquée par de nombreuses tragédies. Malgré tous ces drames, elle a fait quelque chose de son avenir, elle ne s’est pas apitoyée sur son sort, elle a plutôt travaillée fort et a fini par en sortir gagnante.
Comment se passent les préparatifs de l’élection ?
Ce n’est pas évident de concorder l’école et le concours, j’ai un emploi du temps très chargé qui demande une certaine maturité, mais tout se passe bien. Tous les soirs, je pratique les différents passages du gala. Le comité instaure une ambiance familiale, il n y a pas de compétition entre les filles, c’est comme si on se connaissait depuis longtemps. On s’entraide et on fait des activités ensemble en dehors du concours. C’est une autre famille, je me suis fait des amis que je garderai. Je suis issue d’une famille peu nombreuse, je n’étais pas habituée à vivre avec autant de monde, j’ai appris à le faire et à le développer. Grâce à tout cela, je me sens moins stressée pour le grand soir.
Quels sont tes projets ?
Plusieurs projets me tiennent à cœur, je voudrais travailler pour les orphelins et pour leur réintégration sociale. Avant de m’inscrire au concours, je travaillais sur un projet personnel de marque de vêtements. Avec les fonds récoltés, je voudrais construire un orphelinat. Également ouvrir un centre d’art : je danse, je chante et je voudrais le partager avec eux, mais aussi avec des jeunes mères africaines qui ont entre 15 et 20 ans. Gagner Miss Afrique Montréal pourrait m’aider à ouvrir des portes. Je suis née pour briller et je ne dis pas cela de manière prétentieuse, mais dans le sens où je veux impacter ma génération d’une façon positive : être un modèle, aider les gens, les Africains qui en ont besoin et aussi les autres, mais je veux surtout participer à l’évolution de mon continent, même si physiquement je suis loin.