Monusco : trois cents casques bleus supplémentaires pour sécuriser Kinshasa

Mercredi 19 Octobre 2016 - 19:02

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L’ONU a renforcé ses effectifs dans la capitale en prévision d'éventuelles violences à la suite du report de l'élection présidentielle et de la perspective de la fin d’ici le 19 décembre du mandat constitutionnel de Joseph Kabila.

L’Organisation des Nations unies ainsi que d’autres capitales occidentales continuent à redouter des troubles en RDC et particulièrement à Kinshasa d’ici le 19 décembre, date qui consacre avec la fin constitutionnelle du mandat de Joseph Kabila à la tête du pays. Au niveau de la Mission de l’ONU en RDC (Monusco), la situation est prise très au sérieux au regard des menaces du Rassemblement qui tient mordicus au respect du délai constitutionnel qui impose à l’actuel chef de l’État de rendre le tablier à cette échéance.

À défaut d’avoir obtenu gain de cause par rapport aux préalables posés en vue de sa participation au dialogue, l’opposition radicale ne jure plus que par la rue pour obtenir l’alternance au sommet de l’État. Ce qui présage des troubles peut-être plus importants en terme d’intensité que ceux qui ont ensanglanté Kinshasa les 19 et 20 septembre derniers. Tous les signaux sont, comme qui dirait, au rouge notamment à cause de la non-tenue de la présidentielle en novembre 2016 et à son report en avril 2018. Le risque des troubles est donc imminent dans une ville assise sur un volcan pouvant crachouiller à tout instant.       

Prenant la mesure du danger et pour parer à toute éventualité, la Monusco a décidé de renforcer ses effectifs à Kinshasa. C’est ce qu’a annoncé, le 18 octobre, un de ses responsables en la personne d’Hervé Ladsous, le patron des opérations de maintien de la paix. Plus concrètement, près de trois cents soldats et policiers de la Monusco, jusque-là affectés à l'est du pays, ont été transférés à Kinshasa dans le but de renforcer sur place les capacités opérationnelles de la Monusco. « Il faut garder en mémoire que Kinshasa est une ville de près de onze millions d'habitants et que la Monusco n'a ni les effectifs ni le mandat pour assurer la sécurité », a expliqué ce cadre onusien qui mesure parfaitement l’ampleur de la situation. Quand bien même la Monusco se prépare à toutes les éventualités et qu’elle a d’ores et déjà pris des mesures pour renforcer son dispositif à Kinshasa, Hervé Ladsous avertit cependant que ces renforts ne seraient probablement pas suffisants en cas de troubles de grande ampleur dans la capitale.

Rappelons que les évènements des 19 et 20 septembre à Kinshasa ayant fait quarante neuf morts selon les officiels et près d’une centaine d’après l’opposition ont motivé cette décision de la Monusco qui entend empêcher un nouveau déferlement de la violence dans la capitale. Cependant, pour maints observateurs, cette présence consolidée de la Monusco à Kinshasa sera de nul effet, étant donné qu’elle a été incapable de sécuriser la ville de Beni au nord-Kivu où elle est pourtant bien encrée militairement.  

Alain Diasso

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