Mondial 2018 et CAN 2017 : Florent Ibenge fixe l’opinionMercredi 6 Juillet 2016 - 18:15 Le sélectionneur Florent Ibenge Ikwange a été face à la presse nationale le mardi 5 juillet 2016 au siège de la Fédération congolaise de football association (Fecofa), pour un échange de près de deux heures sur quelques points d’actualité. Il a évoqué, notamment, la question de son salaire non versé depuis six mois, le tirage au sort des équipes pour les éliminatoires de la Coupe du Monde Russie 2018, la dernière journée des éliminatoires de la Coupe d’Afrique des nations prévue au Gabon en 2017, la participation des Léopards au 16e tournoi Cosafa Cup en Namibie. Six mois d’arriérés de salaires « Je n’ai jamais parlé de mon salaire dans les médias. Je ne mets pas en avant cette question, je sais que je serai payé. Car, le circuit est assez long, partant de la Fédération, du ministère des Sports, celui du Budget, des Finances et finalement à la Banque centrale du Congo ». Florent Ibenge a toutefois répondu sur insistance des journalistes, qu’il n’a pas touché son salaire depuis six mois et il continue de travailler normalement, sachant qu’il sera tout de même payé. Il s’est cependant questionné sur les raisons qui poussent le secrétaire général aux Sports, Barthelemy Okito Oleka à s’intéresser à la question de son salaire et à déclarer qu’il ne s’agissait que de deux mois d’arriérés de salaires. Le sélectionneur des Léopards a fustigé une sorte de maffia qui pourrait exister, avant de trancher : « Je ne laisserai pas une partie de mon salaire à quelqu’un qui ne fait rien du tout ! ». Mondial 2018, tirage pas facile… A propos du tirage au sort, rappelons-le, la RDC partage le groupe A, en compagnie de la Tunisie, de la Guinée Conakry et de la Libye. «C’est un tirage qui n’est pas facile pour nous. Ce serait manquer du respect aux autres en disant que ce sera facile pour nous. Quand vous vous qualifiez, c’est en ce moment-là qu’on sait qu’on avait eu un bon tirage. La Tunisie est une équipe coriace. A la CAN 2015, on a mal commencé en encaissant un but mais nous avons égalisé et pris le contrôle du match. Et le coach Leekens de la Tunisie voulait que le match se termine plus vite parce qu’on a fini fort. Nous avons un souvenir douloureux de la Libye lors des matchs pour les éliminatoires de la CAN et Mondial 2014. La Guinée, appelée le Brésil d'Afrique, est une belle équipe avec une équipe locale tout autant coriace», a souligné Florent Ibenge. Mais il a soutenu : « Nous avons personnellement lancé l’idée d’aller à la Coupe du monde à notre arrivée à la tête du staff technique national. Et Nous avons toujours cette envie intense d’aller en Coupe du monde, nous jouerons nos matches pour gagner et se qualifier ». Florent Ibenge, qui a confirmé l’intégration de Christian Nsengi Biembe comme deuxième sélectionneur adjoint, a besoin d’un match nul contre la République centrafricaine en dernière journée des éliminatoires de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) 2017, pour valider définitivement son billet pour le Gabon. Mais il se préoccupe du début des entraînements : « Je suis en train de penser à peaufiner un programme pour une reprise des entraînements plus tôt avec les internationaux locaux, nous ne savons pas quand est-ce qu’il y aura reprise du championnat pour prévoir la pré-saison. Sinon, les internationaux locaux seront automatiquement écartés du groupe ». Cosafa Cup, découverte d’un autre style de football… Florent Ibenge s’est réjoui de la participation des Léopards au tournoi Cosafa Cup en Namibie. « Sans les internationaux de Mazembe, la constitution du groupe inédit à amener en Namibie a été faite dans un contexte particulier. Nous avons découvert une autre manière de jouer au foot. Cela nous aidera quand il nous arrivera de jouer une sélection de cette région. Je vous assure que si nous n'avions pas joué contre l'Angola en tournoi de l'Indépendance à Luanda, nous ne l'aurions pas battu après au CHAN. De même que le Rwanda, si nous ne l'avions pas eu en amical, en quart de finale au CHAN, nous aurions eu des problèmes», a-t-il fait remarquer. Par ailleurs, Florent Ibenge a fixé les esprits pendant quelques minutes sur sa situation dans V. Club. C’était son coup de gueule. Après le match contre Shark XI FC de la dernière journée des Play-offs du championnat national, les supporters de V. Club ont balancé des projectiles contre les joueurs et le staff technique alors que ceux-ci s’étaient avancés vers eux pour les saluer. Une attitude que le coach des Dauphins Noirs de Kinshasa n’a pas du tout digérée. Dans ses déclarations, il avait lâché qu’il pourrait quitter le club si ces violences continuent. «Je suis dans V. Club. Très jeune, j’ai été fan de V.Club qui a existé avant moi et continuera à exister après moi. Mais je ne supporte plus, pas seulement moi, mais également les collègues entraîneurs, la violence des supporters dans les stades. On a banalisé cela, alors qu’il y a des morts et des dégâts énormes au cours de ces violences. Je suis scandalisé que l’on ne fasse rien pour stopper cela et arrêter les auteurs de ces violences que l’on peut identifier et qui continuent de fréquenter les stades », s’est indigné Florent Ibenge. Identité de jeu et gestion de l’effectif Le sélectionneur des Léopards a aussi évoqué la question de la philosophie ou l’identité de jeu imprimée aux Léopards de la RDC, ainsi que la gestion de son effectif. Florent Ibenge a été méticuleux en ce qui concerne la manière de jouer des Léopards depuis qu’il a pris l’équipe en 2014. L’on retient de son exposé que les Léopards n’ont pas vraiment d’identité de jeu, car l’équipe évolue. La philosophie de jeu est fonction des joueurs dont on dispose et qui ont été formés dans un schéma tactique, comme la Belgique par exemple dont les joueurs, depuis les sélections de jeunes, évoluent en 4-3-3. « La manière de jouer, c’est mon métier, je sais comment on peut évoluer en 4-3-3, en 4-4-2 ou encore en 5-3-2. Mais il faut avoir des joueurs formés dans ce sens afin d’avoir une identité propre de jeu. Nous avons des joueurs qui possèdent de styles différents de jeu. Et nous n’avons que quatre jours, délai accordé à la Fifa pour le regroupement d’un match officiel, pour mettre tout en place », a-t-il éclairci. La RDC, a-t-il dit, est riche avec des ailiers, mais elle fait face à une carence des milieux excentrés (qui ne sont pas des ailiers) qui peuvent coulisser et prendre part au travail de récupération lorsque l’équipe est dépossédée du ballon. En clair, Ibenge a indiqué que le milieu de terrain congolais est à améliorer. Le depart de Makiadi (qui a pris sa retraite internationale) et l’absence du capitaine Youssouf Mulumbu (en manque du temps de jeu la saison passée à Norwich) ont affaibli ce secteur de l’équipe. Alors que Maghoma a semblé répondre à l’attente de l’équipe au milieu de terrain, mais s’il s’est récemment blessé. Disposant aussi du profil que nous cherchons, Rémi Mulumba qui, non seulement s’est également rendu indisponible à cause d’une blessure, mais n’a plus eu du temps de jeu en club. En défense, un cadre comme Cédric Mongongu n’a plus été rappelé parce qu’il a connu des problèmes en club et n’a pas joué pendant toute la saison. Et le défenseur Joël Kimwaki de moins en moins prompt et court dans ces interventions, commence à accuser le poids de l’âge. Il faut donc reconstituer la charnière centrale de la défense. Il y a certes Zakuani, mais on n’est pas à l’abri des blessures ou pépins physiques. Ainsi, Chancel Mbemba qui couvrait le déficit au milieu de terrain a finalement reculé d’un cran pour occuper son poste de prédilection, la défense centrale. Somme toute, a signifié Florent Ibenge, l’équipe se forme autour d’un noyau d’une trentaine des joueurs issue de la première liste de 109 joueurs présélectionnés publiée en 2014. « Plus la liste se rétrécit, plus la qualité s’améliore», a-t-il dit. Revenant sur la sélection des joueurs, Florent Ibenge a rappelé les critères établis à ce sujet, notamment, la compétitivité du joueur, le niveau de la compétition ou championnat où il évolue, la concurrence au poste et la vie en groupe. Et il a affirmé que Dieumerci Mbokani, qui a demandé des excuses au président de la Fédération Constant Omari après une mesentente qui a été largement reprise dans les médias, est de nouveau sélectionnable, car le joueur avait pris la décision de ne plus porter le maillot des Léopards. Le sélectionneur des Léopards a aussi laissé entendre que la RDC va disputer deux matchs amicaux internationaux, avant le match contre la République centrafricaine en septembre, et avant le match de la première journée des éliminatoires du Mondial 2018 contre la Libye en octobre. Les adversaires sont deux pays européens qui jouent la phase finale de l’Euro 2016 et qui ont tous passé la phase des poules de cette compétition et l’un a été jusqu’en quart de finale. Martin Enyimo Légendes et crédits photo :Florent Ibenge et Jerry Kalemo de la direction de communication de la Fecofa le 5 juillet 2016 Notification:Non |