Mise en œuvre de l’accord du Centre interdiocésain : l’ONU exprime ses vives inquiétudes

Jeudi 12 Janvier 2017 - 16:11

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Bien que l’accord du 31 décembre ouvre des perspectives nouvelles pour une résolution pacifique de l’impasse politique en RDC, le secrétaire général adjoint de l’ONU chargé des opérations de maintien de la paix estime cependant que des efforts majeurs seraient nécessaires afin de recueillir l’adhésion de tous les acteurs en vue de sa mise en œuvre.  

Alors que les parties prenantes se retrouvent déjà dans la deuxième phase des discussions, celle liée à la mise en œuvre de l’accord signé le 31 décembre sous la médiation de la Cénco, des voix ne cessent de s’élever pour appeler à plus d’inclusivité. À celles de la majorité présidentielle, d’une frange de l’opposition signataire de l’accord du 18 octobre et du Front pour le respect de la Constitution, il faudrait ajouter celle du secrétaire général adjoint des Nations unies chargé des opérations de maintien de la paix. Dans un langage franc, Hervé Ladsous qui s’adressait mercredi devant le Conseil de sécurité de l'ONU a exprimé de graves inquiétudes quant à l’application de l’accord du Centre interdiocésain du fait de sa non-inclusivité. Il a soutenu la nécessité d’engager « des efforts majeurs supplémentaires afin d’avoir l’adhésion de tous les acteurs et une mise en œuvre de bonne foi ».

Outre le Mouvement de libération du Congo (MLC) et alliés  qui n’a pas encore adhéré à l’accord même si cette composante a récemment indiqué qu’il devrait le faire incessamment, Hervé Ladsous a aussi épinglé le cas des membres de l’opposition signataires de l’accord du 18 octobre qui continuent à se montrer réticents vis-à-vis dudit accord en boudant certains de ses clauses, mais aussi celui de la majorité présidentielle qui a envoyé des signaux inquiétants quant à son soutien à l’accord. « En l’absence d’une pareille adhésion, la mise en œuvre dudit accord serait difficile et aurait des conséquences néfastes au plan politique et sécuritaire », a confié l’officiel onusien.  

Face aux incertitudes que renvoie le processus électoral en RDC eu égard aux retards constatés notamment dans la mise à jour du fichier électoral, de la mise en place du gouvernement de transition et de la mise en œuvre des clauses de l’accord du 31 décembre, lesquels clauses pourraient avoir un impact négatif sur le délai fixé pour l’organisation des scrutins. Hervé Ladsous pense que l’apport de l’ONU est très capital. De ce fait, il a estimé qu’il faudrait un appui politique, financier, technique et logistique majeur de l’ONU pour que les élections se tiennent effectivement en décembre 2017. « Nous devrons par conséquent faire de notre mieux pour éviter l’accumulation de retards dans le processus électoral en RDC », a-t-il déclaré.

Enfin, le secrétaire général adjoint de l’ONU chargé des opérations de maintien de la paix a rassuré du soutien sans faille de la communauté internationale au processus électoral en RDC. « La Monusco et le Secrétariat général de l’ONU demeureront activement et discrètement engagés en soutien aux acteurs politiques congolais afin de les encourager à continuer de faire preuve d'esprit de souplesse et de compromis. Nous continuerons aussi d'appuyer les efforts de la Cénco visant à amener toutes les parties prenantes congolaises concernées à adhérer à l'accord », a-t-il déclaré.

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Hervé Ladsous

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