Mines : Glencore prié de reprendre ses activités à Kamoto

Jeudi 10 Septembre 2015 - 16:54

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Cette entreprise géante de négoce des matières premières est exhortée à respecter ses engagements en matière d'investissement et d'emploi pour préparer la prochaine reprise de production.

La décision du groupe suisse de suspendre des activités dans la mine de Kamoto dans la province du Katanga n’est toujours pas bien digérée par le gouvernement qui redoute une baisse de rentrées fiscales et de l’emploi. D’où l’appel de l’exécutif national invitant ce géant minier à respecter sa part d’engagements pris dans le cadre du deal qui le lie à Kinshasa. À en croire l’AFP citant une source gouvernementale proche du dossier, la RDC demande à Glencore de respecter ses engagements en matière d'investissement et d'emploi pour préparer la prochaine reprise de production. Tout en estimant que la durée de suspension annoncée par Glencore est purement indicative, le pays attend à ce que le groupe minier suisse puisse reprendre dans les meilleurs délais ses activités dans la mine de Kamoto. Quant aux modalités de cette reprise, a révélé la source, elles seront débattues lors des négociations avec une délégation de Glencore attendue dans les prochaines heures à Kinshasa.            

Rappelons que la décision de cette entreprise géante de négoce des matières premières a été motivée par la chute des cours des métaux à l’échelle mondiale. Ce qui l’a conduit à prendre une série des mesures pour réduire son endettement parmi lesquelles la suspension de la production de cuivre pour une durée pouvant aller jusqu'à 18 mois dans deux mines : Mopani en Zambie et Kamoto au Katanga (RDC). Les conséquences de cette décision sur l’économie congolaise sont à craindre lorsqu’on connaît l’apport important du secteur minier dans le budget de l‘État. Quand bien même des mesures de sauvegarde ont été prises pour contenir les effets néfastes de cette décision, telle que la compensation des pertes de revenus pour l’État par les autres miniers ainsi que l’engagement d’une diversification économique, la mine de Kamoto reste et demeure l’une des plus stratégiques du pays.

L’inexploitation de cette mine ne peut qu’avoir des répercussions sur ce secteur moteur de croissance en RDC. Sa production a représenté jusqu’à 20% des recettes perçues par l’État congolais en provenance du secteur minier en 2013, à en croire une récente étude de l'Initiative pour la transparence des industries extractives. Pour le gouvernement qui mise sur la maturation de certains projets miniers pour porter la contribution fiscale de ce secteur aux recettes de l’État à 25% en 2016, contre 9% en 2010, la reprise de la production minière à Kamoto est très capitale et même essentielle pour contribuer à l’émergence du pays d’ici à l’horizon 2030.  

Alain Diasso

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