Message présidentiel du 15 août. Un nouveau gouvernement attendu pour mener à bien les réformes

Lundi 14 Août 2017 - 21:30

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Le chef de l’Etat veut s’appuyer sur une nouvelle équipe gouvernementale pour mener à bien les réformes qu’exigent la situation économique et financière difficile du pays.

Au nombre des annonces faites par le président de la République, Denis Sassou N’Guesso, dans son message à la nation à l’occasion de la fête nationale du 15 août, figurent la constitution prochaine d’une nouvelle équipe gouvernementale et la signature, dans quelques semaines, d’un programme avec le Fonds monétaire international. Le chef de l’Etat a aussi longuement abordé la situation dans le Pool, en interpellant nommément le chef des rebelles ninjas-nsiloulous, Frédéric Bintsamou, qu’il a enjoint de se rendre et se mettre à la disposition de la justice afin d’abréger les souffrances des populations civiles de cette partie du pays. Le président de la République a par ailleurs rendu un hommage appuyé à la Force publique, pour les sacrifices qu’elle consent dans le Pool. Il a aussi attiré l’attention des travailleurs sur des initiatives contraires à la consolidation de la paix sociale.

Le FMI et les réformes

« Je vais devoir m’appuyer sur un gouvernement efficace et résolument porté sur l’action », a notamment déclaré le président de la République, annonçant ainsi son intention de mettre en place une nouvelle équipe gouvernementale, disant vouloir ainsi travailler avec « Un gouvernement qui sera entièrement mobilisé pour mettre en œuvre des réformes hardies et des politiques appropriées, afin de relancer la machine économique nationale, d’accélérer la sortie de crise, et de mettre l’ensemble du pays « en marche vers le développement ». 

De fait, la crise économique et financière qui frappe le Congo depuis 2014, a été le premier volet important de ce message à la nation diffusé le 14 août au soir. Un peu plus de 16 mois après l’entrée en fonction de l’équipe du Premier ministre, Clément Mouamba, le président de la République a sans doute eu le temps d’apprécier le travail abattu par cette dernière. Devenu à tout le moins pléthorique (38 ministres) en porte-à-faux si on ose dire, avec la récession qui touche quasiment « tous les secteurs de l’économie nationale », comme l’a reconnu le chef de l’Etat lui-même, le gouvernement mis en place le 30 avril de l’année dernière est donc sur le point d’être revu.

On ne saurait dire, à l’étape actuelle, si ce changement sera en profondeur ou pas. Il est sans doute possible d’entrevoir peut-être des regroupements de certaines attributions ministérielles. Le changement du gouvernement pourrait donner le signal à d’autres mouvements d’hommes et de femmes dans les autres compartiments de la grande administration publique. La volonté exprimée par le président de la République, dans ce contexte particulier, étant de voir le Congo mieux s’organiser. « Pour faire face à la crise présente et la surmonter, … il nous faut mieux nous organiser à tous les niveaux, du sommet à la base de l’Etat, de l’élite entrepreneuriale aux salariés de base, du secteur public au secteur privé », a prôné Denis Sassou N’Guesso.

La mission de la future nouvelle équipe sera, cela s’entend, de mener à bien les réformes, pour certaines déjà en cours, mais qui s’accélèreront sans conteste avec la conclusion dans le courant du mois de septembre prochain d’un programme avec le FMI : « Nous avons résolu de négocier avec le Fonds monétaire international un programme visant à créer de nouvelles bases d’une croissance soutenue, durable et inclusive », a lancé le président de la République, rappelant par ailleurs que les autres Etats de la Cémac, sont aujourd’hui dans la même situation. Le temps de la réflexion a été nécessaire avant que le Congo, un peu hésitant au départ, comme ses voisins de la zone Cémac, ne consente à signer lui aussi.

Comme c’est bien souvent le cas, les réformes en période de récession sont le moment de tensions sociales et dans le monde du travail. Des mouvements de grève sont observés dans plusieurs secteurs. Le président de la République attire l’attention sur des appels à manifester qui pourraient mettre en péril la paix sociale, mais aussi compliquer les initiatives prises pour juguler la crise : « Je voudrais, en toute franchise, chers travailleurs, mes chers compatriotes, vous dire que ce ne sera jamais par des actions désespérées, des actions de violence sociale, que nous allons redresser la situation financière et économique difficile que notre pays traverse ». Pour rassurer les uns et les autres, le chef de l’Etat insiste : « La situation du pays est préoccupante… mais nous ne sommes pas dans un désastre irréparable. Il n’y a ni faillite, ni banqueroute. La crise sera surmontée ». Entre gravité du constat et optimisme de l’action, pourrait-on dire.

Le pari du retour de la paix dans le Pool

Difficile, de lire le discours présidentiel du 15 août, sans évoquer le passage sur l’absence de paix et de quiétude dans une bonne partie du département du Pool : « Dans l’ensemble du département du Pool, la paix va assurément revenir », indique le chef de l’Etat, convaincu de l’issue de cette situation : « Une chose est certaine, la nuit ne dure jamais éternellement. Le soleil finit toujours par se lever ». Presque une exhortation à croire aux possibles en toutes circonstances : « Ce jour-là, dans la partie du Pool à présent obscurcie, sera le jour de clarté ».  Et de conclure, à l’endroit de Frédéric Bintsamou qu’il invite instamment à se rendre : « Quoi qu’il fasse, la justice passera bien un jour ».

L’hommage rendu aux militaires, gendarmes et policiers est un autre regard du président de la République sur le Pool, sachant que depuis plus d’une année, aux prises aux ninjas-nsiloulous, la Force publique est exposée à toutes sortes de sacrifices, y compris le sacrifice suprême, pour « assurer la sécurité des populations et des institutions ». Cela valait aussi la peine pour le chef de l’Etat de rappeler le chemin parcouru dans la mise en place des institutions de la nouvelle République. Depuis le référendum constitutionnel de 2015, en passant par la présidentielle l’année suivante, l’élection des députés et conseillers élus en juillet sera suivie de celle des sénateurs à la fin de ce mois.

Au tout début de son message, Denis Sassou N’Guesso a noté entre autres que « Fêter l’indépendance nationale, c’est renouveler notre engagement à faire triompher les valeurs d’unité, de travail et de progrès qui font la République ». Ce que disait aussi le poète : « le travail toujours le travail, le travail moteur de la vie ».

Gankama N'Siah

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