Médias : le CSLC sollicite du gouvernement la budgétisation de l’aide aux médias

Mardi 8 Octobre 2013 - 17:04

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Le président du Conseil supérieur de la liberté de communication (CSLC), Philippe Mvouo, a fait cette sollicitation à l’occasion de la restitution, le 8 octobre à Brazzaville, des résultats du contrôle administratif, financier et technique des médias qui avait été lancé le 4 juin dernier sur l’ensemble du territoire national

« La presse congolaise, dans son état actuel, ne peut laisser supposer une quelconque évolution. Les prestations lamentables et déplorables ne peuvent l’élever vers l’excellence, tant qu’elle continuera à patauger dans la subsistance qui la laisse à la merci d’un mercantilisme honteux encouragé par des sponsors sans foi ni morale », a déploré le président du CSLC.

L’orateur a, en outre, demandé  au gouvernement de doter le CSLC d’un siège et d’un centre de monitoring offrant des conditions de travail dignes. De même, Philippe Mvouo a sollicité le gouvernement pour qu'il réévalue son budget de fonctionnement et lui réaccorde son budget d’investissement retiré en 2013. « Car l’œuvre d’encadrement et de revalorisation des médias est immense et exige des moyens conséquents », a-t-il expliqué. Par ailleurs, au regard des résultats de ce contrôle, le conseil a pris des mesures visant l’assainissement de l’environnement médiatique congolais.

Au plan administratif, le CSLC recommande la régularisation de la situation administrative des médias audiovisuels jugée non conforme. Les promoteurs sont tenus de se rapprocher du secrétariat administratif pour toutes les dispositions y afférentes. Les délais sont fixés du 2 novembre 2013 au 2 février 2014. « À l’heure de la modernisation du Congo, a déclaré Philippe Mvouo, il n’est pas acceptable, encore moins tolérable, que les médias soient logés ou installés dans des locaux inappropriés. Un délai d’un an du 2 novembre 2013 au 2 novembre 2014 est fixé pour améliorer les conditions de travail à travers la construction ou la réhabilitation des sièges sociaux de ces entreprises », a-t-il ajouté. « Dès à présent, des enseignes lumineuses ou à défaut des pancartes devront être placées devant chaque média avec l’adresse complète, le ou les numéros de téléphone ainsi que l'adresse du site Internet du média », a-t-il renchéri.

En ce qui concerne la vente des journaux, le CSLC rappelle que se pose un réel problème de distribution au Congo. L’inexistence d’entreprises de distribution a laissé libre cours à la vente des journaux dans les rues par des jeunes, sans aucun contrôle. Pour des besoins d’ordre, chaque journal est tenu obligatoirement de déposer au Conseil la liste des noms de ses agents vendeurs. Ces derniers devront porter des badges confectionnés et délivrés par l’organe de presse mais également validés par le Conseil. « Pour l’ensemble de la presse écrite et audiovisuelle, tous les journalistes en reportage doivent désormais porter un badge de leurs organes pour se faire distinguer, respecter et se voir faciliter le travail. Ce badge n’a pas besoin d’être validé par le Conseil. Ces dispositions rentrent en vigueur à compter de la date du 2 novembre 2013 », a précisé Philippe Mvouo.

Le président du CSLC a annoncé que la commission chargée de l’attribution des cartes professionnelles de presse va bientôt se mettre en place. Rappelons que la carte de presse est gratuite et que le demandeur ne paie que les frais d’étude du dossier.

Les résultats du contrôle administratif, financier et technique :
Sur 61 chaînes de radio existantes, 5 sont en situation régulière (Radio Congo, Radio Brazza, Radio Rurale, Radio Magnificat et Radio Mucodec) ; sur 29 chaînes de télévision existantes, 2 sont en situation régulière (La chaine nationale et Télé Pointe-Noire) ; sur 10 imprimeries existantes, 3 sont en situation régulière ; sur 102 journaux de presse écrite, 11 sont en situation régulière.
Quant au recensement des professionnels de la communication, il a donné les résultats suivants : 709 journalistes professionnels ; 980 journalistes non professionnels ; 234 journalistes assimilés ; 27 journalistes indépendants et 35 journalistes honoraires.

Roger Ngombé