Marie Rims, coiffeuse au grand cœur

Samedi 20 Septembre 2014 - 5:15

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimableEnvoyer par courriel

Congolaise des deux rives, Marie Rims est la coiffeuse chez qui de nombreuses femmes de la diaspora se pressent pour arborer les dernières coupes à la mode. Une papesse de la beauté noire à Paris qui n’oublie en rien d’être une dame de cœur, puisqu’elle vient en aide aux orphelins de Kinshasa, souvent avec le concours de ses clientes. Entretien

Marie Rims devant son salon de coiffure (crédits Adiac)

Comment vous êtes-vous lancée dans la coiffure ?
Tout a commencé quand le père de mes enfants qui me voyait me coiffer a décidé de m’ouvrir un salon de coiffure. Après notre séparation, je me suis lancée toute seule. J’avais le financement grâce à mes économies, et certaines clientes m’ont suivie. J’ai créé un nouveau concept, et grâce au bouche-à-oreille cela a pris de l’ampleur. Cela fait quatre ans que j’ai ouvert à mon compte, mais cela fait dix ans que je suis dans la coiffure. Pour rester dans les tendances, nous nous inspirons des stars, surtout Rihanna. J’étais la première coiffeuse à Paris à faire la coupe Rihanna sur tissage.

Vous êtes également engagée sur le terrain humanitaire ?
Cela fait quatre ans que je soutiens un orphelinat qui est tenu depuis vingt ans par des religieuses à Kinshasa. J’y vais une fois par an pour faire un don à titre personnel. Je fais des courses et j’essaye d’acheter pour un an de sucre, de lait, de concentré de tomate, de savon, de riz, etc. Quand je vivais en Afrique avec ma mère et mes frères, notre famille était très pauvre. Nous n’avions même pas de chaussures pour aller à l’école, nous marchions pieds nus, nous mangions une fois par jour un simple repas de riz rouge. Mon père nous a fait venir en Europe, mais avec tout ce que j’ai vécu je ne peux pas avoir les yeux fermés sur cette réalité-là. Je ne suis pas millionnaire, je me débrouille et je fais avec le peu que j’ai.

Quels conseils ou encouragements pourriez-vous donner aujourd’hui à des jeunes qui sont dans la situation difficile que vous avez connue ?
Dans la vie, il ne faut pas perdre espoir. Il faut croire en soi et se donner les moyens pour arriver et réussir, car le succès n’arrive pas en un claquement de doigts. Il faut travailler dur pour réussir. Moi j’ai commencé à Paris en racolant les clients à la gare du Nord de 10 heures à 19 heures avec une seule personne à mes côtés. J’ai fait cela pendant un an et demi.

Quels sont vos projets ?
Je suis associée avec Cynthia Portella pour le premier salon du mariage qui aura lieu à Brazzaville au Palais des congrès les 25 et 26 octobre. Nous allons aider les gens à trouver les prestataires qui interviennent dans l’organisation d’un mariage sur un même lieu. Nous allons notamment mettre en avant les coiffeurs de la place et montrer qu’au pays aussi il y a des gens compétents et pas chers. Je vais soutenir également un orphelinat à Brazzaville et faire des dons. Nous avons lancé un appel à nos clientes via Facebook pour récolter les vêtements de leurs enfants dont elles ne se servent plus afin de pouvoir les rapporter à Brazzaville.

Propos recueillis par Geneviève Nabatelamio

Légendes et crédits photo : 

Photo : Marie Rims devant son salon de coiffure. (© Adiac)