Marche des chrétiens catholiques : le bourreau de Rossy bientôt déféré devant la Cour militaire

Mardi 27 Février 2018 - 17:30

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À Mbandaka dans la province de l'Équateur, le policier, auteur de l'assassinat du jeune Éric Boloko, a été condamné à la prison à perpétuité au terme d’un procès en flagrance.

Les choses sont allées très vite. Juste après la manifestation du 25 février à Kinshasa qui a vu le jeune Rossy Mukendi être fauché par une balle à l‘intérieur de la paroisse Saint-Benoît de Lemba alors qu’il fermait le portail pour empêcher la propagation du gaz lacrymogène, la police a vite mis la main sur son bourreau. Le tueur s’appellerait, d’après le communiqué de la police publié à cet effet, Tokis Kumbo, matricule 1198511210674 et ferait partie de l’escadron mobile d’intervention Mont-Amba. Il a été arrêté, à en croire la source policière, « pour avoir tiré des balles en caoutchouc à plus de 20 mètres sur Mukendi Kadima Rossi » qui succombera de ses blessures quelques instants après son acheminement à l'hôpital.

Le tueur présenté par la police n’est pas celui dont le nom et le visage circulent sur les réseaux sociaux. En effet, pour le commun des Kinois abonnés aux réseaux sociaux, la policière Carine Lokeso serait bien l‘auteur présumé du crime. Chacun y va de son commentaire, allant jusqu’à envisager une expédition punitive au domicile de Carine Lokeso dont on dit qu’elle ne serait pas à son premier forfait. À ce sujet, la police apporte un éclaircissement : « Le policier, en tirant sur le jeune manifestant, a tenté de protéger son commandant qui était pris à partie par une foule hostile ». Ce commandant dont la police fait allusion est justement l’agent Carine Lokeso qui se trouvait, d’après la version de la police, en situation de légitime défense. Alors qui finalement a tiré sur l’infortuné Rossy ? En tout cas, entre la version de la police et celle défendue par une certaine opinion kinoise, le fossé est tout grand. Toujours est-il que l’agent de l’ordre arrêté sera déféré devant « l’autorité compétente pour violation des consignes ».

Situation quasi similaire à Mbandaka où l’on a également déploré la mort, le même 25 février, du jeune Éric Boloko qui a reçu une balle réelle. L’auteur du crime est l’agent de police Agbe Obeid incriminé pour avoir tiré à bout portant sur sa victime alors qu’elle rentrait paisiblement chez elle. Le policier a été condamné à la prison à perpétuité au terme d’un procès en flagrance organisé par le tribunal militaire de la garnison de Mbandaka, chef lieu de la province de l’Équateur.

 

Alain Diasso

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