Maputo : les entreprises italiennes débarquent en nombre à la foire

C’est un nombre jamais égalé de sociétés italiennes, 90 en tout, qui prennent part à partir de ce vendredi à la foire internationale du Mozambique. Les stands des Italiens vont en effet dominer tous les autres. Et même la qualité des participants sera de loin supérieure pour une représentation italienne conduite par le vice-ministre du développement économique, Carlo Calenda en personne. Cette attention particulière de l’Italie peut se justifier.

Le Mozambique fait partie de la sphère de stricte attention à Rome, tant des perspectives s’y annoncent prometteuses. Lors de sa toute première tournée africaine en juillet dernier, c’est bien par le Mozambique que le premier ministre italien Matteo Renzi avait commencé son périple africain. Accompagné d’une forte délégation des membres du patronat, M. Renzi avait rencontré le président Guebuza, visité des projets socio-sanitaires et signé d’importants accords de coopération notamment dans le domaine énergétique.

Le groupe pétrolier italien, ENI, a réalisé ces dernières années de très importantes découvertes de gaz au large des côtes mozambicaines à même d’assurer, dit-on à Rome, « l’indépendance énergétique italienne pour les 30 prochaines années ». Mais ce partenariat économique se double aussi, c’est vrai, d’un partenariat dans le domaine politique dont les rapports actuels ne seraient, en quelque sorte, que le juste dividende d’un engagement multiforme italien en Afrique australe.

La foire internationale de Maputo s’ouvre vendredi alors que dimanche dernier, tel un heureux mécanisme à horlogerie dans un monde où les affaires s’accommodent mal des crises, le gouvernement mozambicain et son opposition de la Résistance nationale du Mozambique (RENAMO), l’ancienne rébellion, ont signé à Maputo un accord de cessez-le feu. Or c’est à Rome que fut signé en 1992, l’accord principal qui permit aux deux parties d’enterrer la hache de guerre et de mettre fin à la guerre civile déclenchée en 1975. Et ces dernières semaines, Rome a poussé pour que les nouvelles tensions surgies entre les deux se résorbent et permettent la tenue apaisée de l’élection présidentielle en octobre 2015.

C’est aussi au Mozambique, par ailleurs, que se déroule aujourd’hui une expérience exemplaire de lutte contre le Sida. S’il n’est pas l’œuvre directe du gouvernement italien le projet DREAM est mené par l’organisation non gouvernementale catholique de Sant’ Egidio qui a son siège à Rome. D’ailleurs M. Matteo Renzi avait visité ses locaux dès son arrivée à Maputo comme signe de soutien à son action basée sur une prise en charge différente des malades du Sida, tout en poursuivant leur médication par les produits pharmaceutiques les plus pointus et aujourd’hui disponibles dans le monde.