Lutte contre la corruption : la fraude évaluée entre 10 et 15 milliards de dollars par anJeudi 10 Décembre 2015 - 17:30 Le conseiller du président Joseph Kabila chargé de la Corruption a noté que la fraude coûte chaque année jusqu'à 15 milliards de dollars au pays. Ce montant représente près du double de celui du budget de la RDC . La journée internationale anti-corruption célébrée le 9 décembre avait offert une opportunité au conseiller spécial du chef de l’État pour la lutte contre la corruption, le blanchiment des capitaux et la bonne gouvernance de faire le point sur l’état de la fraude et de la corruption en RDC. Que des regrets exprimés par Luzolo Bambi face à la persistance du phénomène qui, entre-temps, s’est raffermi. Jusqu'à 15 milliards de dollars échapperaient chaque année au Trésor public du fait de la fraude, a-t-il indiqué tout en pointant un doigt accusateur sur « certains niveaux élevés de l’État ». Ce montant représente près du double de celui du budget du pays. Sans ambages, il a stigmatisé l’enracinement de cette pratique au sein même des institutions du pays. «Lorsqu'il y a une évasion, une fuite, une fraude, évaluée entre 10 et 15 milliards de dollars par an, c'est au sommet de l'État qu'il faut modifier la tendance », a-t-il martelé. Il a plaidé pour que des moyens conséquents soient mis dans la lutte contre la corruption qui n’est plus l’affaire des seuls services compétents, mais aussi de la population entière au vu des dégâts qu’elle engendre dans le tissu économique. Concernant la plainte qu’il avait déposée au Parquet général de la République en juin dernier au nom du président de la République contre plus d'une dizaine de responsables gouvernementaux, Luzolo Bambi a déclaré qu’il a fait son travail et qu’il appartient à la justice de faire aussi le sien. Et d’ajouter que la justice aura en toute indépendance à rendre compte à la population parce que la justice est rendue au nom et pour le compte du peuple. Toujours dans la foulée de cette journée internationale de la lutte contre la corruption, le Réseau des parlementaires africains contre la corruption a, à l’issue d’un séminaire organisé à Kinshasa, recommandé la mise en place des mécanismes de signalement et de plainte publique des cas de corruption. L’association estime qu’il faut protéger les personnes qui dénoncent les cas de corruption. Alain Diasso Légendes et crédits photo :Luzolo Bambi Notification:Non |