Lotissement spécial de Moukondo : avenue et rues en hommage aux Diables rouges champions d’Afrique 72

Mardi 6 Mars 2018 - 16:00

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Les héros de la 8e édition de la Coupe d’Afrique des nations Yaoundé, à jamais dans l’histoire. En cette date historique du 5 mars qui marquait le 46e anniversaire de la victoire des Diables rouges à Yaoundé, la nation reconnaissante leur a donné un très beau cadeau qu’ils ne s’attendaient même pas.

Une avenue et six rues  à Moungali, dans le 4e arrondissement de Brazzaville, portent désormais le nom de sept d’entre eux. La cérémonie s’est déroulée le lundi, en présence du ministre des Sports et de l’éducation physique, ainsi que du maire de Brazzaville.  C’est la matérialisation de la délibération du conseil municipal, du 2 mars 2018, portant dénomination des rues du lotissement spécial de Moukondo.

Ce projet avait déjà été initié, en mai 2016, lorsque l’actuel ministre des Sports gérait la mairie de Brazzaville. Il ne concerne que les Diables rouges football, champions d’Afrique de Yaoundé 1972, dont les propriétés n’ont pas été aliénées.

Après leur consécration, l’Etat avait offert à chacun d’eux des terrains dans ce quartier. Ceux qui avaient fini par vendre le précieux cadeau de l’Etat n’ont pas été comptabilisés. «  Par décret n°72/86 du 9 mars 1972, la patrie reconnaissante éleva chacun des héros de l’épopée "Yaoundé 72" au grade de chevalier dans l’ordre de mérite congolais. Dans le même élan de la gratitude envers nos vaillants footballeurs, une parcelle de terrain fut attribuée, à titre gracieux, à chacun d’eux au quartier Moukondo section P13 », selon la délibération du 2 mars 2018, précisant d’ailleurs que, celle-ci ne concerne que les joueurs qui ont conservé depuis leur parcelle de terrain dans ce lotissement historique.

L’avenue principale de ce secteur porte désormais le nom de Paul Moukila, champion d’Afrique et ballon d’Or africain. Six autres ruelles rendent hommage aux héros comme Jacques Yvon Ndolou, Désiré Mayala,  Michel Mbono, Samuel Boukaka ,  Jean Bertrand Balekita et Minga Noel Pépé. 

Plaidoyer pour la prise en charge des anciens champions

Au cours de la première cérémonie qui s’est déroulée au ministère des Sports à laquelle ont participé les anciens ministres des Sports, Jean Michel Mbono a plaidé pour ses héros qui ont inscrit le Congo parmi les grandes nations de football du continent.  Le président de la Fédération congolaise de football a notamment cité les vainqueurs de la coupe des tropiques "Bangui 62", surnommés « Les Brésiliens d’Afrique ». Sur les seize, a-t-il rappelé, il ne reste que quatre rescapés. Il a enchaîné avec  les médaillés d’Or des Premiers Jeux africains, précisant que sur les  vingt-et-un , huit  vivent encore, avant de revenir sur les héros de Yaoundé 72. « Sur vingt-deux, il y a encore quinze rescapés. Nous n’avons pas oublié les champions d’Afrique U-20 de 2007. Pour ceux là, nous envisageons leur prise en charge à partir de trente-cinq ans, puisque logiquement, ils doivent encore être  en activité.  Il serait commode que l’ effort remarquable de ces héros  soit gratifié  ne serait-ce que par une pension trimestrielle à la hauteur de cinq cent mille francs … La réponse à cette attente constituera, à n’en point douter,  un déclic pour la remobilisation de nos joueurs », a souhaité Jean Michel Mbono, double buteur de la finale de la CAN 72 contre le Mali.

Gabio raconte l’épopée de Yaoundé 72

Présent à cette cérémonie, Ghislain Joseph Gabio a retracé, dans les moindres détails, l’épopée de la 8e CAN. Après le cuisant échec du Congo à sa première  participation à la CAN Asmara en 1968, a-t-il revélé , le Congo n’a pas participé à la prochaine édition de la CAN 70 au Soudan. Le Congo s’engage aux éliminatoires de la CAN 72 et se qualifie devant le Nigeria et la Côte d’Ivoire.

Pendant cette CAN, le Congo évolue à Douala avec Le Maroc, le Zaïre et le Soudan. Il fait un nul contre le Maroc, avant de s’incliner face au Zaïre (0-2). « Le lendemain matin, le chef de la délégation reçoit un télégramme de la direction politique de Brazzaville dans lequel il est dit: si les Diables rouges sont incapables de défendre le drapeau rouge, ils n’avaient qu’à se retirer de la compétition », précise le chroniqueur.  Après  les Diables rouges continuent la compétition. Ils gagnent le Soudan (4-2),  grâce à un doublé de Mbono, puis se qualifient en demi-finale à l’issue d’un tirage au sort devant le Maroc avec lequel ils avaient le même goal average. Ils gagnent en demi le Cameroun (1-0), grâce à Minga. Le 5 mars 1972 , le Congo battait le Mali en finale (3-1) grâce à un doublé de Mbono et un but de François Mpélé.

Hugues Ngouélondélé lance le débat sur l’appellation de l’équipe nationale.

Jusqu’à l’épopée de la CAN 1972, l’équipe nationale du Congo s’appelait Congo-Sport. Selon Ghislain Joseph Gabio, c’est Jacques Ferron, journaliste au magazine France football qui avait eu l’inspiration de qualifier les joueurs congolais des Diables après leur match contre le Soudan. Et depuis lors, l’équipe nationale est baptisée les Diables rouges. « Je voudrais profiter de l’occasion pour lancer un petit débat… Depuis que je suis ministre des Sports, je les appelle les Rouges, parce que le mot diable n’est pas bien. Je voudrais que chacun de nous réfléchisse, si un jour on ne reviendra pas sur Congo-sport ou les Rouges », a souhaité le ministre des Sports.

Déjà lors de la Can 2015, Prince Oniangué, alors capitaine des Diables rouges, avait lui aussi interpellé la conscience des Congolais lorsqu’il disait cette équipe je l’appellerais les colombes.

 

 

 

 

 

James Golden Eloué

Légendes et crédits photo : 

Hugues Ngouélondélé et Christian Roger Okemba sur l'avenue dédiée à Paul Moukila/Adiac Photo de famille des Diables rouges vainqueurs de la CAN de Yaoundé avec les invités/Adiac

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