Les croyants vont chausser les crampons et descendre sur le terrain

Si l’Italie est bien une patrie confirmée du football, et si elle héberge aussi le cœur de la catholicité avec le Vatican, elle n’a pas encore fini de (se) surprendre. Car ce qui va se passer lundi prochain, 1er septembre, est une première mondiale. Dans le célèbre stade olympique de Rome qui en a pourtant vu bien d’autres, l’alignement de vedettes actuelles et passées du ballon rond ne sera pas dû à la reprise du championnat de première division, mais à la religion. Ou plus précisément à la paix promue par la foi.

Des vedettes mondiales comme Trézéguet, Vidal, Messi, Buffon, Zidane ou encore l’Argentin Diego Maradona vont en effet  croiser le crampon dans une rencontre promue par le pape François, un « match interreligieux pour la paix ». À vrai dire, si l’idée cadre bien avec l’apostolat joyeux et sans cesse innovant qui caractérise la papauté de l’argentin Bergoglio, alias pape François, elle est le résultat spontané entre deux Argentins.

À l’origine il y a eu lui, le pape, mais aussi un défenseur de l’Inter Milan, Javier Zanetti. Les deux concitoyens s’étaient rencontrés au cours d’une audience privée le 25 avril de l’année dernière au Vatican. Puis, petit à petit s’était fait jour entre eux le sentiment partagé que la cause mondiale de la paix pouvait aussi être servie par le sport des croyants. Javier Zanetti souligne : « Le plus important ne sera pas la partie en soi mais le message de paix dans le monde qu’elle portera »,

Pour les organisateurs, il s’agit de « montrer que le sport, en particulier le football, peut véhiculer un message de fraternité et de partage qui unit tous les peuples au nom de la paix ». À voir l’appartenance religieuse des joueurs qui descendront sur la pelouse de « l’Olimpico » ce lundi après-midi, il y a de quoi se convaincre en effet que si toutes les religions pouvaient s’unir, une bonne partie des problèmes du monde se résoudraient sans guerres

Ils sont en effet chrétiens, musulmans, juifs, hindous ou shintoïstes, ces footballeurs de la paix. Lundi dernier, lors de la conférence de présentation de cette rencontre au siège de Radio Vatican, deux joueurs de l’AS Roma et de la SS-Lazio, équipes farouchement rivales dans la capitale italienne, se sont serrés la main en signe de paix. En outre, le jour choisi pour le match, un lundi, veut aussi souligner que l’événement sportif n’entend interférer dans les obligations de piété de personne. Le vendredi, le samedi et le dimanche sont considérés comme jours sacrés pour les musulmans, les juifs et les chrétiens respectivement ; il ne fallait donc distraire personne sur son chemin de la mosquée, de la synagogue, ou de l’église.

Le match servira aussi plus concrètement à récolter des fonds pour financer une organisation fondée par le pape François pour l’intégration par le sport, Scholas, et l’ONG Pupi de Javier Zanetti pour le soutien à la petite enfance en Argentine. À rappeler que le stade Olympique de Rome a une capacité de 73 000 places, et que les billets vendus pour cette rencontre qui sort de l’ordinaire vont aller de 8 à 30€ la place (5.240 à 19.650f CFA). Si le stade devait se remplir, comme le supputent les sponsors, il y aurait de quoi remplir les sébilles.