Léon Alfred Opimbat : « le Congo est désormais un candidat légitime et sérieux à l’organisation des plus grands évènements sportifs et culturels »

Jeudi 24 Septembre 2015 - 19:00

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Léon Alfred Opimbat a dressé le bilan des Jeux africains, exprimant sa satisfaction quant à la tenue de la compétition, sans pour autant nier certains disfonctionnements. Le ministre des sports explique également que le Congo est d'ores et déjà sollicité pour l'organisation de compétitions d'envergure. Et annonce qu'un point sera bientôt fait concernant le cas de Claude Le Roy, qui arrivera en fin de contrat en décembre prochain.

Les Dépêches de Brazzaville (L.D.B) : Monsieur le ministre, cinq jours après la clôture des Jeux, quel bilan faites-vous de la compétition ?

Léon Alfred Opimbat (L.A.O) : L’euphorie et la pression intenses liées à l’organisation des Jeux africains, puis à leur bonne tenue, sont en effet retombées et cela permet de faire le bilan avec la tête froide. Nous pouvons constater, avec le témoignage positif des médias nationaux et étrangers, que la mission est accomplie. Et je veux, à nouveau, rendre hommage au président de la République qui a créé toutes les conditions pour que ces 11e Jeux africains se déroulent à Brazzaville. Et qui a œuvré pour que le Congo soit aujourd’hui doté d’infrastructures que l’ensemble du continent africain nous envie ouvertement.

L.D.B : Quels sont vos principaux motifs de satisfaction ?

L.A.O : Les infrastructures construites pour ces Jeux sont un héritage inestimable pour le Congo et sa jeunesse. Avec elles, le Congo est désormais un candidat légitime et sérieux à l’organisation des plus grands évènements sportifs et culturels. Je tiens aussi à louer et remercier le public congolais qui a répondu présent, en nombre et avec enthousiasme, lors des différentes épreuves. Y compris les moins connues et les moins pratiquées au Congo. Une belle fête ne peut se faire qu’avec un bon public et cela a été le cas.

L.D.B : Un grand défi attend le Congo : la pérennisation des sites et leur juste utilisation.

L.A.O : Effectivement, la gestion des différents sites sera une priorité pour le gouvernement en général et le ministère des sports en particulier. C’est un défi immense et nous le relèverons. Et pas seulement à Brazzaville, mais dans tous les départements qui ont vu se construire des structures modernes dans le cadre de la municipalisation accélérée.

L.D.B : A quels types d’évènements le Congo pourrait-il candidater prochainement ?

L.A.O : A entendre les témoignages de nos invités, qu’ils soient athlètes, journalistes ou membres d’instances sportives, le Congo peut désormais accueillir toutes les compétitions. Mais des pistes concrètes ont d’ores et déjà été évoquées, en particulier par Hamed Kalkaba, président de la Confédération africaine d’athlétisme, qui s’est montré très favorable à l’organisation des championnats d’Afrique d’athlétisme à Brazzaville. De même pour l’Afrobasket 2017, pour lequel le président Niang, de la Confédération africaine de basket nous a sollicités directement. Le président Aremou de la Confédération africaine de handball souhaite que la CAN féminine se déroule ici à Brazzaville.

L.D.B : Si le bilan global est salué par tous, quelques disciplines ont déçu, comme le football, le handball féminin, le judo, dont la sélection des athlètes a fait couler beaucoup d’encre avant, pendant et après la compétition, ou encore l’athlétisme…

L.A.O : Comme nous avons l’habitude de le dire, le ministère des sports n’a pas d’athlète, ni de sportif. Nous avons une stratégie globale qui est d’aider à l’émergence du sport d’élite et également du sport pour tous. Concernant le sport d’élite, les fédérations sont les principaux acteurs et artisans de son développement. Le constat est donc clair : les fédérations qui ont donné satisfaction le doivent à leur gestion concrète et celle qui ont déçu le doivent également à leur mode de fonctionnement. Nous ferons donc le point avec les différentes fédérations pour tirer les leçons qu’il y aura à tirer et permettre à chaque discipline de progresser. Mais il est primordial de capitaliser le patrimoine mis à disposition de la jeunesse congolaise et africaine.

L.D.B : Trente-deux médailles, dont huit en or, cela vous satisfait donc ?

L.A.O : C’est une belle moisson, en effet. Mais je suis lucide : si certaines fédérations avaient mieux géré les moyens qui ont été mis à leur disposition, le bilan aurait pu être encore meilleur.

L.D.B : Concernant les infrastructures et l’ambiance, le plébiscite est unanime venant des acteurs et du public. Par contre, les journalistes ont déploré des conditions parfois compliquées concernant l’accès à internet, aux résultats des épreuves et l’absence de tribunes de presse équipées. C’est un paramètre à prendre en compte pour les prochaines échéances ?

L.A.O : Tout à fait, et c’est en tout humilité que je reconnais que nous avons des points à corriger. Ce que vous venez d’évoquer en font partie. Nous nous en excusons auprès de nos amis de la presse, qui ont malgré cela donné le retentissement international que méritaient les Jeux africains, et nous les assurons que cela sera corrigé.

L.D.B : Ces Jeux africains se sont positivement distingués grâce à la collaboration entre le Coja et l’entreprise Microplustiming qui a livré de nombreux résultats et chronos en temps réel. C’est une grande première au niveau continental…

L.A.O : L’homologation des résultats passaient par l’utilisation des nouvelles technologies. Dans cette optique,  nos amis de la Commission sportive nous ont orientés vers cette option, ce dont nous ne pouvons que nous réjouir. L’apport de Microplustiming est une réussite. Et un point de repère pour le sport africain.

L.D.B : Terminons par le cas du football congolais, avec des prochaines semaines chargées (dates Fifa en octobre, préliminaire du Mondial 2018 en novembre) et le dossier du sélectionneur national qui sera en fin de contrat en décembre prochain…

L.A.O : En effet, les évènements s’enchainent perpétuellement dans le calendrier sportif. Commençons par le cas de Claude Le Roy : le sélectionneur sera en fin de contrat le 5 décembre. Nous ferons le point, avec la Fédération congolaise de football et l’intéressé, naturellement. Le contrat signé était soumis à des objectifs, nous en ferons donc l’évaluation. Concernant le terrain, nous sommes exemptés du premier tour des préliminaires comptant pour le Mondial 2018 et nous pourrons donc utiliser les dates Fifa d’octobre pour optimiser la cohésion entre les joueurs, qu’ils soient de la diaspora ou les locaux. Des pistes sont à l’étude et des décisions seront bientôt prises en accord avec la Fécofoot.

L.D.B : Après le faux pas d’Owando, les Diables rouges ont su rectifier le tir à Bissau…

L.A.O : En remportant leur dernier match, les Diables rouges se sont replacés dans la course à la CAN 2017, réparant ainsi le faux pas d’Owando, dont nous avons su cerner les disfonctionnements. Par ailleurs, il est primordial que les joueurs locaux, qui seront prochainement sur le pont des éliminatoires du Chan, puissent s’appuyer sur un véritable championnat national. Le football congolais est sur une pente ascendante, dans le sillage de son équipe sénior, mais le football des jeunes et féminin ne doivent pas rester sur le bord du chemin. Nous comptons sur la Fédération pour y remédier et vous pouvez être sûrs que le gouvernement y veillera.

Propos recueillis par James Golden Eloué et Camille Delourme

Camille Delourme

Légendes et crédits photo : 

Hamane Niang et Hamad Kalkaba, respectivement président de la Confédération africaine de basket et d'athlétisme, ont exprimé leur souhait au Ministre Opimbat de voir le Congo organiser les championnats d'Afrique dans leur discipline (crédits photo adiac)

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