La CAN, vitrine des joueurs anonymesMardi 17 Janvier 2017 - 22:15 Contrainte de calendrier pour les joueurs confirmés sous contat avec de grands clubs, la Coupe d'Afrique des Nations représente au contraire une vitrine de choix pour les anonymes des petites équipes, qui peuvent taper dans l'oeil de sergents-recruteurs à l'affut de nouveaux talents. Si certains Camerounais ont préféré rester dans leur club en Europe pour ne pas compromettre leur carrière en club, d'autres joueurs porte-drapeau de sélections modestes espèrent lancer ou relancer leur parcours au Gabon. "C'est bien que tu sois là, c'est comme ça que les contrats arrivent", avait glissé lors de la CAN-2013 le sélectionneur du Togo de l'époque, Didier Six, à son milieu Dové Womé, qui poursuit depuis une carrière honnête en Afrique du Sud. A la veille de leur match mercredi contre le Cameroun, les inconnus de la Guinée-Bissau préparent leur CV et leur carte de visite au cas où, après leur match nul remarqué contre le Gabon (1-1). "Nous avons de très jeunes joueurs, dont la plupart jouent au Portugal, dans de petites équipes", souligne l'attaquant Leocisio Julio Sami. Lui-même pensionnaire de Porto, qui l'a prêté au club turc d'Akhisar, Sami reste une exception au milieu de ses collègues émargeant dans des formations à la périphérie du football européen (Belenenses, Rio Ave....). "Beaucoup d'équipes vont acheter nos joueurs", parie déjà le sélectionneur Baciro Candé. "Il y a eu des demandes de renseignements", confirme l'un des éléments francophones de la Guinée-Bissau, Frédéric Mendy, qui espère fortement être titulaire face au Cameroun après être entré en cours de jeu face au Gabon. "Des gens viennent, te demandent où tu en es, à quel poste tu joues", poursuit Mendy, originaire de région parisienne, qui ne sort pas trop de l'hôtel de la sélection situé à côté du bunker de l'ambassade américaine à Libreville, histoire d'éviter les sollicitations. Né en France de parents originaires de Guinée-Bissau, l'attaquant de 28 ans a lui déjà eu la chance de croiser un agent et des recruteurs qui l'ont emmené gagner honnêtement sa vie -"comme en Ligue 1 française"- vers Singapour puis la Corée du Sud (Ulsan Hyundai). "En Corée, quand je dis Guinée Bissau, on me demande où c’est. C’est un beau pays à visiter, j’espère que la CAN fera un peu de pub", confiait-il à la revue So Foot en septembre, avant de rejoindre fin décembre Jéju United. Attention aux joueurs cependant qui prendraient la grosse tête et qui confondraient la CAN 2017 avec une bourse aux transferts pour des joueurs inconnus: "S'il y en a qui ont la grosse tête, on les reprend de volée", glisse Mendy. Les joueurs peuvent enfin avoir la chance de croiser sur leur route des sélectionneurs globe-trotteurs qui vont les encourager à rejoindre des clubs en Europe. "Nous cherchons à ce que nos joueurs soient capables de jouer en Europe, nous pensons qu'ils en ont le talent et qu'ils en sont capables", déclare à l'AFP Milutin "Micho" Sredojevic, sélectionneur serbe de l'Ouganda. "Mais il est très important de s'assurer qu'un joueur du Championnat d'Ouganda ne courre pas après l'argent mais donne la priorité aux aspects footballistiques, qu'il choisisse une équipe où il pourra se développer", prévient-il. "Il deviendra alors un meilleur joueur et l'argent viendra plus tard". Sinon, ces joueurs risquent de rejoindre le cimetière africain des rêves brisés. L'un des plus grands de la planête foot. D'après AFP Légendes et crédits photo :Comme le Bissau-guinéen Frédéric Mendy, des joueurs "anonymes" trouvent la lumière lors de cette CAN (GABRIEL BOUYS / AFP) Notification:Non |