Kasaï central : un agent du service des renseignements décapitéJeudi 11 Janvier 2018 - 17:30 Un membre de la toute puissante Agence nationale de renseignements congolaise (ANR) a été tué et décapité dans la nuit du 9 au 10 janvier dans la région du Kasaï, dans le centre de la République démocratique du Congo, par des présumés miliciens opposés au pouvoir de Kinshasa, selon des sources locales. La région traverse un regain de tension après une accalmie dans les violences qui ont commencé en septembre 2016 après la mort d'un chef local. « Aux environs de 21 h (19 h00 GMT), des miliciens armés de machettes et de calibres 12, portant des bandeaux rouges autour de la tête sont entrés dans le village de Kalamba. Ils ont attaqué la maison d'un agent de l'ANR. Ils l'ont tué avant d'incendier sa maison », a rapporté à l'AFP Jacob Pembelongo, administrateur du territoire de Mweka, dans la province du Kasaï. La victime "a été décapitée et son corps jeté dans le feu", a ajouté le responsable. L'épouse de la victime a été enlevée par les assaillants pendant quelques heures avant d'être relâchée. Un pasteur a été kidnappé, a poursuivi M. Pembelongo. L'agent tué est la quatrième victime en un mois de ce type d'attaque ciblant des représentants des services de sécurité, a souligné l'administrateur qui a dénoncé "un plan de déstabilisation" sans vouloir préciser qui exactement serait derrière. « Nous déplorons cette situation et demandons aux autorités sécuritaires de traquer ces miliciens qui sèment la panique » dans la région, a-t-il ajouté. Un prêtre catholique a indiqué à l'AFP que des habitants ont "fui le village, ils sont allés en brousse ou dans des villages voisins par peur". Les provinces du Kasaï se sont embrasées en septembre 2016 après la mort d'un chef coutumier, Kamuina Nsapu, dans un assaut des forces de sécurité. Cette opération a déclenché des affrontements avec la milice Kamuina Nsapu, faisant près de quatre mille morts, selon l'Église catholique. L'ONU a recensé quatre-vingt-sept fosses communes et 1,4 million de déplacés dans la région. Deux experts de l'ONU ont été tués en mars dernier alors qu'ils enquêtaient sur des fosses communes.
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