Juvrel Loumingou :   "Je me sens à l'aise dans le rôle de capitaine : réconforter, encourager, trouver les bons mots pour mobiliser les coéquipiers "

Les Dépêches de Brazzaville : Juvrel, peux-tu te présenter au public congolais ?

Juvrel Loumingou : Je suis Juvrel Loumingou, j'ai 20 ans et mon poste de prédilection est défenseur central. Plus jeune, au Blois 41, je jouais milieu défensif, mais c'est dans l'axe central que je me sens le plus à l'aise.

LDB : Cette saison, tu t'es affirmé à ce poste avec la réserve castelroussine, au point d'en devenir le capitaine...

J.L : Oui, le coach m'a confié le brassard en cours de saison et j'ai conservé le capitanat jusqu'à la fin de la saison que l'on a terminée à la 9e place.

LDB : As tu joué avec l'équipe première ?

J.L : Non, malgré la participation aux séances d'entraînements, je n'ai pas eu l'occasion de jouer avec l'équipe première, reléguée en National. Ça a été une saison difficile pour l'équipe fanion, ce qui n'a pas vraiment favorisé l'intégration des jeunes du club.

LDB : Quelles sont les projections pour toi à Châteauroux ?

J.L : Je sors d'un contrat stagiaire-pro de deux ans, ce qui prouve l'attachement du club à mon égard. Après, la descente compromet un peu tous les plans, puisque le nombre de contrats professionnels va être très réduit. À l'heure actuelle, seuls Mauricio, qui a déjà joué quelques matchs avec l'équipe une, et Souchaud, le gardien de la réserve, ont signé pro.

LDB : Penses-tu avoir ta chance l'an prochain ?

J.L : Pour pouvoir remonter en Ligue 2 dès la fin de saison, le staff veut s'appuyer sur des joueurs expérimentés, c'est logique. Je pense qu'ils garderont un oeil attentif sur les jeunes issus du centre de formation, puisque cette saison, la réserve s'entraînera sur le même site que les pros. Donc je vais reprendre avec la CFA2, mais je vais tout faire pour m'entraîner avec les pros. Et y jouer. À moi de saisir ma chance.

LDB : As-tu eu d'autres propositions ?

J.L : Dans le courant de la saison, il y a eu des discussions avec plusieurs clubs, notamment Angers et Bourg-Péronnas. Étant donné que Châteauroux comptait sur moi et que je n'étais pas focalisé par l'idée de partir, ces discussions n'ont pas abouti.

LDB : En attendant de jouer en National avec la Berrichonne, il y a cette possible sélection qui se profile face au Nigeria. Congo-Nigeria, c'est une affiche qui fait rêver ?

J.L : Oui, bien sûr, c'est prestigieux. Je suis très heureux, car ça fait deux ans que je travaille chaque jour pour attirer l'attention du Congo, mon pays. Pour moi, natif de Brazzaville, c'est très fort émotionnellement.

LDB : Ce tour préliminaire est une étape avec la CAN U23 et les JO 2016, mais l'actualité phare de l'année au Congo, ce sont les Jeux africains. Placés hors dates Fifa, les Jeux de Brazzaville feront la part belle aux joueurs amateurs. Ça t'inspire ?

J.L : Forcément, ça fait rêver de jouer au Congo dans ce nouveau stade de 60 000 personnes. Je n'en suis pas encore là, puisqu'à l'heure actuelle, il ne s'agit que d'une pré-liste pour les éliminatoires de la CAN U23. Mais oui, ce serait une belle opportunité de défendre les couleurs de la nation à domicile.

LDB : Exercice difficile : peux tu nous énumérer tes points forts ?

J.L : Mes coachs disent que j'ai des qualités athlétiques évidentes (ndlr : 1m85 et 81 kilos). J'ajouterais que j'aime défendre. Et que j'aime parler, communiquer, aider mes coéquipiers. Je me sens à l'aise dans le rôle de capitaine : réconforter, encourager, trouver les bons mots pour mobiliser les coéquipiers. D'ailleurs, je portais déjà le brassard en U17 et U19. Sinon, je travaille beaucoup ma relance, car avec la CFA2, on me demande d'être le premier relanceur. Donc je dois soigner mes transmissions.

LDB : Si nos statistiques sont exactes, tu finis la saison avec seulement 3 cartons jaunes en 21 matchs. Tu es donc un défenseur propre, qui fait peu de fautes ?

J.L : Oui, cette année, j'ai progressé dans ce secteur. Auparavant, j'étais un peu plus « dur sur l'homme ». J'ai pas mal travaillé pour optimiser mon efficacité défensive et pour épurer mon jeu.

LDB : Parlons un peu de l'homme...

J.L : Je suis né à Brazzaville où j'ai grandi jusqu'à l'âge de 8 ans. Ensuite, je suis venu en France, à Blois où j'ai joué au Blois 41 entre 2006 et 2011. Puis je suis arrivé à Châteauroux où j'ai intégré le Centre de formation en U17. En parallèle, j'y ai également obtenu mon Bac Économique et social, mention Assez bien en juin 2014. Et cette saison, j'ai suivi un BTS en gestion et comptabilité par le Cned (ndlr : cours par correspondance).

LDB : Blois, la ville des footballeurs congolais. Tu connais donc déjà des Diables rouges ?

J.L : C'est vrai que nous sommes plusieurs à avoir grandi à Blois avec Francis N'Ganga et Bernard Itoua, que j'ai croisé la semaine dernière. Thievy Bifouma a aussi grandi à Blois. À la fête de la Musique, j'ai croisé Ravy Tsouka Dozi, qui est aussi de Blois et que j'ai affronté plusieurs fois en jeunes. J'ai aussi joué contre Christoffer Mafoumbi en Gambardella : on avait gagné, mais il avait fait un bon match.

LDB : Retournes-tu souvent au Congo ?

J.L : Cela fait quelques années que je n'ai pas eu l'occasion de retourner au Congo. Par contre, je suis en contact régulier avec ma famille, mes grand-parents, mes oncles et tantes, mes cousins. Et je compte y partir l'été prochain pour les vacances.

LDB : Quel joueur t'a donné envie d'être footballeur ? Quel club supportes-tu ?

J.L : J'aime beaucoup le championnat anglais, en particulier Chelsea et John Terry. Sinon, le Real Madrid et surtout Ramos. Lui, il me fait vibrer.

LDB : Pour finir, un petit mot pour nos lecteurs ?

J.L : Je suis très heureux d'être présélectionné. J'espère que ce n'est qu'un début et que j'aurais l'occasion de montrer qui est Juvrel Loumingou.