Julie Valode Rauber, directrice du SIEC17 : « Les envies en Afrique sont les mêmes que sur le marché français »Lundi 19 Juin 2017 - 20:21 Le SIEC17 (Salon international de l'immobilier commercial et du retail) est organisé par le Conseil national des centres commerciaux (CNCC), une association qui regroupe les acteurs de l’immobilier commercial français. Julie Valode Rauber, directrice du SIEC depuis la création du Salon il y a 13 ans, détaille les spécificités de l’offre de marchés commerciaux sur le continent. Les Dépêches de Brazzaville : Le SIEC17 innove cette année avec un pavillon Afrique. Pourquoi ? Julie Valode Rauber : Depuis quelques années les adhérents du CNCC se penchent sur le territoire africain, son réel dynamisme et l’envie des Africains de se doter de centres commerciaux plus modernes qui soient de vrais lieux de vie. Nous nous sommes dits qu’il était de notre rôle d’essayer de créer des passerelles entre la France et le continent africain pour faire en sorte que des relations d’affaires s’établissent mais également être un lieu d’échange de bonnes pratiques, puisque les acteurs français sont parmi les plus importants en Europe et dans le monde. Notre approche semble intéresser les acteurs du continent car c’est aussi une approche de formation. Chez nous, l’industrie des centres commerciaux a près de 50 ans. Donc, nous avons des enseignements dont nous souhaitons pouvoir faire profiter les sociétés africaines. C’est en ce sens notamment que nous souhaitons initier une démarche de création du Conseil africain des centres commerciaux LDB : Quelles seraient les missions de ce Conseil africain des conseils commerciaux ? JVR : Au fil des échanges que nous avons pu avoir avec les différents pays, enseignes ou opérateurs français qui sont déjà sur le territoire africain, nous nous sommes rendu compte qu’il y avait une soif de professionnaliser la création de centres commerciaux en Afrique et une appétence pour de nouveaux centres. Nous nous sommes dit qu’une approche intéressante serait de doter le continent africain d’un conseil comme le notre pour pouvoir fédérer les forces et être un lieu d’échange, ce qui est le cas du CNCC français. L’idée est de créer un lieu de rassemblement de tous les acteurs qui peuvent intervenir dans le B2B de l’immobilier commercial : des enseignes africaines ou françaises implantées en Afrique, des investisseurs, des gestionnaires de centres commerciaux, des promoteurs de centres, des prestataires de service, etc. LDB : Il y a actuellement beaucoup d’ouvertures de centres commerciaux. Quelles sont les attentes des consommateurs africains ? JVR : Le marché africain a les mêmes envies que le marché français ou européen, c’est-à-dire des centres commerciaux qui soient de vrais objets d’architecture avec à l’intérieur une offre de commerce différente. Les Africains recherchent un centre commercial de destination, dans lequel on vient passer la journée en famille, grâce à une offre de commerce mais aussi de loisir, de divertissement et de restauration. C’est une réaction aux différents modes de consommation dictés par le e-commerce. LDB : Le développement du e-commerce sur le continent constitue-t-il une menace pour les centres commerciaux ? JVR : Vous avez la chance en Afrique de profiter de la maturité des enseignements de ce qui s’est passé ailleurs. Il ne faut pas se battre contre le e-commerce qui est seulement une évolution de la manière dont l’offre est présentée et des pratiques du consommateur. Les centres commerciaux ont eu l’intelligence de comprendre qu’il faillait repenser et repositionner leur offre en se dotant de cinémas, de restauration et de loisirs. Sur le continent, vous allez profiter dans les concepts de centres qui vont sortir d’une compréhension du marché qui s’est faite en France il y a une quelques années. C’est-a-dire avoir une offre complète, de proximité, ainsi qu’une offre de loisir et de destination où l’on passe la journée en famille dans le centre commercial. LDB : L’offre de centre commercial est pour l’instant limitée aux grandes villes. Peut-on imaginer que cela s’étende aux villes moyennes ? JVR : Par l’émergence de la classe moyenne et la présence de grands centres commerciaux dans les grandes villes principales, il y aura certainement une envie et un besoin de voir se doter des villes plus moyennes de commerces et de lieux de vie. Donc, une fois les capitales et les grandes villes dotées de centres, il est possible que l’on voit s’ouvrir de plus petits centres mais tout aussi qualitatifs dans leur offre et qui soient complémentaires des centres plus importants ouverts dans les principales agglomérations. Propos recueillis par Rose-Marie Bouboutou Conférence SIEC le mercredi 21 juin à 16H30 "La croissance du marché des centres commerciaux en Afrique" Par Julien Garcier, fondateur et directeur général de Sagaci Research. Ce cabinet d'études présent dans 20 pays en Afrique suit l’évolution du secteur des centres commerciaux sur l’ensemble du continent depuis 2013 et réalise des études pour le compte de sociétés multinationales, de cabinets de conseil et de fonds d’investissements dans les secteurs de la distribution et des biens de grande consommation. Rose-Marie Bouboutou Légendes et crédits photo :Julie Valode Rauber, directrice du Salon international de l'immobilier commercial et du retail. DR photo Franck Barylko Notification:Non |