JO 2016 : Tony Yoka, un fils en or au nom du père

Dimanche 28 Août 2016 - 18:19

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Champion du monde amateur des super-lourd en 2015, Tony Yoka est arrivé à Rio avec l’encombrant statut de grand favori. Et comme sa fiancé Estelle Mossely, le fils de Victor Yoka, ancien boxeur kinois, a remporté l’or au Brésil. Le couple en or songe désormais à une carrière pro.

Dans un monde idéal, Tony Yoka et Estelle Mossely auraient apporté à la RDC deux médailles d’or à Rio. S’il reste à prouver qu’ils auraient bénéficié de la même préparation en portant les couleurs de leur pays d’origine, les deux champions, bientôt mariés à la ville, n’en restent pas moins très attachés au pays de leur père respectif.

Pour Tony, l’héritage est double : culturel, mais également sportif. En effet, son père Victor Buanganga Yoka fut un boxeur de bon niveau. Lui-même est tombé amoureux du noble art en voyant, en direct, Mohamed Ali à Kinshasa à l’occasion du Rumble in the Jungle. S’en suit une honnête carrière, parait-il, débutée à Brazzaville.

Mais arrivé en France en 1987, alors qu’il est proche d’embrasser la carrière professionnelle dont il a toujours rêvé, Victor Buanganga Yoka doit jeter les gants en raison de fissures des rétines, incompatibles avec une activité de pugiliste. Dernier gong en 1988 après 20 combats dont 16 victoires.

Sa vie continue, agrémentée de la naissance de ses enfants à qui il transmettra sa passion pour la boxe et son amour de l’entraînement. Tony, un grand gaillard d’un mètre quatre-vingt-dix-huit lui fera vivre, par procuration, les joies et la fierté d’un père de champion.

Le gamin de Chanteloup-les-Vignes devient vite un grand espoir de la boxe française et tape le sac à l’Insep. Double champion de France en 2012 et 2014, il va à Londres 2012 pour apprendre (élimination au premier tour) et poursuit sa progression. La première consécration arrive en 2015 avec son sacre mondial des super-lourds. Les prémices de sa victoire olympique à Rio, qui sonne la fin de son aventure chez les amateurs.

Car le monde professionnel et les promoteurs les plus influents de la planète lui tendent désormais les bras, comme avant lui ses glorieux ainés vainqueurs des JO : Cassius Clay à Rome 1960, Joe Frazier en 1964, George Foreman en 1968, Lennox Lewis en 1988 ou Wladimir Klitschko en 1996. Il se murmure d’ailleurs que ce dernier tient la corde pour accompagner Yoka dans sa carrière pro. Avec, bien entendu, la future madame Yoka, puisque le mariage du couple en or est prévu d’ici la fin de l’année civile.

Camille Delourme

Légendes et crédits photo : 

Champion du monde des super-lourds en 2015, Tony Yoka remporte le titre olympique à Rio (AFP) Victor Buanganga Yoka et son entraîneur Akim Benamou, à Paris, en 1987 (droits réservés) Estelle Mossely et Tony Yoka un couple franco-congolais en or (AFP)

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