Jeux de la Francophonie : dix athlètes de la RDC prennent la clé des champs à Nice

« Nous sommes inconsolables car notre équipe de basketteuses était qualifiée pour le quart de finale de ces Jeux ! Elles ont toutes disparu, ainsi que les deux meilleurs cyclistes du pays et qu'un footballeur, après avoir touché leurs primes de 1000 euros », a indiqué à l'AFP Barthélémy Okito Oleka, chef de la délégation congolais qui comptait au total soixante-quatorze membres dont trente-sept sportifs. Cette somme, versée à chacun par la délégation, est destinée aux dépenses personnelles pendant les Jeux, les organisateurs français prenant à leur charge logement, nourriture et transport.

Les passeports des fuyards seraient toutefois gardés par leurs entraîneurs, après que des agents sportifs agissant en bande organisée ont  été repérés, a-t-on précisé. « On a attrapé un complice d'agent sportif, un ancien athlète congolais, il a été remis à la police et nous avons porté plainte », a indiqué le secrétaire général Barthelemy Okito. Par ailleurs, une enquête a été ouverte à la suite de cette plainte par la Sûreté départementale des Alpes-Maritimes. De source policière à Nice, l’on apprend que personne n’a été interpellé et que ces disparitions ne sont pas considérées comme inquiétantes à ce stade.

« Dans cette histoire, c'est non seulement les fédérations mais aussi l'image de marque du Congo qui y perdent. Il faut dénoncer ces agents sportifs qui font miroiter beaucoup d'argent aux athlètes en leur promettant de les placer dans des grands clubs. C'est trop facile. Il faut que ces gens-là négocient officiellement avec les fédérations et attendent la fin des compétitions s'ils sont intéressés par tel ou tel athlète. Que les choses ne se passent pas de manière clandestine », s'est insurgé M. Okito Oleka à l’AFP. À cause de cette défection, apprend-on, les Léopards basket-ball dames ont été éliminées après avoir gagné leurs deux premiers matchs contre la Tunisie et le Luxembourg.

Le Premier ministre congolais, Augustin Matata Ponyo, aurait eu vent de l’incident et rappelé à Kinshasa le secrétaire général aux Sports et loisirs Barthelemy Okito. Du côté de l’organisation des Jeux, on laisse poursuivre l’enquête tout en soulignant que l’encadrement des athlètes incombe à la délégation nationale.

La défection des athlètes congolais à l’étranger est très récurrente. Des basketteuses de la RDC avaient pris la clé des champs à Atlanta aux États-Unis lors des Jeux olympiques en 1996. Aux Jeux olympiques de Londres en août 2012, un judoka et trois cadres de la délégation de la RDC avaient aussi disparu dans la nature.