Jeux de la Francophonie 2013 : vainqueurs du Sénégal, les Diablotins affronteront le Maroc en finale

Quatre ans après le titre de Beyrouth (Liban) et les exploits de Wolfrigon Mongondza, héros de la séance de tirs au but de la finale face à la Côte d’Ivoire, c’est un autre gardien qui s’est illustré, vendredi 13 septembre au soir, à Nice, lors de la demi-finale Congo-Sénégal. Dans un style bien plus sobre, mais tout aussi efficace, Pavelh Ndzila a arrêté trois tirs au but sénégalais, envoyant son équipe en finale. Le plus incroyable, et il faut là saluer le coaching d’Éloi Mankou et de son staff technique, c’est que gardien et capitaine de l'Étoile du Congo était remplaçant durant le match et a été lancé sur l’aire de jeu à la 90^e, dans l’optique de cet exercice.

Des ailiers trop isolés pour réellement inquiéter le Sénégal

Avant cette cruciale séance de tirs au but, les Diablotins ont montré deux visages. Valeureux mais probablement diminués physiquement par la répétition des matchs, les Congolais peinent face à une équipe sénégalaise collectivement solide et dangereuse. Alors que les Ouest-Africains laissent peu d’espace entre leurs lignes et parviennent à diversifier leurs attaques entre l’axe et les côtés, les Diablotins s’en remettent à des rushs de Biassadila, à droite, et Akoli, à gauche. Mais Obassi, Kounkou et Binguila ne les accompagnent pas assez dans leurs offensives, laissant régulièrement les deux ailiers en sous nombre.

Un arbitrage à sens unique, une transversale sénégalaise, et un score vierge à la pause

Les Diablotins vont d’ailleurs friser la correctionnelle, lorsque la frappe de Wague atterrit sur la transversale, apparemment déviée par le bout des doigts d’Ekoko, le gardien titulaire (37^e). Six minutes plus tard, Akoli héritait d’une remise à l’entrée de sa surface, mais son pied droit expédiait le cuir dans les nuages. C’est donc sur un score vierge que s’achevait cette première mi-temps un peu fermée et entachée d’un arbitrage quelque peu à sens unique.

Au retour des vestiaires, le Congo reprend la main sur le jeu…

Étrangement, la tendance va s’inverser au retour des vestiaires. Bien en place avant la pause, les Sénégalais reculent sous la pression de Congolais plus offensifs. Peut-être fatigué par ses périples des jours précédents (stage et voyage à Niamey avec les A, retour à Brazzaville, arrivée en France le jeudi et titularisation le vendredi), Hardy Binguila retrouve le sens de la passe que l’on lui connaît. La fluidité revient dans le jeu congolais et c’est Akoli qui allume la première mèche après un corner joué à deux avec Kounkou, mais Sy s’interpose sur la frappe du joueur de l’Étoile du Sahel (48^e).

…mais les plus franches occasions sont sénégalaises

Le Sénégal répondait par une grosse occasion, conclue par un drop dans le ciel niçois (51^e), puis par une action enrayée par un triple arrêt du trio Ekoko-Mayanith-Nkounka (55^e). Sur le corner à suivre, le Congo amorce un contre gâché par l’arbitre qui ne siffle pas une faute évidente sur Obassi à l’entrée de la surface sénégalaise. Le public et la délégation officielle congolais, qui ont poussé l'équipe de bout en bout, connurent ensuite une grosse frayeur quand le centre-tir vicieux de Ndiaye échouait sur la barre (57^e). La suite du match sera globalement à l’avantage du Congo, comme cette frappe lointaine et puissante de Binguila déviée en corner (66^e) ou ce tir d’Akoli, vraiment en jambes, à la 85^e.

Pavelh Ndzila, héros magnifique d’une séance de tirs au but épique

Préoccupé par la fatigue de son groupe, Éloi Mankou n’a pas fait entrer de joueurs de champs, laissant Kader Bidimbou au repos. C’est finalement Pavelh Ndzila qui entrera pour devenir le héros du match. Sur le premier tir adverse, il détourne le cuir de Niang sur le poteau. Premier tireur congolais, Bouétoutélamio ne trouve pas le cadre, mais Ndzila efface cet échec d’un second arrêt sur la tentative de Sarr. Etou ouvre enfin le score, imité par un Sénégalais. Binguila loupe alors son tir au but, donnant des sueurs froides au clan congolais. Le Sénégal, puis Obassi, en force, marquent les leurs avant que l’incroyable Ndzila ne mette en échec Seck. Akoli libérait alors les Diablotins et les envoyait en finale.

Face à une belle équipe marocaine, les Diablotins pourront rentrer dans l’histoire des Jeux

Eux aussi vainqueurs de la Côte d’Ivoire à l’issue des tirs au but, les Marocains se dresseront sur la route du Congo, dimanche à 15 heures (heure de Paris, avec une diffusion prévue sur France ô). Un match qui s’annonce compliqué, car les Lionceaux de l’Atlas sont de bons manieurs de ballon et ont prouvé face à la Côte d’Ivoire qu’ils pouvaient relever le défi physique. Mais armée de son mental d’acier et portée par ses cadres, l’équipe congolaise a son destin en main. Et aura l’occasion d’entrer dans la légende de la compétition.