Investissements : attention au piège de l’endettement excessifMercredi 11 Mai 2016 - 18:09 Selon le Fonds monétaire international (FMI), les pays africains doivent trouver le bon équilibre dans le financement des projets d’infrastructures. Il s’agit pour eux d’opérer des choix judicieux capables d’influencer positivement leur croissance économique. En effet, a soutenu le FMI, toute erreur dans l'appréciation de l'efficacité du projet conduira forcément à une augmentation de la dette. Dès lors, il faut craindre que les États africains replongent dans la spirale de l’endettement. Le premier directeur général adjoint du FMI, David Lipton, a présenté les défis pour l’Afrique dans le choix et la réalisation des projets ciblant le vaste domaine des infrastructures. Même s’il reconnaît qu’aucun pays africain n’est affecté durement par le problème de surendettement, du moins pour le moment, mais il insiste sur l’existence effective d’un risque potentiel. « Plusieurs pays d’Afrique subsaharienne dont le Ghana et le Mozambique ont demandé des programmes d’aide auprès du FMI ces derniers mois en raison notamment de la hausse des coûts d’emprunts sur les marchés internationaux ». Avec la chute des cours des matières premières, la plupart des pays de la région ont enregistré des déficits budgétaires croissants. Récemment, la RDC a opéré une coupe de 1,73 milliard d’euros dans son budget pour l’exercice 2016. Quant à sa prévision de croissance, elle est passée à 6,6 % en 2016, contre 9 % prévus au départ dans la loi financière. Lors de la publication du Rapport 2015 sur l’Afrique subsaharienne, le FMI a insisté sur la nécessité pour la région d’opérer un véritable changement de cap pour faire face au ralentissement de la croissance. Le taux régional se situe à son niveau le plus bas si l'on se réfère à la tendance de ces 15 dernières années. Il devrait se stabiliser à 3 % en moyenne cette année, par rapport aux 6 % des décennies passées. Tous les indicateurs laissent présager que l’Afrique doit se préparer à une deuxième année difficile à cause des multiples chocs qui frappent la région. En effet, la chute des cours des produits de base et le resserrement des conditions financières vont continuer à engendrer de fortes tensions dans les pays de la région. Entre-temps, les cours du pétrole restent inférieurs de plus de 60 % au pic de 2013, malgré un redressement observé depuis le début de l’année. Cette chute a également affecté les exportateurs des produits de base non énergétiques. Après des ripostes sans résultats probants, le FMI propose une réaction rapide et vigoureuse, notamment une meilleure flexibilité du taux de change pour les pays non membres d’espaces régionaux, une lutte acharnée contre les déficits budgétaires et la constitution d’une base d’imposition viable dans le reste de l’économie. La menace du FMI est bien réelle. En effet, l’institution financière internationale a suspendu au mois d’avril 2016 son aide au Mozambique à la suite de la découverte d’environ un milliard de dollars de dettes non intégrées dans les statistiques officielles. Le modèle de coopération entre la RDC et la Banque mondiale dans le domaine des infrastructures Globalement, le choix porte sur des projets d’urgence et ceux ciblant le développement durable. En effet, la RDC, un pays post-conflit, continue à évoluer dans un contexte de fragilité. Dans le modèle de coopération entre le gouvernement et la Banque mondiale (BM), une attention particulière est portée sur le bon arbitrage entre les besoins d’urgence et ceux visant le développement durable. L’idée centrale est d’arriver à mettre en œuvre des projets qui stimulent la productivité. Le gouvernement et la BM travaillent également en totale synergie dans le cadre d’une stratégie d’assistance pays. Les projets tiennent ainsi compte des priorités de la société civile, des communautés de base et du secteur privé. La BM juge indispensable de faire travailler les secteurs privés et publics. Il faut trouver un juste milieu pour le rôle de chacun dans la construction et la gestion des infrastructures. Au-delà, la production des études analytiques sectorielles est nécessaire pour mettre en œuvre des stratégies d’intervention et établir des priorités. Enfin, la BM insiste sur la prise en compte des projets transfrontaliers car la RDC a la particularité de partager les frontières avec neuf pays. Quant aux chantiers infrastructurels futurs déjà identifiés par le gouvernement et la BM, ils portent globalement sur l’aménagement des villes (Kinshasa en priorité), l’industrie agro-alimentaire, les télécommunications et l’accès à l’énergie électrique. Laurent Essolomwa Notification:Non |