Interview : « le Marketing et l'image du club sont très importants dans le sport moderne », déclare Guy Lokuli

Les Dépêches de Brazzaville (LDB) : Vous avez été footballeur amateur en France, mais pas très connu en RDC votre pays d’origine. Pouvez-vous très brièvement parler de vous ?

Guy Lokuli Losendjo (GLL) : Je m'appelle Guy Lokuli Losendjo, je réside en France, plus précisément à Nice sur la French Riviera. Marié, je suis père d'un enfant d’un an. Originaire du Congo-Kinshasa, je travaille aujourd'hui en tant que Conseiller financier auprès d'un groupe bancaire français, secteur bancaire dans lequel j'évolue depuis 3 ans et qui prend d'ailleurs de plus en plus de place en RDC avec l'implantation de nombreuses banques. Mon parcours sportif de joueur en semi-professionnel m'a permis d'évoluer en CFA2 (5^e division française, championnat réservé généralement à des nombreuses réserves professionnelles comme Nice, Marseille, Montpellier et d'autres), après une formation dans un club formateur du Sud de la France en passant par la Corse de 2009 à 2013. Un vrai plaisir qui m'a permis de porter d'ailleurs le maillot de la sélection des jeunes, les Léopards U17 et U18 de la branche Europe. Avec une Licence en Management Sportif en cours de préparation et une formation à la rentrée 2015 qui sera sanctionnée par un Master en Economie, Managements des Organisations, des Entreprises et Gestion des Ressources Humaines, c'est un parcours riche en capital humain, sportif et en connaissances que je souhaite ainsi mettre au service de nos clubs, du football congolais dans un premier temps et par la suite, le travail nous mènera où il veut.

LDB : Comment s'est passé votre reconversion après la carrière sportive ?

GLL : Reconversion est un mot un peu lourd que pourrait employer des illustres du monde du ballon rond. A mon niveau, j’ai préparé l'après football en parallèle de ce parcours sportif, bien que cela fut à un niveau intéressant ; j'ai eu la chance d'avoir un père qui ne m'a jamais lâché au niveau scolaire et cela m'a été d'une grande aide. Une carrière en pro s'arrête à 35 ou 36 ans, au niveau CFA CFA2, elle s'arrête au 30 juin de chaque année d'où il faut penser à préparer l'avenir et être pro actif dans cette envie de se reconvertir. Ainsi j'ai passé mon brevet de technicien supérieur en candidat libre via le CNED en France alors que je jouais en CFA2 à Bastia avec des entraînements tous les jours, obtenu haut la main d'ailleurs, et idem pour ma Licence professionnelle que j'ai préparée alors que je jouais également en CFA2 à Grasse près de Nice avec 4 voire parfois 5 entraînements par semaine. Lorsqu'on est déterminé, il n' y a aucun obstacle qui tient, avec l'aide de Dieu. Après des choix m'ont fait rester en France alors que j'aurai pu voyager plus pour le football, notamment revenir en Afrique en 2013 d'ailleurs en Angola, mais ce sont là des choix de vie, entièrement assumés et sans aucun regret d'ailleurs.

LDB :Vous êtes aujourd'hui dans le secteur de l'investissement et consulting sportif. Parlez-nous brièvement de votre structure.

GLL : Notre structure, Lg-Sports Consulting a le statut d'Entreprise individuelle enregistrée au Registre de commerce et des sociétés de Nice, spécialisée effectivement dans le Consulting Sportif, en général. Cela va de la distribution en équipements sportifs pour les clubs, quel que soit leur niveau, du top club en Champions League CAF au petit club du niveau communal, à une prestation de Conseil en stratégie commerciale et Marketing tant auprès des clubs demandeurs que des fédérations ou toute autre organisation ou organisme sportif. On peut par exemple intervenir, tant auprès du Comité olympique congolais comme consultant sur les questions de l'équipement, qu’auprès du ministère du Sport ou autres. Lg-Sports Consulting axe sa stratégie dans le domaine du sport, mais elle peut exporter son savoir dans d'autres domaines.

LDB : Vous vous intéressez d’abord à la RDC apparemment ?

GLL : Lg-Sports Consulting a pour principale cible l'Afrique et en particulier les deux Congo. La RDC est remplie de potentialités encore inexploitées. En RDC, Lg-Sports Consulting travaille déjà en amont avec des dirigeants des clubs. Et je pense que le sport en général et le football congolais en particulier et aussi africain mérite des nouvelles initiatives. Notre objectif, c’est proposer une alternance, sans gêner personne mais en proposant nos produits et services, nos savoirs, notre savoir-être, quelque chose de différent. Le sport congolais, et le football en particulier, a tout à gagner, tant en termes d'image que de prestige et de respect aux yeux des autres.

LDB : La structure bénéficie-t-elle d'un soutien financier ? Si c'est le cas, à hauteur de combien?

GLL : Oui, il est indispensable pour entreprendre une telle initiative de disposer des fonds à hauteur de l'ambition de son projet. Parti de rien, j'ai contacté de personnes morales, des personnes physiques, de personnalités notamment du monde sportif ou non d'ailleurs, issus du milieu congolais et africain en général ; car je pense que l’Afrique ne peut s'en sortir qu’avec ses propres enfants, qui innovent, qui créent, qui avancent. Mais il est parfois décevant de voir que certains projets n'emportent pas l'adhésion des personnes pourtant qui auraient tout intérêt à investir en Afrique et au Congo. En plus de mes fonds propres dont en apport, j'ai été financé par un organisme privé, Initiative France, par sa branche Initiative Nice Côte d'Azur, par un prêt d'honneur au taux  de 0 %. Et Dieu seul sait la difficulté d'obtenir ce type d'aide.

LDB : quelle est la place du marketing sportif dans un club de football ?

GLL : Le Marketing sportif et l'image du club professionnel sont très importants dans le sport moderne, le football en particulier. Le marketing sportif, c'est aujourd'hui un maillon essentiel, si ce n'est le maillon essentiel, de tout club professionnel ou amateur d'ailleurs qui se veut ambitieux. Bien qu’on ne se met au niveau du Bayern Munich, Real Madrid, du Barcelone, Juventus, ou encore de Paris, Chelsea, etc. des clubs qui vendent des millions voir des milliards de maillots par an, mais il suffit d'adapter ce modèle à son environnement et de trouver une satisfaction toute aussi identique, bien qu'à son niveau.