Interconnexion Congo-Gabon : la pose de la fibre optique déjà à 40%

Près de 6 mois après le démarrage des travaux de construction de l’infrastructure fibre optique pour l’interconnexion Congo-Gabon, dans le cadre du projet Central African backbone (CAB), les entreprises sur le terrain sont déjà à 40% d’exécution de la tâche à réaliser. « Nous avons commencé les travaux, à partir de Pointe-Noire, jusqu’à MBinda au Gabon, en passant par Dolisie, Mossendjo, Makabana. C’est un réseau de 504 km en fibre optique », a expliqué Yvon Didier Miehakanda.

L’orateur a indiqué que sur le terrain, les travaux se font par sections et non de manière linéaire. À certains endroits, le travail est mécanisé par contre à d’autres, il se fait manuellement. Aussi, ne pouvant travailler seul, la société adjudicataire du marché, Huwai,  a fait appel à des  sous-traitants pour respecter les délais. « Une fois ce réseau terminé, il sera plus facile aux opérateurs de téléphonie mobile, de distribuer la 3G dans ces localités où les sociétés minières, attendent patiemment la fibre optique pour mieux travailler autour d’un écosystème numérique », a souligné le coordonnateur national. Outre l’objectif de désenclaver l’arrière-pays,  il vise à l’échelle internationale la baisse des coûts d’internet. Le projet, qui a mobilisé 300 personnes, devra prendre fin au milieu de 2016 pour un coût estimé à 12,1 milliards FCfa.

Intervenant sur les avantages, Yvon Didier Miehakanda a évoqué le gain du projet pour le CFCO (Chemin de Fer Congo Océan) qui verra toutes ses gares reliées, en apportant plus de confort et de sécurité aux voyageurs ainsi qu'à leurs marchandises.« La fibre optique est installée sur l’emprise du CFCO, elle longe les gares et on place un dispositif qui lui permettra de se connecter directement sur le câble. C’est un avantage qui n’a pas de prix car le CFCO pourra localiser ses trains, les contrôler, chose pas possible présentement », a-t-il expliqué. Actuellement, le CFCO dépend du conducteur ou du contrôleur, grâce à la fibre optique, le CFCO aura la possibilité de mettre en place des systèmes visuels, tel, l’écran pour plus de précision.

Évoquant la question sur la rentabilité du réseau qui sera disponible courant l’année prochaine, le coordonnateur a signifié que le CAB a la responsabilité de recruter l’opérateur pour gérer cette infrastructure. Ainsi, en marge de la construction du réseau, l’unité de coordination a lancé un appel d’offre relatif et cela se fera sous forme d’un partenariat public-privé. « Nous allons recruter un opérateur, un spécialiste qui sera l’exploitant et sera chargé de la maintenance de ce réseau selon une forme où il y aura des objectifs de rentabilité et de revenu à reverser à l’État congolais. Bien qu’elle soit une infrastructure congolaise, le réseau sera exploité par un opérateur tiers », a relevé l’orateur.

Vu la fin officielle du projet CAB en décembre 2016, l’interconnexion avec le Cameroun, prochaine étape, ne peut se réaliser dans le cadre actuel. À ce sujet des négociations sont en cours avec la Banque mondiale, pour créer un nouveau projet, qui nous permettra  de réaliser cette interconnexion. Notons que la fibre optique est déjà disponible au Congo à travers le PCN (Projet de couverture nationale). C'est le fruit d'un travail réalisé entre les Grands travaux et Congo Telecom. Ce qui reste à faire est de la relier directement aux ménages et entreprises ; une opération appelée "le dernier kilomètre".

Par ailleurs, le CAB a pour vocation les interconnexions régionales et dans la foulée de ces interconnexions, le projet apporte l’internet dans les zones non desservies, comme le Niari. Les opérateurs de téléphonie mobile ont quant à eux construit leurs réseaux en fibre optique à usage personnel, appelé : boucle métropolitain.