Insécurité à l’Est : les recruteurs d’enfants soldats dans le collimateur de l’ONU

Le phénomène enfant soldat est loin de connaître son dénouement en RDC, en témoigne le dernier rapport du secrétaire général des Nations unies sur la situation des enfants touchés par les conflits dans ce pays. Publié le 21 juillet, ce nouveau rapport donne la mesure du danger qui guette la jeunesse congolaise engagée bien malgré elle dans des conflits armés et particulièrement dans les provinces de l’Est. Comme l’a reconnu la Représentante spéciale pour les enfants et les conflits armés, Leila Zerrougui, qui a présenté officiellement ledit rapport au groupe de travail du Conseil de sécurité sur les enfants et les conflits armés, « le recrutement et l'utilisation d'enfants par des groupes armés demeure endémique en RDC entre 2010 et 2013 ». Affectés par toute forme de violence lors des combats, les enfants sont constamment tués, mutilés, violentés sexuellement et enlevés par toutes les parties impliquées dans le conflit. Des centaines d'écoles et hôpitaux ont été attaqués ou utilisés à des fins militaires. Plusieurs d’entre eux gardent encore des traumatismes liés à ces violences qui ont fini par gâcher leur vie.

Près de 4200 cas de recrutement et utilisation de garçons et filles par des groupes et forces armées gouvernementales ont été documentés dans ce rapport. La même source fait état de la documentation de plus de neuf cents cas de violences sexuelles contre des enfants perpétrées par toutes les parties impliquées dans le conflit. Le viol et d’autres formes de violence sexuelles ont été perpétrés sur eux. Un tiers des cas recensés impliquent des enfants de moins de quinze ans.        

Tout en louant l’engagement du gouvernement à réunir toutes les conditions nécessaires pour mettre fin et prévenir le recrutement d'enfants dans les Fardc d'ici la fin de 2016, Leila Zerrougui a indiqué que la lutte contre l'impunité est essentielle pour protéger les enfants du pays. Quand bien même des enquêtes et poursuites judiciaires peuvent être enclenchées, pense-t-elle, la traduction en justice des auteurs de violations graves contre les enfants demeure la voie royale pour éradiquer définitivement le phénomène. « L'instabilité structurelle de l'est de la RDC, la multiplicité des groupes armés et la faiblesse de l'autorité de l'État ont rendu les enfants extrêmement vulnérables à toutes les formes de violences liées au conflit », a-t-elle ajouté avant d’inviter la communauté internationale à soutenir les autorités congolaises dans la lutte contre le phénomène enfants soldats.