Industrie : Stone Work Afrique se veut le partenaire du Congo en matière de construction

Jeudi 30 Octobre 2014 - 11:15

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Nouvellement installée au Congo, sa première destination en Afrique au sud du Sahara, la société Stone Work Afrique souhaite devenir le partenaire sûr du Congo en matière de construction avec un accent sur l’architecture, le disign, la décoration en marbre et onyx pierre. Son représentant, Rodrigue Passsy, évoque, dans un entretien aux Dépêches de Brazzaville, les ambitions de cette société qui veut compter parmi les grandes entreprises congolaises.

Les Dépêches de Brazzaville : Pouvez-vous nous présenter Stone Work et son champ d’action ?

Rodrigue Passsy : C’est un groupe qui travaille partout dans le monde maintenant puisque nous sommes présents sur trois continents à savoir le Moyen Orient, les USA, l’Amérique du Nord, Israël et en Europe où nous sommes pleinement représentés depuis vingt ans. Dans ces continents, on a des show-room. Par exemple au Maroc et au Congo Brazzaville. Les différents Show-room s’appellent Stone Work et le groupe s’appelle Stone World. C’était conçu et construit par deux militaires israéliens qui sont très vieux en âge aujourd’hui. Stone Work part d’Israël et son siège est en France.  

 LDB : Qu’est-ce qui a milité pour le choix du Congo où vous avez installé le premier show-room de l'Afrique au Sud du Sahara ?

RP : Je suis originaire du Congo Brazzaville. Étant avec la société depuis presque 4 ans au niveau de la France, il était pour moi tout à fait  naturel de venir au Congo Brazzaville. Ce pays est  une plate-forme pour l’Afrique centrale au regard de son positionnement. L’Angola, le Gabon, la Guinée Équatoriale sont dans notre viseur puisque nous souhaitons nous y implanter à l’avenir. Le choix du Congo est volontaire et stratégique. À partir de 2009 nous avons constaté que le Congo commençait à avoir une orientation de développement et d’investissement. Il était logique pour moi de regagner le bercail et d’imposer ce choix de développement et d’expliquer la stratégie qui était la nôtre car on est le cœur de l’Afrique centrale, on est un pôle également dans la zone portuaire à partir de laquelle on sert les autres pays.

LDB : Quelle appréciation avez-vous du marché congolais ?

RP : C’est un marché qui est en perpétuelle évolution. On s’aperçoit qu’il y a une nette évolution dans le revêtement mural et surtout dans la construction. On voit qu’il y a développement de construction digne de ce nom : des immeubles sont construits avec des pierres de taille, etc. Toutes ces œuvres que l’on voit aujourd’hui depuis peu donnent une très bonne appréciation pour l’horizon 2025.

LDB : Quels types de clients visez-vous au niveau national, voire sous-régional ?

RP : On n'a pas encore eu de réels contacts de travail avec le public. Jusque-là, les marchés que nous avons relèvent beaucoup plus du privé. Nous sommes en train d’avoir des ouvertures sur les marchés publics parce qu’ils ont commencé à venir vers nous. Notre présence les incite à venir voir ce que nous sommes capables de faire.

LDB : Rencontrez-vous déjà des difficultés sur le terrain ? Si oui, lesquelles principalement ?

RP : Pour toute entreprise, le démarrage s’avère toujours difficile. Notamment avec la lenteur administrative qui existe d’ailleurs partout. La difficulté majeure c’est le port. On a un port qui est très particulier quant à sa méthode de calcul qui le fait apparaître  comme le plus cher au monde. C’est d’ailleurs notre souci au niveau du groupe puisque le fait d’être dans différents pays d’Afrique et d’Europe, on s’aperçoit qu’on a un port qui est très cher. C’est un vrai problème qui rend chers les produits bien que le pouvoir d’achat des Congolais soit assez acceptable. Aujourd’hui je me heurte aux difficultéx de donner un délai de livraison qui soit respectable.  

LDB : C’est dire que le port constitue aussi un handicap dans les délais de livraisons auprès des potentiels clients ? 

RP : Effectivement ! Nous nous heurtons à donner un délai raisonnable. Sauf lorsqu’il faut anticiper en tenant compte des besoins du client. Sur ce point, je peux donc dire Stone Work est en mesure de fournir une commande en temps réel.

LDB : Vous vous installez à peine au Congo, quel  est l'effectif de votre personnel ?

RP : Stone Work dispose actuellement de neuf agents au niveau du bureau. Mais nous sommes plus nombreux si l’on tient compte des ouvriers permanents qui interviennent sur les chantiers.

LDB : Originaire du Congo, avez-vous des ambitions dans votre pays ?

RP : C’est d’être un grand industriel demain avec l’ouverture d’une carrière de pierre et de marbre dont l’exploration ne saura trop tarder. Il est vrai que cela nécessite de grands investissements, mais nous ambitionnons de figurer parmi les plus grandes entreprises congolaises capables de défendre ses couleurs à l’extérieur.

LDB : Que pensez-vous de l’industrialisation du Congo ?

RP : Bien que ce soit encore un début, cela me parle. Cependant, il faut avouer que l’industrialisation implique beaucoup de choses, ce qui est plus loin encore. L’espoir y est puisque l’on voit des jeunes pousses naître. Je déplore cependant le manque d’une plate-forme de collaboration, de coopération et d’échanges entre les entreprises congolaises. Je souhaite que soit  mise en place cette dynamique afin d'examiner ensemble où se situent les défis de demain, les difficultés à surmonter et donc de constituer une force capable d’aller discuter avec les pouvoirs publics des problèmes liés, entre autres, à la fiscalité, aux taxes douanières, à l’accès aux crédits bancaires et au développement des entreprises.

LDB : Vous êtes architecte, quel est votre point de vue sur l’architecture et le disign dans les constructions à Brazzaville ?

RP : Elle est aujourd’hui très surprenante et j’avoue qu’elle n’est plus celle d’il y a vingt ans. Il y a évolution. Mais il faut avouer qu’en dépit des immeubles publics, on trouve encore très peu d’immeubles d’habitation digne de ce nom.

LDB : Et si vous avez à faire un souhait...

RP : ...qu’on nous motive et qu’on nous fasse confiance pour nos compétences parce que nous sommes capables d’offrir au pays ce que l’on va chercher à l’étranger avec des coûts plus élevés.

 

 

 

Guy-Gervais Kitina

Légendes et crédits photo : 

Photo 1: Rodrigue Passy, représentant de la société Stone Work Afrique au Congo; photo 2: Une vue du Show room de Stone Work.