Immigration : l’UE apporte son aide à la Libye pour lutter contre les passeurs

Mercredi 8 Février 2017 - 17:29

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A Malte, les dirigeants européens, en sommet, se sont engagés à aider la Libye dans la lutte contre les passeurs, gage essentiel selon eux pour faire face aux défis migratoires en Méditerranée, en dépit des crédits de certaines Ong.

« La Déclaration de Malte » énumère 10 priorités destinées à « briser le modèle économique » des passeurs et à sécuriser les frontières de la Libye ou encore à assurer des conditions décentes aux migrants bloqués dans la région. Un consensus se serait dégagé au sein de l’UE sur la question, souligne-t-on à Malte. « Il est temps de fermer la route allant de la Libye à l'Italie », a déclaré le président du Conseil européen, Donald Tusk. Beaucoup restent néanmoins sceptiques devant l'ampleur de la tâche dans un pays en proie au chaos depuis 2011 et où le gouvernement d'union nationale, basé à Tripoli, ne peut contrôler tout le territoire.

Alors que se tenait encore le sommet, on apprenait que plus d’un millier de migrants étaient sauvés au large de la Libye par deux navires humanitaires. Dix mois après la quasi-fermeture de la route migratoire passant par la mer Egée, un nombre record de traversées a été enregistré via la Méditerranée centrale: plus de 181.000 tentatives en 2016, dont 90% partis de Libye. La chancelière Angela Merkel a rappelé la situation dramatique des réfugiés en Libye et  a appelé à « procéder dans le même contexte qu'en Turquie: empêcher l'illégalité; mettre fin au jeu des passeurs et des trafiquants et améliorer la situation des réfugiés ».

L’UE va renforcer un programme de formation des garde-côtes libyens, dans l’espoir de limiter le nombre de personnes arrivant sur le territoire européen. L’autre objectif de l’Union européenne, est l’amélioration de la situation économique des communautés locales en libye et la coopération avec le Haut commissariat aux réfugiés (HCR) et l’Organisation internationale des migrations (OIM), en vue d’assurer de bonnes conditions d’accueil aux migrants stoppés et assister les volontaires dans un retour vers leurs terres d’origine.

Les deux agences avaient exhorté l’UE à ne pas recourir à la « détention automatique […] dans des conditions inhumaines en Libye  mais d’opter pour la création de services d’accueil appropriés ». L’UE amorce un exercice d’équilibre très difficile sur la question migratoire, affirmant sa « détermination d’agir dans le respect total des droits de l’Homme, de la loi internationale et des valeurs européennes », au moment où elle se montre plutôt critique à l’égard de la politique migratoire prônée par le président américain, Donald Trump. Pour le président français, François Hollande, « il ne peut pas être accepté qu'il y ait, à travers un certain nombre de déclarations du président des Etat-Unis, une pression sur ce que doit être l'Europe ou ce qu'elle ne doit plus être ». Dans le même esprit, Angela Merkel a rappelé que l'Europe avait son destin entre ses mains. « Je crois que plus nous disons clairement comment nous définissons notre rôle dans le monde, mieux nous pouvons gérer nos relations transatlantiques », a-t-elle soutenu.

Des ONG ont mis en garde contre les mesures envisagées. Pour eux, « se imiter à refouler des enfants désespérés dans un pays que beaucoup décrivent comme un enfer n’est pas une solution ». Pour la cheffe de la diplomatie européenne, Federica Moherini, l’UE pouvait se « différencier » sur la question migratoire par une approche dont l’objectif est de « sauver des vies ». 

Noël Ndong

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