Goma, Nord-Kivu : l'économie bouge enfin

Pour le chef d'équipe de la Banque mondiale (BM), Mohamed Dalil Essakali, son institution a réussi un grand pari. "Relier Goma au reste du monde permet de consolider la paix en relançant les échanges et en stimulant le développement du secteur privé".  Rien ne viendra briser ce rêve du retour de la ville bâtie au pied du Mont Nyragongo, l'un des volcans les plus actifs d'Afrique. En 2002, ses laves déchaînées ont détruit une grande partie de la ville et l'aéroport de Goma, la principale porte d'entrée de la province. 

Treize ans après, la page est en train de tourner. Cette ville à vocation commerciale et agricole redonne à présent du goût à ses habitants estimés à un million d'âmes. Mais les défis à relever sont énormes, notamment la reconstruction des infrastructures. Les laves jadis visibles sur une bonne partie de la ville servent désormais de matériaux de construction pour les routes et les maisons. Selon les habitants, elles constituent d'excellents graviers ou blocs de pierres. Tout est récupéré, notamment le sable, les cailloux et les grosses pierres à des fins commerciales. L'on a vu apparaître et se multiplier les maisons à étages en plein centre-ville.

Pour la réhabilitation de l'aéroport, un don de la Banque mondiale a permis de financer les travaux à hauteur de 52 millions de dollars américains USD. Cet imposant ouvrage engage la ville et même la région dans la voie du désenclavement. En dépit des dégâts, la ville avait maintenu une seule liaison aérienne entre Kinshasa et Goma. Et la piste abîmée ne permettait plus à la province d'organiser des vols internationaux mais seulement quelques vols nationaux par semaine.  Dans ces efforts de réhabilitation de la piste de l'aéroport, il y a eu également des financements partiels de la la coopération allemande. Aussi, les vols internationaux ont-ils pu reprendre en 2015.     

À présent, tout le sens du défi est d'arriver à améliorer les mesures de sûreté et de sécurité. En effet, il est impératif de doter la province d'un aéroport digne de sa place stratégique, à la frontière rwandaise. Ensuite, le gouvernement et ses partenaires au développement, notamment la BM, ne devront ménager aucun effort pour continuer à réhabiliter les infrastructures de la province. 

Il n'empêche qu'il faut continuer à prêter une attention particulière aux activités volcaniques. L'idée est de mettre en oeuvre la composante du projet qui se charge de la gestion des risques naturels. Au-delà, le même projet dispose d'une composante sociale qui ne peut être abandonnée si le défi prochain sera toujours de faire profiter au maximum les communautés de la reprise économique.