Forum mondial des femmes francophones : Yamina Benguigui propose la création d’un fonds mondial pour la scolarisation des fillesMercredi 12 Février 2014 - 18:15 La ministre française de la Francophonie, Yamina Benguigui, a annoncé le 10 février, à Paris, qu’elle proposerait la création d’un fonds mondial pour la scolarisation des filles au cours du Forum mondial des femmes francophones, qui sera organisé à Kinshasa du 3 au 4 mars Cette proposition, a-t-elle dit, est justifiée par le fait que ces assises donneront la priorité, entre autres, à la scolarisation des filles jusqu’à 16 ans pour faire progresser la démocratie et lutter contre les mutilations sexuelles. En plus, ce projet sera l’une des contributions des femmes de l’espace francophone au quinzième Sommet de la Francophonie, qui se tiendra à Dakar (Sénégal) en novembre sur le thème « Femmes et jeunes en Francophonie : vecteurs de paix, acteurs du développement », et qui sera le dernier présidé par le secrétaire général, Abdou Diouf. La question de la scolarisation des filles, qui est le premier des droits, sera au centre des réflexions autour de trois grands thèmes : « femmes et éducation », « femmes et pouvoirs », « femmes, paix et démocratie ». Yamina Benguigui a souligné que seule « l’action conjuguée de l’école et de la loi [permettait] de faire avancer les droits des femmes », citant en exemple la Tunisie, premier des pays arabes à avoir fixé dans sa Constitution l’égalité homme-femme. Dénonçant les torts séculaires causés aux femmes par l’absence des filles à l’école, la représentante française à l’Organisation internationale de la Francophonie a assuré qu’une fille scolarisée jusqu’à 16 ans ne perpétuera pas la chaîne des mutilations sexuelles, des excisions, des mariages forcés à 11 ans… autant de comportements qui perdurent dans 18 pays sur 77. Aider et convaincre les parents Citant les progrès réalisés au Ghana, où 16 % des adolescentes sont encore excisées contre 60% des femmes de plus de 40 ans, Yamina Benguigui a expliqué que rien ne pouvait être fait sans la participation des femmes à tous les niveaux, réfutant toute tentative d’ingérence dans les pays concernés. Le fonds mondial qui sera créé visera à sécuriser l’accès des filles à l’école, aider et convaincre leurs parents, former des enseignants, construire des écoles, des collèges, des centres de formation et fournir des équipements. Roger Ngombé |