Forêt congolaise: le potentiel ligneux demeure sous-exploité

Samedi 5 Novembre 2016 - 10:27

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Nantie d’un potentiel ligneux commercial estimé à 170 millions de m3, la forêt congolaise reste encore sous exploitée avec une production annuelle de 1,5 million de m3. Pourtant, elle peut produire 2 millions de m3 de bois chaque année sans compromettre sa durabilité.

D’après les données de la direction nationale de la valorisation des produits de la faune, le Congo a exporté 937.732,40m3 de bois en 2015 contre 1.058.807,37m3 en 2014 et 1.027.665,88 m3 en 2013. Le bois congolais est essentiellement exporté vers les pays d’Europe et d’Asie.

Au Congo, le bois n’est pas transformé à grande échelle au plan local comme l’exige le code forestier, qui prescrit une transformation locale à hauteur de 85%.

Cette situation réduit la valeur ajoutée du secteur forestier et cause en même temps un déficit de transfert de technologie et un manque à gagner, en terme de création d’emplois. A cela, il faut ajouter une augmentation des importations des produits forestiers finis.

Le bois fut la première ressource d’exploitation du pays avant qu’il ne soit supplanté en 1973 par le pétrole. Le secteur forestier est le deuxième pourvoyeur d’emplois au Congo après la fonction publique.

Il jouerait un rôle de plus en plus important dans l’économie congolaise si de nouvelles réformes étaient entreprises et que la quasi-totalité de la production était transformée sur place.

Le secteur forestier mérite encore d’être dynamisé, surtout au moment où le Congo s’est tourné vers le développement d’une économie verte. La forêt ne contribue qu’à hauteur de 5 à 6% au produit intérieur brut (PIB) national, malgré son immense potentiel des biens et services.

Les contre-performances du secteur forestier résultent en partie du non-respect du principe légal de la transformation plus poussée du bois sur place, de l’insuffisance de l’implication des communautés locales, de l’inexistence de l’engagement des partenaires à promouvoir les plantations forestières, du déficit de l’offre locale en produits ligneux manufacturés et du non-respect des engagements contractuels par certains partenaires.

La forêt congolaise couvre une superficie de 22 millions d’hectares, soit près de 70% du territoire national. Le pays est aussi reconnu par sa biodiversité et son dense réseau de 17 aires protégées, occupant 13% du territoire.

Christian Elion & Thierry Noungou

Légendes et crédits photo : 

Une vue de la forêt congolaise, (DR)

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