Football : retour à la case départ pour Dalphin BassompaLundi 19 Août 2013 - 13:00 Alors que la plupart des jeunes joueurs africains rêvent d’une carrière en Europe, Dalphin Bassompa, gardien de l’En-Avant-Saint-Renan (division supérieure élite), souhaite, lui, rentrer au Congo pour y poursuivre sa carrière. Un choix dicté par l’envie de garder les cages d’un grand club congolais et d’être éligible pour le Chan 2014. Le gardien de de but, âgé de 25 ans, revient sur sa situation sportive, tire le bilan de son passage en France et envisage une belle carrière sur le sol africain Les Dépêches de Brazzaville : Dalphin, le grand public vous avait quitté, en décembre 2012, lors de votre élimination au huitième tour de la Coupe de France, avec Saint-Renan. Qu’en est-il depuis ? Dalphin Bassompa : Après notre épopée en Coupe de France, nous avons terminé à la quatrième place de notre championnat. Nous sommes actuellement en phase de préparation et avons des matchs amicaux. Et nous débuterons la saison le 8 septembre par un déplacement à Trégunc. LDB : Vous repartez donc pour une troisième saison avec Saint-Renan ? DB : Je suis très bien à Saint-Renan, où je suis titulaire et où je fais chaque jour ce que j’aime le plus : jouer au football. Mais il est vrai que j’ai un souhait : rentrer au Congo pour y poursuivre ma carrière. LDB : C’est un choix atypique. En général, les joueurs veulent plutôt faire le chemin inverse… DB : Oui, je sais. En fait, j’y songe depuis que je suis rentré à Brazzaville lors des fêtes de fin d’année en décembre dernier. Je suis content de ce que j’ai accompli ici, avec quelques apparitions en équipe première à Plabennec, en National. Mais, j’ai quitté le Congo à 19 ans, sans avoir pu jouer dans un club phare du pays. Aujourd’hui, j’aimerai avoir ma chance au sein des Diables Noirs ou de l’AC Léopards, connaître l’ivresse des compétitions continentales de clubs et postuler pour jouer dans l’équipe nationale locale, qui participera au Chan 2014. LDB : Mais les postes de gardien de but sont déjà pourvus dans les clubs que vous évoquez… DB : Oui, il y a déjà des gardiens, et même de bons gardiens. La concurrence, ça fait partie de notre métier et je l’accepterai, bien entendu. Je ne demande aucun passe-droit ou traitement de faveur, seulement que l’on me donne l’occasion de me battre pour gagner ma place. LDB : Même si vous n’évoluez pas dans un club pro, vous bénéficiez de structures, notamment au niveau médical, que vous ne retrouverez pas forcément au quotidien. Êtes-vous prêt à perdre ce confort ? DB : Bien entendu. Et puis, j’ai quand même l’impression que le football congolais a bien évolué ces dernières années. De toute façon, l’envie de jouer au pays, de pouvoir partager ce que j’ai appris en France l’emporte sur le reste. LDB : Quel bilan tirez-vous de vos cinq années passées en France ? DB : Je suis fier de ce que j’ai fait, même si je regrette de ne pas avoir pu signer à l’OGC Nice, où j’avais passé un test à mon arrivée en France. Ils étaient contents de moi, mais cherchaient un gardien de 18 ans. J’en avais 19, et ça ne s’est pas fait. C’est comme ça. Vous savez, ce que j’aime le plus, c’est jouer, c’est pour cela que j’ai fait le choix d’aller dans des divisions inférieures pour être titulaire. LDB : Avant votre arrivée en France, vous pensiez que cela serait plus facile ? DB : Quand on est un jeune footballeur, on rêve de jouer en Europe. Mais les grands, comme Barel Mouko, m’avaient prévenu de la difficulté, surtout au poste de gardien. La France a une très bonne école de gardiens de but, et il est difficile de se faire une place quand tu n’y as pas été formé. C’est pour cela que les parcours de Barel (Mouko) et même de mon ami Mignon Ndingha, qui est titulaire en CFA, sont admirables. Parfois les supporteurs, au pays, ne se rendent pas compte à quel point c’est difficile : ici, les clubs de divisions inférieures sont plein de joueurs qui sont passés par les centres de formation. Il y a tellement de postulants et tellement peu de place à prendre chez les pros. LDB : Avez-vous déjà des contacts pour réaliser ce retour au Congo ? DB : J’ai pu compter sur le soutien de François Mabiala, qui est un grand frère pour moi depuis mon passage au CNFF. Je sais qu’il a évoqué le sujet avec des dirigeants de clubs. Mais, désormais, c’est à moi de jouer : revenir, gagner ma place et être qualifié pour le Chan 2014. Camille Delourme Légendes et crédits photo :Photo : Lors de l'épopée de la Coupe de France 2013, Dalphin Bassompa a toujours porté haut les couleurs du Congo. (© DR) |