Football : baptême de feu réussi pour Marvin BaudrySamedi 1 Août 2015 - 12:38 A l'issue du match gagné par Zulte-Waregem face à Lokeren, samedi 24 juillet, Marvin Baudry a reçu Les Dépêches de Brazzaville chez lui. Préparation estivale, première journée, vie quotidienne et situation des DIables rouges: le défenseur international congolais a répondu à toutes nos questions. Les Dépêches de Brazzaville (LDB) : Marvin, après cette victoire face à Lokeren, on peut le dire : baptême de feu réussi pour toi ? Marvin Baudry (M.B) : Nous débutons ce championnat 2015-2016 par une victoire. Nous avions à cœur de bien débuter la saison, pour valider notre bonne préparation estivale et c’est ce qu’on a fait ce soir avec cette victoire. LDB : Collectivement, pendant une heure, on a vu une équipe de Zulte-Waregem à l’expression collective aboutie. M.B : On a eu la chance de marquer vite en première mi-temps, ce qui est idéal pour développer notre jeu. Après le deuxième but, peut-être qu’inconsciemment, on a reculé, on a laissé le jeu à l’adversaire et même en infériorité numérique, ils nous ont bousculés. Après, ils réduisent le score sur coup de pied arrêté, donc c’est aléatoire. On préfère retenir la victoire et les trois points. LDB : Quand on regarde l’effectif de l’ESSEVEE, il semble y avoir un bon mélange de la jeunesse et l’expérience, et surtout l’ambition affichée, avec le recrutement, de faire oublier la décevante saison dernière du club. M.B : Effectivement, le club a été ambitieux avec des bons joueurs : il y a le retour de Mbaye Leye, qui est un super joueur et qui nous fait beaucoup de bien. Joël Sami est arrivé avec vécu nancéien avec lequel il a connu la Ligue 1 et la Ligue 2. IL y a aussi le prêt par Monaco d’Abdou Diallo qui est un immense talent et qui a été très bon ce soir. Le coach nous a expliqué que la saison dernière a été compliquée pour tout le club et qu’anciens comme nouveaux veulent offrir mieux au public de Zulte-Waregem. Mais on ne s’enflamme pas : certes on a bien bossé cet été, mais on a gagné qu’un seul match. LDB : A 25 ans, tu n’es plus un petit jeune, mais ton éclosion « tardive » à Amiens, à l’âge de 22 ans, fait de toi un joueur neuf. Côtoyer des joueurs comme Mbaye Leye ou Joël Sami, deux anciens Amiénois, est un atout ? M.B : Oui. Ils ont un vécu énorme et une expérience du haut niveau à partager avec le reste du vestiaire. Mbaye connait la Jupiler League par cœur avec plus de 200 matchs au compteur. Joël Sami en compte lui plus de 100 en Ligue 1 et davantage en Ligue 2. Ils ont connu l’Europe. Alors bien sûr, c’est bénéfique pour nous. Et pour moi. A 25 ans, je ne suis plus un débutant, mais je ne suis pas pour autant un cadre. Je suis entre les deux et je dois m’adapter à un nouveau championnat, bien plus relevé que celui d’où je viens. Je crois pouvoir dire que je me suis bien adapté pour l'instant. A moi de m'inscrire dans la duré dans cette Jupiler League. LDB : Ce soir (ndlr : samedi 24), tu rends une belle copie. Pourtant, cette rencontre avait tout du match piège pour toi, puisque tu as été titularisé à droite après avoir fait toute la préparation dans l’axe. M.B : Effectivement, j’ai fait toute la préparation en défense centrale, avec des bonnes sensations à l’entrainement et des matchs amicaux qui se sont bien passés. Seulement notre latéral s’est blessé il y a quelques jours et le coach a fait appel à un jeune du club pour le dernier match contre Nice. Mais le coach se méfiait de Patosi et a estimé que le jeune n’apportait pas assez de certitudes. Du coup, il m’a demandé si je pouvais y jouer. J’ai bien sûr répondu que j’étais à la disposition de l’équipe et que je connaissais ce poste pour y jouer en sélection. Même si je préfère l’axe (sourire). LDB : Ce poste de latéral droit, tu penses pouvoir t’y inscrire sur la durée à Zulte-Waregem alors que la concurrence est rude en défense centrale (Sami, Diallo, D’Haene) ? M.B : Depuis qu’il m’a fait venir, l’entraineur m’a répété plusieurs fois qu’il me voulait pour jouer en défense centrale. Il sait que je peux dépanner à droite, mais il attend davantage de moi dans l’axe. Après dans le foot, rien n’est acquise. S’il a besoin de moi à droite, je donnerais le maximum comme ce soir. LDB : Peux-tu nous parler un peu de ta vie quotidienne ? Tu habites à Waregem, en Flandre Orientale, c’est-à-dire dans la partie néerlandophone du pays. Prends-tu des cours ? M.B : Le vestiaire est principalement francophone, sinon on parle tous l’anglais. Donc pour l’instant les cours de néerlandais ne sont pas programmés. Je connais quelques mots comme bonjour, merci, bon appétit. Au niveau des paysages, je ne suis pas vraiment dépaysé par rapport à Amiens et ses maisons de briques rouges (rires). Sinon, il y a des petites règles qui diffèrent comme la gestion des poubelles (sourire) : un ramassage par semaine, les sacs bleus, jaunes… Mais bon, rien de grave. LDB : Et au niveau culinaire ? M.B : oui, une chose m’a marqué : quand on joue à 18h, on mange à 16 heures. Mais quand je dis on mange, c’est un vrai repas, pas une collation comme en France. La première fois, c’était surprenant, j’avais déjeuné à midi et je m’attendais à avoir des céréales et un fruit. Pas une assiette de pâtes. Voilà, c’est une autre façon de faire et franchement, ce n’est pas très compliqué de s’adapter. LDB : La Belgique, c’est aussi une autre culture foot, un peu plus anglo-saxone, avec des stades où l’on vient en famille, manger des hot-dog et boire de la bière… M.B : J’avoue je ne fais pas trop attention au menu des supporteurs. Je ne sais pas si ça change grand-chose. LDB : ça fait partie d’une ambiance que l’on retrouve en Allemagne ou en Angleterre, des pays dans lesquels les stades sont vivants, comme ici. M.B : Oui, c’est vrai qu’il y a une belle ambiance. Les stades belges ne sont pas immenses, mais il y a de la ferveur. Et après les matchs, il y a cette habitude que l’on ne connait pas en France : l’équipe et le staff vont chanter avec le public, les ramasseurs de balle et les enfants viennent nous voir. LDB : Début septembre, pour Guinée Bissau-Congo, les internationaux de Jupiler League auront déjà plus d’un mois dans les jambes. C’est un avantage ? M.B : Physiquement, on sera mieux que ceux qui auront repris juste avant, c’est certain. Les matchs internationaux placés en début de saison ne sont jamais évidents à appréhender et c’est plutôt bien de débuter tôt comme ici en Belgique. LDB : Contre le Kenya, tu as été contraint de supporter les Diables rouges à distance, en raison d’une blessure. Avec le recul, comment juges-tu ce point pris à domicile ? M.B : Effectivement, j’ai dû suivre ça de loin à cause de mon forfait. C’est frustrant de ne pas pouvoir être là pour aider les copains. On sait qu’il faut prendre un maximum de points à domicile pour espérer se qualifier, donc on ne peut pas se réjouir. Heureusement, l’autre match (Zambie-Guinée Bissau) s’est achevé sur le même score. Donc on garde notre destin en main, mais on sait qu’il faudra récupérer des points à l’extérieur. On a goûté à la CAN et on a un statut de quart de finaliste à défendre. On veut aller à la CAN 2017, mais on sait aussi qu’on doit rester humble et conserver les valeurs collectives qui nous avaient permis d’aller à Bata. Propos recueillis à Waregem
Camille Delourme Légendes et crédits photo :Tous les voyants sont au vert pour Marvin Baudry:systématiquement aligné en matchs de préparation (photo 1), il était titulaire lors de la première journée face à Lokeren (photo 2). Tant sur les terrains que dans la vie quotidienne, l'ancien Amiénois s'adapte à la vie belge (photo 3). Et attend avec impatience de retrouver les Diables rouges pour les aider dans leur quête de qualification (photo 4) Notification:Non |