Financement du projet Grand Inga III : Washington pose des préalables

Jeudi 19 Décembre 2013 - 15:15

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Avant d’envisager quelque soutien que ce soit, le gouvernement congolais est contraint d’exécuter un certain nombre de réformes politiques pour espérer un appui financier de l’Usaid.

La recherche de financement nécessaire pour matérialiser le projet Inga III préoccupe le gouvernement Matata. C’est dans ce cadre qu’il faut situer la visite récente en RDC du patron de l’Agence américaine pour le Développement international (Usaid), Rajiv Shah, qu’accompagnaient les délégués de la Banque mondiale, de la Société financière internationale (SFI),et de la Banque africaine de développement (BAD). Il s’agissait pour des partenaires au développement de scruter les opportunités d’investissement qu’offrait la centrale d’Inga en vue d’un financement éventuel. La visite effectuée par la délégation au Bas-Congo répondait au souci de palper du doigt les réalités d’Inga pour s’en faire une conviction. Il résulte de ce déplacement, et après la visite guidé des installations, une grande satisfaction de la part des hôtes du Premier ministre Augustin Matata Ponyo. Ces derniers ont été émerveillés par le potentiel hydroélectrique du barrage d’Inga et ont promis de contribuer financièrement à la matérialisation du projet Inga III évalué à 12 milliards de dollars.

Tout en donnant son accord de principe, l’Usaid pose néanmoins quelques préalables concernant notamment des réformes à engager sur le plan politique. « Avant d’envisager quelque soutien que ce soit, le gouvernement congolais doit au préalable exécuter un certain nombre de réformes politiques qui vont permettre aux partenaires privés de trouver une solution aux problèmes financiers pour l’édification de ce barrage», a affirmé Rajiv Shah cité par radiookapi.net, sans autres précisions. Le numéro un de l’Usaid qui s’exprimait dans le cadre d’une conférence de presse en large de la visite du site d’Inga a toutefois salué les quelques réformes engagées dans le secteur de l’électricité notamment avec l’adoption au Parlement de la loi portant libéralisation du secteur. Ceci, a-t-il déclaré, est un indicateur qui rassure davantage son agence et les partenaires financiers sur la nécessité de s’associer au projet d’Inga III.

Le gouvernement plutôt optimiste

Très optimisme, le chef du gouvernement Matata Ponyo est d’avis que les États-Unis d’Amérique via l’Usaid vont mettre la main à la poche et s’engager dans la mise en œuvre de ce projet. « Maintenant que nous avons la preuve d‘une gouvernance forte en RDC, nous avons l’assurance de rassembler les fonds nécessaires pour concrétiser ce grand projet », a-t-il déclaré. En fait, le États-Unis d’Amérique n’entendent pas s’impliquer seuls dans ce projet au regard de son coût élevé qui requiert la contribution d’un grand nombre des partenaires financiers. D’où le sens de la visite du patron de l’Usaid en RDC en compagnie d’autres bailleurs de fonds intéressés par le projet. En posant des préalables sans dire explicitement si Washington va effectivement mettre la main à la pâte, Rajiv Shah entretient un suspense qui n’a pas lieu d’être au regard de l’intérêt que lui et sa délégation ont manifesté après la visite de la centrale d’Inga I et II, de la station de conversion du courant continu en courant alternatif ainsi que de la vallée de la Bundi retenue pour l’érection de la centrale Inga III.

Pour rappel, Kinshasa a conclu un accord au mois d’octobre 2013 avec Pretoria pour démarrer ce projet sans cesse reporté après l’abandon en février 2012 par BHP Billiton de sa raffinerie d’aluminium qui devait être le principal client et partenaire financier d’Inga III. Les termes du contrat prévoient l’achat par l’Afrique du Sud de 2 500 MegaWatt (MW), soit plus de la moitié de la capacité totale du projet évalué à 4 800 MW.

     

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Barrage hydroélectrique d'Inga