Expulsion des Congolais de Brazzaville : le gouvernement exige des sanctions contre les messages de xénophobie

Mercredi 7 Mai 2014 - 16:15

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Le porte-parole du gouvernement a notamment indiqué que les opérations menées en République du Congo n’ont plus respecté les normes internationales et régionales en la matière.

Le gouvernement de la RDC réuni en conseil des ministres, le 7 mai, a examiné le cas des expulsions des Congolais vivant à Brazzaville en rapport avec l’opération « Mbata ya Bakolo » initiée par les autorités de la République du Congo. Il a demandé aux instances de régulation des médias de sanctionner tout message de haine et/ou xénophobie de la RDC dans la presse et espère qu’il en sera de même au Congo-Brazzaville.

Ces expulsions avaient fait monter la tension dans les médias des deux rives du fleuve Congo où des messages hostiles et très peu diplomatiques ont été diffusés. Parmi les chaînes qui avait pris le devant de la scène se trouve notamment la Radio télévision nationale congolaise et la télévision Molière. Cette tendance s’est propagée comme une traînée de poudre sur la quasi-totalité des médias où des hommes politiques de deux rives se tiraient à boulet rouge par médias interposés.

En outre, le gouvernement de la RDC note, selon des informations crédibles qui lui sont parvenues, qu’au stade actuel, les opérations menées en République du Congo « n’ont plus respecté les normes internationales et régionales en la matière ». « Suite à l’implication passionnelle dans les opérations par de groupes des personnes excitées, la situation a dégénéré et les expulsions étendues sur l’ensemble du territoire de la République du Congo/Brazzaville a commencé à cibler spécifiquement les ressortissants de la RDC», a relevé le compte rendu du gouvernement.

Aussi, le gouvernement s’est dit « préoccupé par le zèle excessif affiché avec une dangereuse ostentation par  certains préposés de la République du Congo/Brazzaville dans l’exécution de l’opération Mbata ya Bakolo à l’endroit des ressortissants de la RDC ». C’est le cas, note-t-il, dans la sous-préfecture du Département de la Likouala dont le Chef-lieu Impfondo/RC, héberge quelques 31 000 réfugiés Congolais, partis suite aux  affrontements fratricides entre les communautés « Enyele » et « Monzaya » dans la Province de l’Équateur. « La dernière tripartite RDC-HCR-RC avait pourtant projeté le rapatriement volontaire de ces compatriotes d’ici la fin du mois de juin 2014 », a ajouté le porte-parole du gouvernement.

Selon les statistiques du gouvernement le nombre de personnes refoulés de la République du Congo a atteint 72 731. Il s’agit de 71 407 personnes expulsées du Congo/Brazzaville par le Beach Ngobila à Kinshasa dont 23 989 hommes, 17 965 femmes, et 29 453 enfants. À ceux-là, il faut ajouter des personnes expulsées par les postes-frontières de la Province du Bandundu (37) et de la province du Bas-Congo (231).

Quelques dispositions ont été prises par le gouvernement pour pallier la crise, notamment le renforcement de l’opération « Likofi Plus » en vue du renforcement de la sécurité sur les sites de transit et de réinsertion et multiplication des parades à effets dissuasifs, l’identification des Congolais (RDC) par ses services à Brazzaville avant leur rapatriement à Kinshasa et l’identification de tous les étrangers résidants en RDC.

Jules Tambwe Itagali

Légendes et crédits photo : 

Augustin Matata Ponyo, chef du gouvernement