Expo-2015 : des couacs pour l’Afrique centrale !Lundi 4 Mai 2015 - 18:15 Le président de la Chambre de commerce Ital-Africa Centrale se plaint que des pavillons soient restés fermés au cours des deux premiers jours à Milan. La fête de départ fut belle vendredi 1er mai, jour d’ouverture solennelle devant des hôtes de marque, dont le président Sassou N'Guesso. Mais quelques heures après les discours de toute beauté, les proclamations d’intention toutes aussi généreuses les unes que les autres pour nourrir la planète et créer les conditions du vivre-ensemble, des détails de l’Exposition universelle de Milan commencent à gêner. C’est du moins le constat fait dimanche par l’Italien Alfredo Cestari. Président de la Chambre de commerce Ital-Africa Centrale, M. Cestari n’est pas l' homme à garder sa langue dans la poche. D’autant qu’il jouit du statut privilégié de représentant attitré de l’Afrique Centrale à l’Expo-2015 de Milan. Tout au long de la préparation de cette grande manifestation, du peaufinage de ses différentes phases de programmation aux pré-événements qui l’ont précédée, M. Cestari a été aux côtés des officiels africains : du président burundais aux ministres angolais et mozambicains venus à Milan. En avant-première c’est pourquoi il ne décolérait pas dimanche devant « le vide insolent des pavillons de beaucoup de pays, dont nombreux d’Afrique Centrale ». Ce vide ne serait en lui-même rien s’il ne s’accompagnait aussi d’une rareté de visiteurs invités, pour certains, « à revenir à la fin des travaux de finition ».Trois jours après l’ouverture solennelle, « y-a-t-il une Expo de série B?», explose-t-il. « Le 1er mai, raconte-t-il à la presse, les délégués du Bénin, de Gambie, de Guinée, du Burundi, de Guinée Equatoriale, de République démocratique du Congo, de Sao Tomé et Principe, de Zambie, du Cap-Vert, des Comores, de la Communauté des pays caribéens, de Madagascar, des Maldives, de Guinée Bissau, du Kirghizstan et de bien d’autres pays se sont retrouvés devant leurs pavillons respectifs résolument fermés ou, dans la meilleure des hypothèses, devant un panneau indiquant que les travaux étaient en cours. Est-ce cela le succès tant vanté en mondovision ? » « C’est vrai, reconnaît-il, beaucoup de ces pavillons ne sont pas prêts parce que les produits que les pays devaient présenter se trouvent encore dans quelque bateau cargo qui mettra 40 jours avant d’atteindre l’Italie. L’Expo a voulu parer au plus pressé en en chargeant quelques-uns dans des avions, mais il s’agit de quantités énormes. Et beaucoup de connexions prévues ne sont pas assurées. Mais nous avons demandé des explications à la Division Participants ;elle n’a pas daigné nous répondre », dénonce M. Cestari. Des voix ont tenté de minimiser ces quelques couacs, qui ne sont d’ailleurs pas tous du fait de l’Expo en elle-même. Il y a des pays qui ont entrepris la construction de leur pavillon tard. En attendant, ce mardi, les visiteurs pourront déguster à Milan des bananes produites en Italie, signe d’un monde qui se globalise à tous les effets. L'Expo de Milan a pour thème, rappelons-le: "Nourrir la planète, énergie pour la vie". Lucien Mpama |