Exploitation minière : profession "creuseur clandestin"

Cette découverte déconcertante vient une fois encore relancer le débat sur la sécurité des sites miniers en RDC, d'autant que le cuivre est un minerais stratégique pour le pays. En effet, la RDC est classée au premier rang des producteurs de cuivre de la région subsaharienne, avec une production estimée en 2014 à un million de tonnes contre 18000 tonnes en 2007. Cette belle remontée a eu également une incidence sur la contribution de l'ex-Katanga au trésor public au cours de la même période. Mais depuis un certain temps, le prix du cuivre a commencé à chuter. Pour les experts, le ralentissement de l'économie chinoise a contribué à cette dégradation et même à son accentuation après la publication, le 21 août 2015, de l'indice manufacturier qui atteste d'une violente contraction de l'activité manufacturière chinoise.

La question de la sécurité des sites miniers du pays est donc vitale pour le développement d'un secteur qui a toujours joué le rôle de moteur de l'économie nationale. Du côté de la province, à en croire cette fois l'Agence congolaise de presse (ACP) qui cite des sources locales, les autorités ex-katangaises ont promis de tout mettre en oeuvre pour remettre de l'ordre dans les sites miniers victimes d'envahissement mais aussi des pires formes de spoliation des terrains par les particuliers. Il faut une coopération renforcée entre la Police nationale congolaise et les compagnies minières pour ramener la sécurité dans les sites miniers.

Contactée sur cette question par les Dépêches de Brazaville, un ancien responsable d'un projet miner dans l'est de la RDC a reconnu les difficultés pour véritablemnt prendre en charge les creuseurs clandestins très déterminés. Le site de sa compagnie minière était affecté à une production industrielle. En raison de combats, il a fallu arrêter avec les investissements. Par la suite, sa compagnie a trouvé sur le site au moins 700 creuseurs clandestins. Devant l'incapacité des autorités compétentes, il a fallu négocier pour les faire partir. Finalement, un accord a pu être trouvé pour engager une partie des creuseurs clandestins et désintéresser les autres. Une situation très éprouvante pour sa compagnie qui se voyait obligée de recourir à une main d'oeuvre non qualifiée et habituée à des techniques rudimentaires pour des travaux visant à construire une usine moderne de production de l'or.