Éoliennes : l’énergie du futur

Samedi 1 Octobre 2016 - 20:35

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Utiliser la force du vent pour produire de l’énergie n’est pas une invention extrêmement moderne. Autrefois, les moulins à vent utilisaient déjà ce principe pour produire de l’énergie mécanique, mais aujourd’hui la principale innovation consiste à produire de l’énergie électrique.

La capacité éolienne installée dans le monde est de 318 GW fin 2013, et devrait augmenter de plus de 400% et atteindre 1.107 GW en 2030. La puissance éolienne installée dans le monde devrait être multipliée par 3 pour atteindre 910 GW en 2025 et le marché mondial de l'éolien devrait plus que doubler au cours de cette période, passant de 21 à 47 milliards €.

Avec le processus de transition énergétique enclenché, la politique énergétique va connaître d’importants bouleversements afin de limiter l’aggravation de l’effet de serre. Pour y parvenir, il est nécessaire de diversifier le bouquet énergétique et de développer la recherche et l’innovation dans le secteur de l’énergie. Dans cette optique, les énergies renouvelables représentent une véritable opportunité, notamment la filière éolienne, jugée prometteuse tant sur l’aspect économique qu’industriel. Mais, en réalité, que sait-on vraiment sur cette technologie avant-gardiste qui incarne à son tour l’excellence technologique.

Longtemps considérées comme pas rentables, les énergies renouvelables ont bénéficié du progrès technologique. En termes de capacités techniques, les éoliennes disposent généralement d’une puissance de 2 MW comme celles récemment installées par EDF au Canada. À titre de comparaison, une usine marémotrice produit approximativement 240 MW alors que la puissance d’un réacteur nucléaire de 3e génération varie entre 900 et 1450 MW.

En plus de l’amélioration de leur productivité, les éoliennes présentent de nombreux autres avantages. Elles favorisent la diversification du bouquet énergétique en améliorant son empreinte carbone. Cette filière ne requiert que l’utilisation de matériaux respectueux de l’environnement, ce qui permet en cas d’arrêt de l’exploitation de remettre le site en état en seulement quelques jours.

Le continent africain en reste

Bien que le continent dispose d'importantes ressources énergétiques, en Afrique subsaharienne, les problèmes d’accès à l’électricité touchent directement entre 580 et 650 millions de personnes, soit environ 70% de la population. En effet, le manque d’infrastructures, l’instabilité politique, le manque de réglementations, le surcoût à l’investissement des énergies renouvelables (EnR) sont autant de freins qui subsistent pour délivrer l’électricité à l’ensemble de la population.

Confronté à la hausse et la raréfaction des ressources fossiles et dans un contexte de changement climatique, le développement des EnR constituent cependant une aubaine pour que l’énergie ne soit plus un obstacle mais un levier du développement.

Aujourd’hui, les investissements annuels dans le développement de services énergétiques de base s’élèvent à moins de 10 milliards de dollars par an. À investissements constants, en 2030, 1 milliard de personnes n’auront toujours pas l’électricité. Le nombre d’exclus de ces services augmentera en Afrique subsaharienne du fait de la croissance démographique : 650 millions de personnes sans électricité, 900 millions sans moyen de cuisson durable. Pour faire face à cette demande croissante, il faudra mobiliser 1 000 milliards de dollars. Si cette somme peut paraître colossale, elle ne représente cependant que 3% de l’investissement en infrastructures énergétiques devant être réalisées sur la période 2010-2030 pour atteindre l’objectif de l’accès à l’énergie durable d’ici 2030.

Tandis que l’Afrique connaît une croissance soutenue depuis le début des années 2000, son développement à long terme est handicapé, principalement dans la partie sud du continent, par une gestion hasardeuse des ressources énergétiques. De façon générale, il n’existe pas encore de politiques ou de stratégies claires pour l’intégration de l’EnR dans les zones rurales. Seul huit pays de la CEDEAO ont inclus des objectifs à court ou à long terme en matière d’énergie renouvelable dans leurs politiques sectorielles de l’énergie ou de l’approvisionnement électricité. Les autres pays emboiteront-ils le pas ? À suivre...

Josiane Mambou Loukoula

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