Environnement : l'initiative contre le torchage du gaz gagne du terrain

Jeudi 17 Mars 2016 - 18:45

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimableEnvoyer par courriel

D'ici à 2030, les pays producteurs de pétrole devront mettre fin à la technique du brûlage de gaz à la torche. Il s'agit d'une Intiative lancée en avril 2015 par la Banque mondiale (BM) et les Nations unies. Avec le temps, d'autres entités dont les pays et les compagnies pétrolières ont adhéré à cette action de grande envergure pour éliminer une source potentielle de pollution dans le monde. 

À ce jour, la liste des partisans de l'Intiative s'est allongée considérablement : 18 gouvernements de pays producteurs, 20 compagnies pétrolières et 11 organismes d'aide au développement. Sur cette liste des entités participantes, il y a trois pays africains représentés, en l'occurrence l'Angola, la République du Congo et le Gabon. Les autres grands producteurs de la région dont le Nigéria, la Guinée Équatoriale, l'Algérie, la Lybie, le Cap Vert et le Tchad n'ont pas encore adhéré à l'Initiative. Il faut à présent chercher à les convaincre de proscrire cette technique des pratiques légales dans leurs secteurs pétroliers respectifs. Plusieurs sociétés pétrolières, y compris celles évoluant dans la région, ont déjà pris des engagements dans ce sens.

Mais l'on peut s'interroger sur cette technique jugée très polluante. En effet, le défi lancé est de pousser les entités participantes à interdire cette pratique dans la mise en exploitation des nouveaux champs pétroliers d'ici à 2030. Cette pratique consiste à brûler systématiquement le gaz à la torche pour ne garder finalement que l'huile. Selon la BM, chaque année, environ 4% de la production mondiale de gaz sont rejetés dans l'atmosphère sur les sites de production pétrolière. "Si le gaz gaspillé était entièrement converti en électricité, il en fournirait suffisamment pour électrifier l'ensemble du continent africain", indique la BM

Le débat ne laisse pas insensible d'autres pays africains comme la RDC. Certes, le pays ne peut se prévaloir du statut de pays pétrolier, à en juger par le nombre insignifiant des sous-traitants dans ce secteur. Pour autant, les effets du torchage du gaz a causé de nombreux conflits entre les élus du peuple et les opérateurs du secteur. L'opération d'extraction de pétrole se déroule sur un territoire assez compact de 40 km sur 40 situé à Muanda, dans le Kongo Central. La production pétrolière a commencé depuis les années 1970. L'importance d'une utilisation rationnelle du gaz peut être démontrée à travers ces chiffres. Grâce au gaz produit dans les différents champs mâtures de Perenco, cette société française opérant à Muanda fournit la moitié de la production de la Snél dans cette cité du Kongo Central. La Centrale thermique de Kinkazi appartenant à Perenco produit plus de 14 MGW. Cette énergie alimente essentiellement les infrastructures de Perenco.

Aux dernières nouvelles, les États-Unis d'Amérique et le Canada ont décidé d'appuyer ce processus. Selon la BM, ces deux pays ont accepté de souscrire à cette Initiative dans le cadre de leur engagement à lutter contre le changement climatique. "Le monde doit agir le plus rapidement possible pour concrétiser l'accord historique de Paris sur le climat", a conclu la BM.  

Laurent Essolomwa

Notification: 

Non