Enjeux de l'heure : cacophonie à l'opposition républicaineLundi 7 Juillet 2014 - 18:17 Léon Kengo wa Dondo continue de se prévaloir de sa qualité d’autorité morale de l’opposition républicaine, nonobstant la fronde orchestrée contre lui par une frange des membres qui militent pour la suppression de ce poste. Il ne fait pas bon vivre ces derniers temps à l’opposition dite républicaine. Entre le coordonnateur de cette plate-forme et celui qui en incarne l’âme en tant qu’autorité morale, le torchon brûle. Les deux personnalités, en l’occurrence, le sémillant Lisanga Bonganga et Léon Kengo wa Dondo n’émettent plus sur la même longueur d’ondes quant à la manière de conduire ce regroupement politique englué dans une crise interne qui risque de l’emporter. À la base de cette situation, une sortie médiatique de Jean Pierre Lisanga Bonganga. Ce dernier, qui restituait le 3 juillet devant la presse la convention qu’il avait initiée sur l’évaluation des recommandations des concertations nationales, avait saisit l’opportunité pour recadrer certaines questions liées au fonctionnement de l’opposition républicaine. L’une des grandes résolutions des assises convoquées par Lisanga Bonganga demeure sans doute la suppression de l’organe Autorité morale dans les structures de l’opposition républicaine. « Tous les responsables des partis qui ont été à la base de la création de cette plate-forme ont décidé à l’unanimité de maintenir seulement la plénière, le conseil national et la coordination sauf l’organe Autorité morale », a fait savoir Lisanga Bonganga. La conséquence de cette décision est que Léon Kengo wa Dondo jusque-là considéré comme seule autorité morale investie en vertu de l’acte constitutif ne peut plus se prévaloir de cette qualité. « Ce n’est pas un problème personnel avec Kengo pour qui nous avons beaucoup de respects mais c’est la décision de la convention », a expliqué Lisanga Bonganga. En fait, le leader des FAC/opposition et coordonnateur de l’opposition républicaine estime que Léon Kengo et sa clique paient là les frais de leur inconduite vis-à-vis de la ligne politique défendue par l’opposition républicaine. Alors que cette dernière avait rejeté toute idée de révision constitutionnelle, Léon Kengo wa Dondo s’en est accommodé jusqu’à vouloir embarquer la plate-forme dans cette dynamique. Une attitude que dénonce Lisanga Bonganga tout en précisant que la priorité des FAC/opposition en participant aux concertations nationales était d’obtenir la libération inconditionnelle des détenus politiques et non de participer à un quelconque gouvernement de cohésion nationale. Les décisions de la convention initiée par Lisanga Bonganga et compagnie ont vite été rejetées par Léon Kengo wa Dondo et la frange des opposants qui lui sont restés fidèles. Dans la foulée, les proches du président du Sénat ont dégainé en sortant leur artillerie. Le coordonnateur des FAC/opposition fut l’objet des tirs croisés. Sa démarche est décriée pour autant qu’il n’avait réuni qu’une portion congrue des membres de l’opposition républicaine ne dépassant pas dix pour cent. « Il est anormal qu’un groupe d’individus puissent engager l’ensemble de l’opposition républicaine, une organisation de plus de cent partis et personnalités politiques », s’enquit un proche de Léon Kengo. La démarche de Lisanga Bonganga est qualifiée de cavalière et jugée non inclusive. Et de la sorte, les décisions qui découlent de la fameuse convention sont considérées comme de nul effet. En plus, l’on fait savoir qu’en tant que coordonnateur intérimaire de l’opposition républicaine, Lisanga Bonganga a outrepassé les limites à travers son comportement qui frise un abus de pouvoir. De son côté, Léon Kengo wa Dondo continue de se considéré toujours comme l’autorité morale attirée de l’opposition républicaine. Tout en déconsidérant l’acte posé par celui qui était encore hier son bras droit, il fait savoir que toute prise de position engageant l’opposition républicaine devrait dorénavant être revêtue de son sceau. En attendant, la division est quasi consommée dans ce regroupement politique symptomatique de la fragilisation de l’opposition à la veille des prochaines joutes électorales.
Alain Diasso Légendes et crédits photo :Léon Kengo wa Dondo |