Emploi : consensus sur la procédure de restructuration à Airtel et Warid

Mardi 18 Novembre 2014 - 18:15

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Les verrous qui semblaient jusque-là bloquer le processus de restructuration d'Airtel et Warid ont été levés. C'est la principale conclusion de la réunion tripartite présidée par le ministre des Postes et télécommunications entre l’État, la direction générale d’Airtel Congo et les partenaires sociaux.   

Plusieurs emplois devraient être supprimés à Airtel Congo et Warid Congo après le processus d’intégration des deux sociétés engagé depuis le 29 octobre.  La coexistence des deux sociétés dans le même secteur d’activités ne saurait permettre, en effet, le maintien de tous les postes d’emplois.  Des remous sur le paiement des droits légaux et conventionnels, notamment sur la prime de séparation,  ont nourri des inquiétudes ces derniers jours auprès du personnel concerné mais aussi chez les partenaires sociaux.

Si 52% du personnel concerné a fini par accepter les orientations d’un programme des départs volontaires, ou de séparation par consentement mutuel proposé par Airtel Congo, conformément aux dispositions du Code de travail, un bon nombre a douté de ce plan, exigeant plus d’éclaircissements. Au fond des revendications, et à en croire les explications de syndicalistes et partenaires sociaux réunis lundi dans le bureau du ministre des Postes et télécommunications, la reconsidération de la prime de séparation.

Deux heures d’échanges francs ont permis de lever l’ombre sur le processus en cours. D’abord les explications apportées par le ministre Thierry Moungalla sur le contexte dans lequel cette restructuration s’effectuait et le rôle de l’État dans « l’encadrement juridique » de l’affaire. Puis, le recentrage de la procédure par le directeur général d’Airtel Congo, John Ndego, sur l’intérêt de l’offre proposée dans un « élan de solidarité » et conformément au Code de travail.

Éclairés et rassurés, délégués du personnel et partenaires sociaux ont admis « être dans la bonne voie ». « Nous sommes dans un process qui va continuer et nous avons pu discuter de façon franche et directe. Nous sommes convaincus et prêts pour un accord. Nous demandons l’appui technique des autorités. Nous pouvons vous rassurer que la paix sociale a été préservée », a déclaré Martin Tchibinda, délégué du personnel à Airtel Congo. Et de préciser : « Le point d’achoppement était sur les éléments de la prime de bonne séparation. Nous avons compris la démarche de la Direction. L’accord va certainement porter sur d’autres éléments qui accompagnent ce plan de restructuration. »

Pour sa part, John Ndego a salué « l’implication personnel du ministre des Postes et télécommunications », concluant par ailleurs être « au bout du problème et trouver des solutions qui plaisent à tout le monde ». Satisfait qu'un accord soit trouvé, Thierry Moungalla a souligné la nécessité de respecter la loi et de « penser à ces familles ».  « Il faut que les choses se passent en conformité avec ce que le gouvernement entend être d’abord la loi et le respect de la réglementation. Enfin, en tant qu’homme politique, j’appelle la justice et l’équité », a déclaré le ministre.

Suppression des doublons de fonctions dans le respect de la loi

L’achat de Warid-Congo par le groupe Bharti, propriétaire d’Airtel, supposait déjà une restructuration. Environ 150 employés sont concernés par cette mesure de suppression des postes dans les sociétés désormais fusionnées.  Il s’agit, en clair, de la suppression des doublons de fonctions résultant de cette fusion.

La Direction d’Airtel Congo a décidé d'émettre sur la même longueur d'onde que le personnel concerné, les partenaires sociaux et le Gouvernement qui a mis en place une commission interministérielle constituée des ministères des Postes et télécommunications et du Travail. Objectif : « encadrer juridiquement ce processus », s’assurer que la restructuration se déroule dans le respect des lois et règlements de la République.

Dans la restructuration, explique Noelly Oyabiki Iwandza, directrice des Ressources humaines à Airtel Congo, le code du travail prévoit deux options. « L’option première en cas de restructuration est de demander l’autorisation de licenciement pour une suppression de postes. Parce que notre organisation est en sur-effectif. Le 29 octobre, après avoir contacté la commission, le groupe a pris l’option de faire un geste. Au lieu d’aller vers une demande de licenciement, c’est  de proposer un départ par consentement mutuel qui permet aux employés de rompre leur relation avec la société, Warid  ou Airtel, en y ajoutant un supplément d’avantages que ne l’aurait permis le licenciement pour restructuration qui, lui, n’octroie que les droits légaux », explique-t-elle.

À ce stade, des communications ont été faites à l’endroit des partenaires sociaux et des employés. Chaque employé devrait, à en croire la Direction générale d’Airtel Congo, se rapprocher individuellement de l’administration. Cette démarche dite de « gré à gré » ne devrait en aucun cas impliquer les partenaires sociaux qui ont, semble-t-il,  interféré plus tôt.

Malgré les excitations, plusieurs employés ont manifesté leur intérêt à ce programme qui inclut le paiement des droits légaux et conventionnels (préavis, indemnités de licenciement, gratification au prorata temporis, solde des congés payés au prorata temporis), le paiement d’un demi-mois de salaire brut moyen par année d’ancienneté au titre de la prime de séparation, etc. Pourtant, cet ultime volet a semblé mettre le brouillard sur l’affaire. « Les partenaires sociaux ont pensé qu’ils devraient rentrer dans cette phase pour obtenir et négocier mieux que ce qui leur avait été proposé. Nous leur avons rappelé les dispositions légales. À ce stade, ils n’avaient pas vocation d’intervenir. La Commission interministérielle leur a rappelé la même chose », souligne Noelly Oyabiki Iwandza.

La date du 17 novembre arrêtée par Airtel Congo comme point d’achèvement de ce programme social a été repoussée lundi lors de la réunion  motivée et présidée par le ministre Thierry Moungalla, en attendant la mise en place urgente de mécanismes favorables qui accompagneraient ce plan de restructuration. Ceux qui seraient hostiles à la démarche proposée par Airtel se pencheront évidemment vers la Commission de litige qui n’accorde, dans ce contexte, que les droits légaux, selon des éclaircissements obtenus lors de cet échange.

 

 

Quentin Loubou

Légendes et crédits photo : 

John Ndego, DG de Airtel Congo, débout avec Thierry Moungalla, donne ses impressions au sortir de la réunion Martin Tchibinda satisfait des résultats de la réunion qui donne un nouvel élan a la Restructuration