Élections locales, municipales et urbaines : la Céni rejette l’option d’un calendrier consensuel

Samedi 21 Juin 2014 - 17:32

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Pour le président de la Céni, le calendrier des élections locales, municipales et locales, publié fin mai, engage la responsabilité de son institution et fait partie de ses prérogatives. C’est un Apollinaire Malumalu intraitable qui s’est retrouvé le vendredi dernier au palais du peuple face aux mandataires dont les partis politiques ont librement souscrit au Comité de liaison de la Céni

Les discussions engagées autour du calendrier des élections locales, publié au mois de mai, entre le bureau de l‘institution électorale et les partenaires politiques ont achoppé. Le président de la Céni qui n’entendait pas faire des concessions a réitéré sa volonté de maintenir les échéances fixées dans ce calendrier pour les élections urbaines, municipales et locales. Tous ces scrutins sont prévus en 2015 et, visiblement, la Céni paraît mettre toutes les chances de son côté pour réussir ce qui tient d’une gageure. L’abbé Apollinaire Malumalu a rappelé à ses interlocuteurs le fait que la Céni est bien dans son rôle en publiant ce calendrier électoral. Cela fait partie de ses prérogatives constitutionnelles, a-t-il déclaré ajoutant que c’est à la Céni que revient l’initiative de prendre des dispositions en matière électorale et d’en soumettre aux institutions compétentes.

Dès lors, le  calendrier consensuel tel que proposé par une frange de l’opposition apparaît, d’après Malumalu, comme un non sens. Il traduit à la limite une confusion dans le chef de ceux de ses inconditionnels. Cela d’autant plus que le calendrier électoral querellé engage la responsabilité de la Céni qui est tenue de respecter les échéances arrêtées. Par conséquent, il n’est nullement question d’un calendrier consensuel tel que réclamé par l’opposition.  « Aucun calendrier électoral dans le monde ne peut s’élaborer par consensus. Il n’existe pas un seul pays au monde qui fait des palabres avant d’élaborer son calendrier électoral  », a-t-il fait savoir. Et dans le cas d’espèce, il s’est interrogé sur la faisabilité d’une telle démarche qui poserait d’énormes difficultés quant au partage des responsabilités entre parties prenantes.

À ceux qui plaident pour un calendrier global incluant le reste des scrutins, le président de la Céni a posé comme préalables la publication de la loi électorale et d’un budget conséquent couvrant l’ensemble du processus électoral. Il faudrait, pour ce faire, que la Ceni, le gouvernement et les partenaires internationaux s’attendent pour l’adoption d’un budget pluriannuel des élections en RDC. En attendant, a-t-il rassuré, son institution a déjà déposé auprès du gouvernement l’ensemble du budget global détaillé en rapport avec le cycle 2013-2016. Toutefois, il y a encore des options qui doivent être levées par le Parlement par rapport à la feuille de route de la Ceni, mais aussi, par rapport aux projets de lois que le gouvernement a soumis récemment au Parlement. C’est finalement à l’institution législative à qui revient la latitude de fixer les options sur le calendrier global exigé par les contestataires.

C’est en queue de poisson que se sont terminées ces discussions qui laissent dans l’expectative l’opinion nationale quant à la suite des événements. Tout en continuant de décrier les irrégularités que comporte ce calendrier, l’opposition propose l’organisation en liminaire des élections provinciales et sénatoriales pour vider les arriérés électoraux de 2006. La Céni, elle, continue d’assumer son calendrier.

 

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Abbé Malumalu, président de la Céni