Diversification de l’économie : le Pade bénéficiera d’une rallonge de deux ans

Samedi 13 Février 2016 - 14:30

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimableEnvoyer par courriel

D’après sa conception initiale,  le Projet d’appui à la diversification de l’économie (Pade), devrait se clôturer en février 2017. Cependant, pour lui permettre d’achever les activités telles le concours du plan d’affaires et celle relative à la promotion des investissements lancée il y a à peine cinq mois, une rallonge de deux ans lui sera accordée.

Cette conclusion ressort des échanges que le Congo et la BM ont eus, suite à la restitution de la mission de supervision du Pade menée à Pointe-Noire et à Brazzaville. Ayant également pris part à cette réunion, les partenaires du Pade, à savoir Unicongo international, BCIU, EY Rice, ont chacun exposé sur leurs contributions au projet.

« Normalement le Pade devait se clôturer dans moins d’une année. Mais, il y a des activités qui n’ont pu démarrer que depuis cinq mois parce qu'à ce moment-là le projet restructuré était devenu effectif. La conclusion tirée est de donner encore un peu de vie au Pade pour pouvoir réaliser ces objectifs », a déclaré le spécialiste en développement du secteur privé à la BM, Mahamadou Hayatou.

Ce dernier a précisé que cette marge accordée permettra également à ce projet de voir dans quelle mesure asseoir un plan d’action global où, tous les partenaires à commencer par le gouvernement, viendront s’inscrire pour accélérer le programme de diversification de l’économie via le secteur privé.  

Notons qu’avec la chute du prix du baril du pétrole, la diversification de l’économie devient un impératif pour le Congo. C’est dans cette optique que le Pade a aidé à mettre en place des jalons susceptibles de bâtir cette diversification. Pour améliorer le rang du Congo dans le classement Doing business par exemple, 65 procédures administratives ont été réduites, 30 textes de réformes formulés dont neuf adoptés.

Au plan institutionnel, le Pade a contribué à la mise en place, l’opérationnalisation ainsi que la tenue du comité technique du Haut conseil du dialogue public-privé. Pour promouvoir des investissements, 70 millions de dollars ont été investis dans les secteurs de l’agro-industrie, la pharmacie, la technologie, l’hôtellerie et le tourisme. En vue d’accompagner le développement des PME, un fonds d’un montant de 25 millions de dollars a été aussi crée.

Sur 308 très petites et moyennes entreprises ayant sollicité l’appui, 279 ont déjà reçu satisfaction. Dans cette même optique, une coopérative des maraichers à Makoua a obtenu auprès du Pade, une ligne de micro crédits de 12.000.000 FCFA du FORSEGED.

Cofinancé par le Congo et la BM à hauteur de 10 milliards FCFA, le taux de décaissement est actuellement de 41%. Il  devra passer à 55 voire 62% dans six mois, d’après les projections de cette institution financière.

Satisfait du travail qu’il a abattu avec son équipe pour redresser ce projet menacé à l’époque de fermeture, son coordonateur Joseph Mbossa a rappelé : « Quand j’ai pris la fonction en 2013, le Pade était perçu comme un projet insatisfaisant qu’on devait fermer. Le directeur des opérations de la BM de l’époque m’avait averti que s’il n’y avait pas de frémissement dans les mois qui suivaient, le projet se fermerait ».

« Aujourd’hui, le projet est modérément satisfaisant selon les standards de la BM. Je suis comblé. Il reste encore beaucoup à faire, il nous appartient de créer les conditions, la dynamique qui convient pour que nous coordonnions toutes les synergies avec les institutions publiques de façon  à aller en avant pour l’intérêt du pays », a-t-il conclu.

La Banque mondiale réitère son soutien à la société Bayo

À l’issue d’une visite dans les installations de la société Bayo, à Madibou, dans le 8e arrondissement, le directeur des opérations de la Banque mondiale pour les deux Congo, Hamadou Moustapha Ndiaye, a promis d’aider cet entrepreneur congolais à baisser le coût des investissements.

 « Lorsqu’il y a une initiative individuelle de cette nature, il est aussi impératif pour l’entrepreneur d’investir sur toute la chaine, ce qui rend l’investissement très lourd. Nous sommes en train de voir  comment appuyer d'autres intervenants sur le secteur privé  pour alléger le poids de l’investissement qui repose sur l'entreprise Bayo », a relevé Mahamadou Moustapha, avant de souligner : « Aujourd'hui, l'entrepprise est dans une étape critique, donc toute la question est de voir comment l’accompagner. Tout étant conscient des défis qui restent à relever afin que l’entreprise joue pleinement son rôle dans le tissu économique du Congo, nous partons très satisfaits des réalisations déjà faites ».

Rappelons que pour élargir sa gamme de production, Bayo venait d’acquérir une nouvelle unité de production. Pour la rendre fonctionnelle, la société a bénéficié de l'assistance du Pade via le Fonds d’appui à coûts partagés. Ainsi, les capacités du personnel de l’entreprise dans la fabrication du jus de fruits et du Yaourt ont été renforcées. Grâce à l’appui du Pade,  Bayo a pu également mettre sur le marché un nouveau produit, de l’eau minérale Bayo.

Pour bien gérer les finances, cette société a aussi reçu une assistance en markéting et en gestion comptable et financière avec à la clé, la mise à disposition d’un manuel de gestion comptable et financière conçu par un consultant du Pade.

 « Avant l’intervention du Pade, nous avions beaucoup de difficultés au niveau de la production compte tenu de la vétusté du matériel. Nous transformions à peine une quinzaine de sacs de lait par jour. Aujourd’hui, grâce aux nouveaux équipements, nous transformons par jour une trentaine de sacs de lait, soit 1600 pots de yaourts. Si nous parvenons à constituer une équipe de nuit, nous pourrons transformer 50 sacs de lait par jour », a expliqué Maurice Malonga, le responsable qualité à Bayo.

Lopelle Mboussa Gassia

Légendes et crédits photo : 

les participants lors de la réunion de restitution; la délégation du Pade et de la BM dans les locaux de Bayo

Notification: 

Non