Dissolution SNE-SNDE : Pierre Ngolo place le gouvernement devant ses responsabilités

Jeudi 12 Avril 2018 - 19:50

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Le président  du Sénat espère que l'exécutif tiendra effectivement ses engagements pour que demain, les délibérations de cette chambre au sujet de ces deux entreprises ne soient pas génératrices de tensions sociales.

 

 

 

 

 

 

 

 

Pierre Ngolo s'exprimait, le 10 avril à Brazzaville, lors de la clôture de la session administrative du Sénat, à la suite des débats engagés sur les deux projets de loi portant dissolution de la Société nationale d’électricité (SNE) et la Société nationale de distribution d’eau (SNDE). « Il s’impose donc à nous d’être particulièrement regardants en veillant à ce que les opérations post dissolution des deux entreprises se mènent dans la stricte observance de la parole donnée par le gouvernement », a recommandé le président de la chambre haute du parlement.

Cependant, malgré son optimisme, les sénateurs sont restés inquiets et préoccupés, au regard d’innombrables interrogations qui entourent ce dossier. Le sénateur Daniel Abibi, par exemple, a laissé entendre que lorsqu’on aborde les dossiers de ce genre, le risque est grand de perdre de vue l’intérêt général pour s’attarder sur les intérêts particuliers.

Il s’est posé plusieurs questions parmi lesquelles l'opportunité de ce projet de loi, sa pertinence et si les effets attendus sur le plan social sont de nature à calmer le jeu car, a-t-il dit, la politique de l’autruche est à éviter.

« Il faut qu’au plan social, les travailleurs aient la garantie de conserver leurs emplois, cela est essentiel car nous avons vu, dans ce pays, des dissolutions qui ont entraîné des remous, parce que les nouvelles sociétés viennent avec des exigences. Elles exigent des personnels qualifiés et ceux qui ne le sont pas, que deviendront-ils ? L’autre préoccupation, c’est la question des dettes laissées par la SNE et SNDE, qui les paiera ? », s'est interrogé le sénateur.

D’autres inquiétudes évoquées ont porté sur les prochains statuts de la SNE et la SNDE, ces sociétés devant être réformées sous le modèle Ohada. La question du versement de la redevance audiovisuelle au ministère de la communication a aussi préoccupé les sénateurs. S'appuyant sur la Cour suprême, ils ont indiqué que lorsqu’une entreprise ne marche pas, on la liquide et on crée une autre. L’argument selon lequel l’Etat n’a pas aujourd’hui de moyens pour élaborer et traiter les plans sociaux ne tient pas, ont-ils avancé. « Aujourd’hui, on veut faire de ces deux sociétés des entités anonymes mais nous avons déjà sur la place ces sociétés et on voit comment elles fonctionnent », ont-ils fait savoir 

Les membres du Sénat ont voulu également connaître les mesures prises pour aller vers la dissolution, les formalités remplies sachant que la dissolution a toujours ordonné la liquidation et que l’un ne va pas sans l’autre. La question des états financiers a fait aussi partie des inquiétudes des sénateurs. « C’est quand même dommage que dans le cadre de l’analyse des dossiers importants comme ceux-ci, qu’on n’ait pas mis à la disposition du Sénat les états financiers de la SNE et SNDE. Ces états doivent être audités par des auditeurs indépendants, le transfert de plein droit de patrimoine de la SNE et de la SNDE à la nouvelle entreprise qui paiera les dettes », a relevé, pour sa part, le sénateur Stanislas Nguié.

Répondant à toutes ses préoccupations, le ministre de l’Energie et de l’hydraulique, Serge Blaise Zoniaba, a simplement dit que face à la faillite de l’Etat, ces sociétés doivent être réformées pour de meilleurs services car c’est ce que la population attend d'elles.

 

 

 

Jean Jacques Koubemba

Légendes et crédits photo : 

Pierre Ngolo invitant le gouvernement à prendre ses responsabilités

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