Diaspora : les partenaires du challenge entrepreneurial RICE prennent la parole

Lundi 15 Juillet 2013 - 17:45

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Mohamadou Hayatou, représentant de la Banque mondiale, Edith Itoua, chef du département des Congolais de l’étranger, et Sylvestre Didier Mavouenzela, président de la CCI de Pointe-Noire et de l’APNI, nous expliquent les raisons de leur engagement au côté du RICE

Mohamadou Hayatou

Les Dépêches de Brazzaville : Il existe d’autres associations qui œuvrent en faveur de l’entreprenariat, pourquoi avoir choisi le Réseau international des Congolais de l’extérieur (RICE) pour votre programme d’appui à la diversification de l’économie ?

Mohamed Hayatou, Banque MondialeMohamadou Hayatou : Il y a deux raisons. La première, c’est le résultat. Il y a beaucoup d’initiatives qui sont faites dans ce sens mais où, au final, on se retrouve un an, cinq ans, dix ans après, sans résultats. Et là je crois qu’il y a dans ce projet, une volonté d’obtenir des résultats qui s’inscrit dans le très court terme avec des outils et des instruments qui sont mis en place pour le développer. La deuxième raison, ce sont les porteurs du projet qui sont « mystiquement » attachés au pays. Ce sont des personnes qui ont bâti des familles, des vies à l’extérieur du Congo mais qui maintenant, ont décidé de faire le sacrifice de revenir au pays pour apporter le meilleur de ce qu’ils ont pu acquérir. Pour nous, ce sont peut-être les meilleurs partenaires. Ils ont une volonté que l’on ne trouve pas ailleurs. On peut faire venir des personnes de l’étranger mais ils n’auront jamais le même attachement que les Congolais de l’extérieur. Je pense que ces deux ingrédients peuvent être des facteurs clés de succès.

LDB : Avez-vous déjà travaillé avec une association comme le RICE ?

MH : C’est la première fois dans le cadre du programme d’appui à la diversification de l’économie. Nous avons d’autres partenaires comme l’Association Pointe-Noire industrielle et la Chambre de Commerce mais avec une association comme le RICE, c’est la première fois. C’est particulièrement important parce que dans la genèse du programme, nous avons comme audience captive la diaspora congolaise. Le RICE est une porte d’entrée pour développer le secteur privé congolais.

Edith Itoua

LDB : Votre présence sur le stand du RICE, signifie-t-elle que vous soutenez officiellement l’organisation de ce challenge ?

Edith Itoua Edith Itoua : Oui tout à fait. C’est aussi dans le cadre de mon travail de soutenir des initiatives pour faire la promotion des actions des Congolais de l’étranger, et le RICE, qui est le Réseau international des Congolais de l’extérieur, a mon appui dans ce qu’ils font et ce sera également le cas avec tous ceux qui viendront au Congo organiser des choses.

LDB : Dans la politique que vous allez mettre en place, avez-vous prévu de faciliter le retour des Congolais qui désirent entreprendre ?

EI : Oui, je pense même que le salut de notre pays passera par le secteur privé. Le secteur public est saturé comme tout le monde le sait. Alors, on devrait mener des actions efficaces pour faire revenir ceux qui viennent créer des emplois, des entreprises. C’est ainsi que nous pourrons développer notre pays.

 

 

 

Sylvestre Didier Mavouenzela

LDB : Qu’est-ce qui vous a motivé à soutenir l’action du RICE ?

Didier MavouenzelaSylvestre Didier Mavouenzela : L’action du RICE est en parfaite adéquation avec le mandat de la Chambre de commerce. Chaque fois que nous rencontrons des partenaires qui œuvrent dans ce domaine, nous ne pouvons que nous engager. Nous sommes conscients que la tâche est immense et la Chambre de commerce, à elle seule, ne peut pas tout faire. En matière d’entreprenariat, notre pays a pris beaucoup de retard et c’est lié à l’histoire. Nous avons tendance à l’oublier mais il n’y a pas si longtemps, nous étions un pays léoniste, marxiste, où il n’était pas possible d’entreprendre. D’ailleurs, je me souviens à une époque assez récente : pour avoir sa carte de commerçant, il fallait une enquête de la direction de surveillance du territoire. Nous avons le poids de notre histoire et cela nous pousse à aller plus vite et nous mobiliser pour l’entrepreunariat. C’est le sens de notre soutien au RICE.

LDB : Dans le cadre du challenge, le RICE offrira jusqu’à 50 000 euros pour aider les porteurs de projets. Selon votre expérience, les banques au Congo sont-elles prêtes à soutenir des porteurs de projets ?

SDM : Nous travaillons depuis 10 ans sur la problématique de financement. On a commencé à mettre en place un fonds d’investissement pour le financement des PME car les banques n’y allaient pas. Et depuis quelque temps, cela a évolué. Le paysage bancaire au Congo a changé. On est passé de trois à onze banques. Le marché des grandes entreprises n‘est pas aussi vaste que celui des PME, alors les banques s’y intéressent. Avec de la garantie, les banques suivent. Nous avons monté un fonds de garantie pour pouvoir financer les entreprises et nous avons pour cela des banques partenaires. Tous ces dispositifs, nous allons les mettre à disposition du RICE pour que ce challenge soit un réel succès.

LDB : L’année prochaine, le challenge pourrait-il être organisé à Pointe-Noire ?

SDM : Le RICE sera le bienvenu. Nous nous mobiliserons et mettrons à leur disposition, le réseau des entreprises de la ville.

Tania Bakouma et Brice Mampouya

Légendes et crédits photo : 

photo 1 : Edith Itoua photo 2 : Didier Mavouenzela photo 3 : Mohamed Hayatou © ADIAC