Diaspora : la presse britannique à la rescousse des Congolais demandeurs d’asileMardi 18 Février 2014 - 19:45 La presse londonienne est allée jusqu’à exhumer un prétendu document « top secret » du ministère de l’Intérieur dans lequel des injonctions auraient été données aux chefs des services de police et de sécurité pour torturer toute personne extradée de la Grande-Bretagne. Une situation assez confuse se passe en ce moment en Grande Bretagne et met en cause des Congolais candidats au statut de réfugié dans ce pays. À en croire des sources, ces compatriotes qui n’entendent pas retourner en RDC bénéficieraient du concours de la presse londonienne qui s’est impliquée, avec un engagement surprenant, dans le dossier. Là où le bât blesse, c’est que les moyens utilisés à cette fin ne sont pas toujours honnêtes et frisent même le ridicule. Sous la plume du journaliste Eddy Mukuna, un article transmis le 17 février aux Dépêches de Brazzaville par l’entremise du cabinet du ministre de la Communication et médias décrit la situation en jetant l’opprobre sur une presse britannique prenant faits et cause pour ces demandeurs d’asile. Le document table notamment sur une publication du quotidien londonien « The Observer » du samedi 15 février. Dans un article signé Diane Taylor et Mark Townsend, il est fait état de la détention des dizaines de demandeurs d’asile originaires de la RDC. Ces derniers seraient dans l’attente de leur rapatriement vers leur pays d’origine. Aussi, pour conforter la position de ces « exilés économiques » et pousser leur gouvernement à réserver une suite favorable à leur requête, la presse londonienne n’a de cesse tirer sur la RDC. Le pays est présenté comme irrespectueux des droits fondamentaux de l’homme et, surtout, des droits des opposants. L’objectif visé, à en croire la source, est clair : « Il faut sauver même au prix d’un mensonge cousu de fil blanc des demandeurs d’asile menacés d’expulsion après un délai probatoire jugé non concluant. Et pour y parvenir, il faut présenter la RDC, son gouvernement et ses services de sécurité, sous leur plus mauvais jour ». Cherchant à apporter l’eau au moulin de ces candidats au rapatriement, la presse britannique est allée jusqu’à exhumer un prétendu document « top secret » du ministère de l’Intérieur dans lequel des injonctions auraient été données aux chefs des services de police et de sécurité pour torturer tous les individus extradés de Grande-Bretagne. Il s’agirait, d’après « The Observer », d’une circulaire administrative adressée notamment à tous les hauts fonctionnaires de l’Agence nationale des renseignements, de la Police nationale congolaise et de la Direction générale des migrations avec instruction de traquer les opposants au gouvernement. Comme si cela ne suffisait pas, la presse britannique a allégué que des Congolais rapatriés de la Grande Bretagne ont été récemment arrêtés et détenus dans divers centres de détention de l'immigration dès leur retour. La même presse britannique, qui cite un cabinet d’avocats sans donner d’autres détails, confirme par ailleurs l’arrestation de treize personnes et d’autres cas, sans le dénombrer. En réalité, fait observer le document émanant du cabinet de Lambert Mende, « aucun refoulé congolais ne fait l’objet d’une procédure nécessitant son arrestation à son retour au pays ». Dossier à suivre.
Alain Diasso |