Diaspora : des Congolais dévoilent leurs ambitions pour le développement de la SanghaLundi 18 Mai 2015 - 17:15 De retour en France, après un bref séjour à Ouesso, le président du Collectif pour la Sangha en marche ici et ailleurs (Cosamia), dévoile dans cette interview accordée au quotidien Les Dépêches de Brazzaville, la stratégie initiée par la diaspora de la Sangha de France pour accompagner le gouvernement à développer leur terroir. Ce technicien en aéronautique, pasteur et professeur à l’institut biblique Transformation de France, fait état de douze projets à caractère socioéconomique que les Congolais de la diaspora ont conçus pour apporter leur pierre à l’édifice. Pouvez-vous vous présenter ? Je m’appelle Ange Laurent Coddy, président de la diaspora de la Sangha de France, président du collectif pour la Sangha en marche Ici et ailleurs (Cosamia), natif du département de la Sangha, résidant en France. Vous êtes Congolais de la diaspora, qu’est ce qui justifie votre présence ici au pays ? Je suis congolais de la diaspora, mais ressortissant de la Sangha. Je suis venu en tant qu’émissaire voir les réalités de terrain et nouer les premiers contacts. Nous voulons participer comme tous les autres à la fête de Ouesso. Je suis donc celui qui conduira la diaspora de la Sangha à Ouesso à l’occasion de cette fête du 15 août. Nous avons surtout des projets que nous voulons développer pour apporter notre pierre à l’édifice. Quels types de projets voulez-vous mettre au profit des populations de la Sangha? Nous avons une douzaine de projets en chantier. Le premier concerne le renforcement des capacités d’un centre de formation qui existe déjà, qui s’occupe des enfants vulnérables, handicapés. Le centre forme les enfants handicapés aux petits métiers, adaptés à leur situation afin de leur garantir une insertion sociale. Il s’agira donc de le développer afin d’en faire un centre multi-métiers. Avec l’apport d’autres partenaires, nous avons créé aussi depuis quelques temps, un centre de maraichage à Ouesso, que nous allons agrandir afin d’envisager une production plus importante et contribuer à l’autosuffisance alimentaire. Nous avons pris également l’engagement, suites aux plaintes de ses travailleurs, de rénover, à titre de don, la «Radio Béni» qui émet à Ouesso. Il s’agira de lui acheter des nouveaux émetteurs, pouvant lui permettre d’émettre sur un rayon de 100km. Ensuite, nous mettrons en place un autre projet, qui s’occupera lui, de la collecte des sachets en plastique, avec lesquels nous mélangerons le sable pour fabriquer les briques et les pavés. Parmi nos projets, nous tenons à mobiliser une équipe des médecins de la diaspora durant la période des festivités du 15 août, pour administrer gratuitement les soins aux populations de Ouesso, de Souanké, de Sembé, de Pikounda, de Pokola et Ngbala. Nous donneront aux jeunes de la Sangha une formation qualifiante, dans les domaines de la menuiserie, la maçonnerie, l’électricité, la plomberie, la mécanique auto ainsi que les nouvelles technologies afin de les rendre utiles. Au-delà de tout, l’objectif de la diaspora de la Sangha de France est de contribuer, de façon active, au développement du département. Vous avez réuni les jeunes de Ouesso, pour leur parler de tous ces projets, ont-ils adhéré à l’initiative ? Franchement, les jeunes de Ouesso ont réagi de manière étonnante. J’ai senti que le besoin était en eux depuis longtemps, et n’attendaient seulement que quelqu’un leur en parle. Donc quand je leur ai parlé de ces projets, il y’a eu un véritable engouement, comme pour dire qu’ils ont adhéré à l’idée. Nous organiserons, pendant les festivités du 15 août, des journées économiques, à l’occasion desquelles nous sensibiliserons ces jeunes sur les avantages qu’ils pourront tirer de ces petits métiers et des profits qu’ils pourront tirer de la municipalisation accélérée dans leur département. Dans le passé, la Sangha était considérée comme capitale du cacao, du fait que ce département en produisait en quantité importante, aviez-vous initié un projet dans ce domaine ? Je suis avant tout ravi du fait que le gouvernement ait relancé cette filière dans la Sangha. En tant que diaspora de ce département, nous avons des projets qui consisteront à appuyer le rajeunissement des vieilles plantations de ce département afin de permettre la relance effective de cette culture. Vous résidez en France depuis des années, en venant au pays, aviez-vous senti un changement ? Je suis sincère. Lorsque je suis arrivé à Brazzaville, j’ai constaté un réel changement. En tant que natif de la Sangha, ce qui m’a plus marqué c’est que désormais, il est possible de faire Brazzaville-Ouesso en un jour, par route. Ce qui était quasiment impossible hier, car pour atteindre Ouesso, il fallait passer près de 15 jours pour le même tronçon. De même que le tronçon Ouesso-Sembé aujourd’hui, n’est plus qu’une affaire de deux heures de temps par route, alors qu’il fallait purger toute une journée, c’est un rêve. A Ouesso particulièrement, j’ai constaté avec grand étonnement que la ville a changé radicalement. J’en profite de remercier le chef de l’Etat pour les efforts qu’il a consentis pour développer l’ensemble des départements du Congo. Firmin Oyé Légendes et crédits photo :Ange Laurent Coddy Notification:Non |