Développement rural : bilan moins satisfaisant pour le Proder 3Mercredi 15 Avril 2015 - 16:15 En vue d’améliorer la situation alimentaire des populations de l’arrière-pays, le gouvernement congolais, avec l’appui du Fonds international pour le développement agricole (Fida), avaient initié des programmes de développement des filières agricoles (Proder 1, 2 et 3). À l'heure du bilan, les initiateurs notent un taux d’exécution global estimé à 58%. Le consultant, chargé d’évaluer le Proder 3, Jean Jacques Magloire Bazabana l’a confirmé lors d’un atelier de restitution du rapport d’achèvement tenu le 14 avril à Kinkala, dans le département du Pool, sous la coordination du ministre de l’Agriculture et de l’élevage, Rigobert Maboundou. Parmi les raisons de ce faible taux d’exécution : la lenteur dans le décaissement des fonds ; la mauvaise évaluation de certaines entreprises lors de la passation des marchés ainsi que le manque de professionnalisme de certaines Petites et moyennes entreprises dans l’exécution des travaux. Le consultant a en outre déploré le manque de suivi et de structuration des activités des Groupements d’intérêt économique communautaire (Giec), avant de souligner l’insuffisance des missions de contrôle. C’est ainsi que sur 24.000 hectares prévus pour le manioc par exemple, le projet n’a pu couvrir que 1.132 hectares. S’agissant de la multiplication des semences améliorées, notamment avec l’expérimentation de l’igname de Côte d’ivoire, le tonnage a été jugé faible malgré la disponibilité des boutures. « Le taux de rentabilité est à 2.5% au lieu de 17% prévu. Le projet n’a pas généré beaucoup de ressources importantes. Avec le Programme d’appui au développement agricole (Padef) qui va prendre le relais, je pense que la situation sera améliorée », a estimé le consultant. Quelques acquis du Proder 3 En dépit des difficultés rencontrées dans leur mise en œuvre, les différents Proder ont néanmoins eu un impact positif dans les départements où ils ont été lancés. Parmi les opérations menées, on note l’assainissement des variétés locales dont 7500 micros plants distribués. Pour faciliter le travail et espérer un bon rendement, des outils mécaniques ont été remis aux agriculteurs. Dans le volet "renforcement de capacité", 317 Giec ont été formés sur la conduite d’un élevage, la production d’ignames, les techniques de multiplication des boutures saines de manioc pour lequel le rendement a été meilleur malgré le faible taux de distribution estimé à 10%. Notons qu’avec la politique de municipalisation accélérée engagée par le gouvernement, certaines pistes agricoles ont pu être aménagées. La responsabilité des acteurs évoquée Afin de rendre performant le Padef, créé pour assurer le relai des Proder, le consultant a formulé quelques recommandations. Il a évoqué la bonne structuration des Giec pour mieux les intégrer dans les prochaines chaînes de valeurs, l’intensification de la diffusion des boutures saines, la promoution de l’aviculture villageoise, l’appui à la transformation et la commercialisation des produits agricoles. Les acteurs impliqués dans la mise en œuvre du Padef devraient aussi promouvoir les cultures adaptées aux zones inondables comme dans la Likouala. L’insertion des peuples autochtones dans les chaînes de valeurs s’avère aussi nécessaire. Pour garantir la réussite de ce projet, le bureau du Fida au Congo, représenté par Bernard Bouka, a promis veiller sur la qualité des instruments que le Proder 3 mettra à la disposition des services déconcentrés du ministère de l'Agriculture. L’héritage technique et financier que léguera le Proder au Padef pour accroître ses capacités opérationnelles seront appréciées par le Fida. Le ministre de l'Agriculture, Rigobert Maboundou, a invité les responsables du Padef à s’impliquer pleinement dans leurs missions afin d’éviter les échecs connus par le proder 3. lopelle Mboussa Gassia Légendes et crédits photo :le ministre de l'Agriculture en deuxième position à partir de gauche lors de l'atelier d'achèvement du Proder 3 |