Développement industriel : les cimentiers plaident pour l’arrêt des importations auprès du gouvernement

Samedi 8 Octobre 2016 - 15:30

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Confrontés à la concurrence déloyale que leur imposent les importateurs, les industriels de ce secteur au Congo multiplient des appels à l’endroit du gouvernement afin qu’il mette en place un cadre légal pour permettre la survie de cette industrie qui constitue un réservoir d’emplois.

Au cours d’une rencontre, le 5 octobre, avec le Premier ministre, Clément Mouamba, élargie aux ministres de la Justice et du Commerce; des organisations patronales, de la Chambre du commerce et d’industrie, mais aussi des associations des consommateurs mais aussi des importateurs comme invités surprise, ces industriels ont exprimé leur vive préoccupation quant à la situation qui prévaut dans ce secteur.

En effet, si cette industrie connait à ce jour une montée en gamme avec cinq cimenteries, en attendant l’entrée en production de Dongote Cement et Diamont Cement, il n’en demeure pas moins vrai que cet élan d’industrialisation, voulu par le gouvernement, est mis à mal du fait de certains importateurs.

Le problème étant ainsi posé au plus haut niveau de l’Etat, il reste que des mesures concrètes soit prises afin d’éviter de freiner le développement industriel avec comme risque la suppression de plus de 2000 emplois générés par l’industrie cimentière.

Conscient donc des investissements que représente ce secteur, plus de 500 milliards FCFA qui pourraient partir en fumée, pour l’ensemble des cimentiers au Congo, le gouvernement devrait tout mettre en œuvre pour préserver ses acquis à l’heure où la diversification de l’économie congolaise s’avère une porte de sortie face à la crise pétrolière.

« Nous demandons au gouvernement  de prendre des mesures concrètes pour éviter de perturber l’industrie du ciment », a déclaré un des responsables des sociétés de ciment installées au Congo. Selon les industriels, un navire de ciment importé par an serait une grande menace pour cette industrie.

La production globale actuelle dans le pays, étant aujourd’hui évaluée à près de 2 millions de tonnes par an, pour des besoins exprimés de 900 mille tonnes, ne nécessite plus des importations.

« Cette capacité devra permettre au pays de réduire tout à la fois le taux d’importation des matériaux de construction notamment le ciment, mais aussi de faire baisser le prix d’achat de cette matière première », avait pourtant indiqué Isidore Mvouba à l’époque ministre de l’Industrie. 

« Le surplus sera exporté dans la sous-région, car notre pays est adossé à un grand marché de plus de 80 millions de consommateurs », déclarait-il devant les industriels du ciment.

Vers la fin des importations

C’est le souhait exprimé par les industriels pour éviter toute coexistence avec les importateurs qui constituent de grandes pertes pour le Congo en terme d’impôts, taxes et recettes fiscales.

Ainsi, en vue de pérenniser ce secteur en croissance, il convient de mettre un terme aux importations frauduleuses. Une mesure approuvée par le gouvernement, notamment par le Premier ministre et le ministre du Commerce qui ont annoncé l’arrêt progressif des importations du ciment.

« Le temps de finir les stocks enregistrés au Port  autonome de Pointe-Noire, fini les importations du ciment au Congo », a déclaré le ministre du Commerce devant les industriels. D’où l’invite faite à ces derniers de se convertir en industriels s’ils veulent demeurer dans ce secteur.

Par ailleurs, comme approche de solution, les industriels souhaitent un véritable engagement du gouvernement qui devrait, d’après eux, créer un cadre légal permettant au secteur industriel local d’accompagner toutes les stratégies de développement du pays, de créer de nombreux emplois et de contribuer à la richesse nationale. Des actions, estiment-ils qui contribueront à la mise en place d’un système de prévention des fraudes et de régulation des importations de ciment au niveau des différentes administrations concernées, notamment les douanes, les finances, le commerce et l’industrie.

 

Guy-Gervais Kitina

Légendes et crédits photo : 

Bientôt plus de navire transportant du ciment au Congo; le ciment importé affecte l'activité des industriels du secteur/ photos DR

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