Développement de la RDC : Zacharie Kombe Mambembe Pero appelle à assainir la gestion du paysMercredi 28 Septembre 2016 - 18:32 Pendant que les politiques et la société civile s’empoignent pour la conquête du pouvoir d’État, cet analyste financier et journaliste indépendant va au-delà. Il propose d’attaquer le mal qui ronge la RDC, la mal gouvernance, par la promotion de la bonne gouvernance. Dans une réflexion dont les Dépêches de Brazzaville ont eu copie sur ce que peut gagner la RDC au vu du changement de personnalités à la tête de la Banque africaine de développement (BAD), l’analyste financier et journaliste indépendant Zacharie Kombe Mambembe Pero note que les efforts de la RDC devront plutôt se concentrer sur la bonne gouvernance. L’exercice auquel s’est adonné ce chercheur congolais s’est appuyé sur le cahier des charges du nouveau président de la BAD. Mais Zacharie Kombe Mambembe a analysé aussi la situation de la RDC, au cours du passage du Rwandais Donald Kaberuka à la tête de l’institution financière africaine. « En effet, la feuille de route du successeur de Kaberuka semble, pour le moins que l’on puisse dire, ambitieux. Elle s’articule sur cinq points-clés que son auteur a appelé High five », a-t-il souligné, indiquant que ces points sont notamment l’alimentation, l’électricité, l’industrialisation, l’intégration et l’amélioration de la condition d’existence. Se demandant ce à quoi pourrait correspondre l’état des lieux de la RDC dans la chaîne des résultats obtenus dans le cadre de l’apport de la BAD, Zacharie Kombe Mambembe regrette déjà que, sous les deux mandats de Kaberuka, marqués par des gros investissements « comme on en avait pas encore vu dans les domaines de l’eau et de l’électricité », ce pays qui n’a pas manqué d’en bénéficier ne semble en avoir fait bon usage, « si l’on se réfère aux résultats obtenus en la matière tels que rendus dans les rapports de deux enquêtes ». L’analyste financier et journaliste congolais indépendant pointe ici du doigt les enquêtes démocratique et de santé de 2007 et 2014, où l’on peut observer que 40 % des Congolais n’ont toujours pas accès à l’eau potable, alors que 80 % de cette population n’ont pas accès à l’électricité. « Qu’en serait-il alors de l’autonomie alimentaire en RDC ou de l’industrialisation alors que le secteur bénéficiera de 12 milliards de dollars de crédit d’investissement dans la même période ? », s’est-il demandé. Des pistes de solution Prenant appui sur les contreperformances énoncées ci-haut ainsi que du classement récurrent de la RDC parmi les tout derniers pays dans les publications du Pnud sur l’évolution de l’indice de développement humain à travers le monde, Zacharie Kombe Mambembe Pero a pensé que les causes à la base de cet état des choses déplorable et persistant devrait faire l’objet d’une réflexion nourrie et solide. Et, a-t-il soutenu, c’est dans la recherche des composants devant servir dans la thérapeutique contre le mal congolais. « À ce sujet, nous n’avons pas voulu lancer ni attendre des colloques, ateliers et autres séminaires. Aussi bien comme contribution personnelle que comme invitation à des enrichissements plus pointus, nous nous sommes investis dans une analyse structurelle qui nous a conduits à identifier l’agent pathologique. C’est agent est de nature technique : la mal gouvernance », s’est-il justifié. Pour cet analyste et chercheur, face à cette infection, il ne faut pas aller s’endetter encore à la Banque mondiale, ni de louer les services des coopérants étrangers non seulement parce que la cause est interne mais parce que la RDC dispose des textes légaux, des institutions, des compétences…Bref, de tous les composants à même de constituer une thérapeutique de gouvernance efficace et participative élargie au secteur privé comme gouvernance inclusive. Le manque d’argent, a-t-il soutenu, n’est pas parmi les causes, surtout structurelles, qui étranglent la gouvernance de la RDC. C’est plutôt, selon lui, sa gestion. Pour s’en convaincre, Zacharie Kombe Mambembe a pris en exemple des résultats obtenus par le Programme national multisectoriel de lutte contre le sida dans la lutte contre cette maladie, malgré les détournements constatés. Ceci serait, selon lui, une illustration et un exemple qui militent en faveur de la gouvernance inclusive. « En effet, la prévalence de cette pandémie a pu être réfrénée en RDC comme on le sait. En conséquence, notre hypothèse pose qu’une action contre les antivaleurs qui gangrènent l’administration de la RDC associant jusqu’au secteur privé aidera à décontaminer le pays de ce fléau de la mal gouvernance. Les bons résultats obtenus par la responsabilisation du secteur privé dans la lutte contre le VIH-sida en RDC devant faire cas d’école », a-t-il insisté, prévenant qu’au cas contraire, l’émergence de la RDC à l’horizon 2030 risque d’aller rejoindre l’Objectif 80 du Zaïre. Lucien Dianzenza Légendes et crédits photo : Zacharie Kombe Mambembe Pero/Photo Adiac Notification:Non |